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<strong>Georges</strong> <strong>Demartial</strong>, <strong>Le</strong> mythe <strong>de</strong>s guerres <strong>de</strong> légitime défense (1931) 87<br />

*<br />

* *<br />

Reportons-nous maintenant <strong>au</strong> volume XXXI <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> collection <strong>de</strong><br />

documents allemands : Die grosse Polilik. Ce que voulaient les Anglais, c'était<br />

que les Allemands admettent la supériorité navale <strong>de</strong> l'Angleterre. Ce que<br />

voulaient les Allemands, c'était que les Anglais leur consentent en échange<br />

une convention formelle <strong>de</strong> neutralité dans une guerre où serait engagée<br />

l'Allemagne. Dans l'esprit <strong>de</strong>s Allemands les <strong>de</strong>ux questions étaient liées : que<br />

les Anglais restent les plus forts, mais alors qu'ils s'engagent à ne pas nous<br />

tomber <strong>de</strong>ssus si nous sommes en guerre avec une ou plusieurs <strong>au</strong>tres<br />

puissances. La déclaration qui inquiétait si fort Paris leur semblait donc, à eux,<br />

tout à fait insuffisante. Haldane proposa alors que les <strong>de</strong>ux puissances<br />

s'engagent « à une neutralité bienveillante dans une guerre où l'une d'elles<br />

serait partie et où on ne pourrait désigner l'agresseur » (n o 11.361). Berlin<br />

observa que cette cl<strong>au</strong>se pourrait donner lieu à <strong>de</strong>s interprétations contradictoires,<br />

que par exemple « on pourrait désigner comme agresseur l'État qui<br />

<strong>au</strong>rait déclaré la guerre, alors qu'il ne serait pas nécessairement l'agresseur,<br />

qu'un État peut être en état <strong>de</strong> légitime défense et cependant avoir pris<br />

l'offensive ». Haldane reconnut « que l'histoire elle-même en était la preuve »<br />

(n o 11.370). Pour ne pas laisser tomber les pourparlers, le Chancelier<br />

allemand, qui faisait tous ses efforts pour arriver à une entente, proposa la<br />

formule : « dans une guerre qui <strong>au</strong>rait été imposée à l'Allemagne » (n o<br />

11.395), qui suscitait d'ailleurs à peu près les mêmes critiques. Mais, chapitré<br />

par Paris, le cabinet <strong>de</strong> Londres était décidé, <strong>au</strong> contraire, à rompre les<br />

négociations. Il désavoua Haldane et déclara s'en tenir à la formule du début<br />

dont ne voulaient ni les Français ni les Allemands. Et ce fut fini.<br />

*<br />

* *<br />

Ai-je tort d'avoir consacré un <strong>livre</strong> à dénoncer le mythe <strong>de</strong>s guerres <strong>de</strong><br />

légitime défense ? Sa justification n'est-elle pas là, noir sur blanc ? Quel crédit<br />

ajouter à la distinction entre la guerre agressive et la guerre défensive, quand<br />

on voit les <strong>au</strong>gures, dans le secret <strong>de</strong> leur correspondance, convenir <strong>de</strong><br />

l'impossibilité <strong>de</strong> désigner le véritable agresseur ? Insister serait supposer que<br />

le lecteur est plus stupi<strong>de</strong> qu'une borne. Contentons-nous <strong>de</strong> tirer <strong>de</strong> ces documents<br />

quelques renseignements supplémentaires.<br />

Six mois après avoir constaté que l'expression « agression non provoquée<br />

» était d'une ambiguïté qui permettait toutes les interprétations, les

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