LES MAFIAS MILITAIRES DU KREMLIN
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trois jours acheter, pour une centaine de dollars, un passeport pour l’étranger,<br />
libellé à n’importe quel nom (avec sa photo, évidemment) ;<br />
pour une autre centaine de dollars acheter dans n’importe quelle<br />
ambassade un visa d’entrée et s’en aller fût-ce au bout du monde. Pour<br />
une dizaine de pays d’Europe de l’Est, il n’était même pas nécessaire<br />
d’avoir de visa d’entrée ; il suffisait d’obtenir l’autorisation de sortie des<br />
autorités soviétiques.<br />
Heureusement que des fonctionnaires plus responsables des départements<br />
nucléaires du G7 visitent régulièrement les pays de la CEI et tentent<br />
tant bien que mal de contrôler les processus sociaux dans les entreprises<br />
du secteur nucléaire, de donner des commandes occidentales à ces<br />
collectivités, invitant parfois des centaines de nos meilleurs spécialistes. Et<br />
c’est bien ce qui irrite les responsables de notre complexe militaire. Ceuxci<br />
se plaignent, très justement d’ailleurs, que Washington tient trop lentement<br />
ses promesses généreuses et n’utilise pas même les sommes déjà<br />
octroyées par le Congrès aux pays de la CEI pour empêcher la prolifération<br />
nucléaire (Moskovskié novosti, 10 janvier 1993).<br />
Les ministres russes invitent leurs interlocuteurs occidentaux à ne pas<br />
s’en faire et tendent à expliquer les multiples témoignages de la presse<br />
occidentale — sur le caractère nouveau de la menace nucléaire émanant<br />
de l’Est — par les menées des concurrents étrangers qui ne prétendent pas<br />
laisser pénétrer la Russie sur les marchés mondiaux. Pendant ce temps,<br />
nos journaux publient mois après mois les procès intentés contre les criminels<br />
du complexe nucléaire que l’on parvient tout de même, de temps en<br />
temps, à prendre la main dans le sac. Le plus souvent, d’ailleurs, grâce aux<br />
enquêteurs étrangers. Mais ce n’est généralement que du menu fretin, des<br />
commis voyageurs, des intermédiaires, etc. (ils sont le plus souvent interpellés<br />
à l’étranger par Interpol).<br />
4. <strong>LES</strong> ARMES CHIMIQUES DANS <strong>LES</strong> « POINTS CHAUDS »<br />
Le général Kountsévitch, le plus scandaleusement connu dans les<br />
forces d’action chimique et expert du Président Eltsine, est choyé par ce<br />
dernier et honoré de toutes les décorations imaginables. Le pouvoir ne peut<br />
se permettre de se brouiller avec un tel homme. Qu’il laisse faire, et tous<br />
les entrepôts d’armes chimiques de l’armée soviétique en Transcaucasie se<br />
retrouveraient aux mains des belligérants des deux côtés du front. La<br />
moindre inattention, et un hélicoptère de l’armée laisserait tomber un<br />
paquet de bombes au sarin sur la Volga, de quoi générer un second<br />
Tchernobyl de Samara jusqu’à la mer Caspienne. Car on transporte<br />
actuellement des centaines de tonnes de cette façon, au bout d’un filin.<br />
Le Livre Blanc des armes chimiques russes de troisième génération,<br />
que l’on continue de fabriquer et de tester, a été composé à partir des renseignements<br />
obtenus au procès de V. Mirzaanov et L. Fiodorov, que la<br />
presse a soigneusement couvert. Ces chercheurs ont d’abord été mis derrière<br />
les barreaux, puis relâchés et de nouveau été harcelés pendant toute<br />
une année. Pendant ce temps, en mai 1993, se tenait la conférence internationale<br />
sur le désarmement chimique.<br />
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