25.06.2013 Views

Le livre de Georges Demartial au format PDF (Acrobat Reader)

Le livre de Georges Demartial au format PDF (Acrobat Reader)

Le livre de Georges Demartial au format PDF (Acrobat Reader)

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Georges</strong> <strong>Demartial</strong>, <strong>Le</strong> mythe <strong>de</strong>s guerres <strong>de</strong> légitime défense (1931) 45<br />

Voyez ce qui se passe pour la guerre <strong>de</strong> 1914. Bien que <strong>de</strong> bienfaisantes<br />

révolutions aient jeté <strong>au</strong>x quatre vents <strong>de</strong> la publicité les archives qui semblaient<br />

les plus inviolables, bien qu'on puisse saisir sur <strong>de</strong>s documents<br />

<strong>au</strong>thentiques les pensées les plus secrètes <strong>de</strong>s gouvernements d'alors, la question<br />

<strong>de</strong> savoir qui fut l'agresseur est encore, <strong>au</strong> bout <strong>de</strong> quinze ans, l'objet<br />

d'acharnées controverses. <strong>Le</strong> Conseil <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s Nations serait-il<br />

d'ailleurs composé '<strong>de</strong>s hommes les plus imparti<strong>au</strong>x du mon<strong>de</strong> qu'il n'en serait<br />

pas plus avancé. La désignation <strong>de</strong> l'agresseur est le plus insoluble <strong>de</strong>s problèmes<br />

du droit international : crux juris-consultorum. <strong>Le</strong> D r Un<strong>de</strong>n, professeur<br />

suédois <strong>de</strong> droit, ancien Ministre <strong>de</strong>s affaires étrangères, membre du Conseil<br />

<strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s Nations, a écrit une étu<strong>de</strong> sur <strong>Le</strong>s guerres d'agression en tant<br />

que problème <strong>de</strong> droit international 1 . En voici un passage : « Lorsque le<br />

Comité militaire permanent <strong>de</strong> la Société fut invité, en 1923, à rédiger un<br />

commentaire sur la notion <strong>de</strong> guerre d'agression, il ne choisit <strong>au</strong>cunement<br />

comme signe décisif et caractéristique du fait d'agression l'initiative <strong>de</strong>s mesures<br />

violentes. Parmi les facteurs d'importance, permettant d'établir qu'il y a eu<br />

vraiment agression, on envisagea entre <strong>au</strong>tres les mesures prises en vue d'une<br />

mobilisation industrielle et économique, et le caractère agressif <strong>de</strong> la politique<br />

suivie par l'une <strong>de</strong>s parties à l'égard <strong>de</strong> l'<strong>au</strong>tre partie, pendant telle pério<strong>de</strong><br />

ayant précédé les hostilités. <strong>Le</strong> fait d'avoir le premier franchi les frontières ne<br />

signifiait pas toujours <strong>au</strong>x yeux <strong>de</strong> ce Comité qu'il y ait eu réellement acte<br />

d'agression. Une rapi<strong>de</strong> offensive menée sur le territoire <strong>de</strong> l'<strong>au</strong>tre partie<br />

pouvait constituer une mesure défensive, et il pouvait arriver que l'État ayant<br />

pris l'initiative <strong>de</strong>s hostilités se trouvât en fait dans une position <strong>de</strong> défense ».<br />

Si on songe d'une part que quatre ans avant il s'était trouvé vingt-quatre<br />

gouvernements pour rendre l'Allemagne responsable <strong>de</strong> la guerre européenne<br />

parce que, menacée sur <strong>de</strong>ux fronts par la mobilisation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux armées redoutables,<br />

elle avait pris l'initiative <strong>de</strong>s hostilités, d'<strong>au</strong>tre part que la Société <strong>de</strong>s<br />

Nations prétend assurer la paix en soutenant les États attaqués contre les États<br />

agresseurs, et on voit s'il sera facile <strong>de</strong> les distinguer, on est amené à penser<br />

que, si le sort <strong>de</strong>s peuples était entre les mains d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fous, les choses<br />

n'iraient pas très différemment.<br />

*<br />

* *<br />

Mais, dira-t-on, nous avons <strong>au</strong>jourd'hui le pacte Kellogg. Ses quelque<br />

soixante signataires ne renoncent pas seulement par l'article premier à la<br />

guerre comme instrument politique, ils s'engagent par l'article 2 « à ne chercher<br />

la solution <strong>de</strong> leurs différends que par <strong>de</strong>s moyens pacifiques ». L'agresseur<br />

sera l'État qui <strong>au</strong>ra refusé cette solution. On pourrait d'abord objecter<br />

1 Publications <strong>de</strong> la Fondation Carnegie pour la paix internationale, 1930, bulletin, n° 6.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!