27.06.2013 Views

LES MAFIAS MILITAIRES DU KREMLIN

LES MAFIAS MILITAIRES DU KREMLIN

LES MAFIAS MILITAIRES DU KREMLIN

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

instituts de cryptographie, de liaison et d’informatique. Le 24 août 1993,<br />

les journaux publièrent pour la première fois des photos publicitaires de<br />

cette pépinière de tchékistes : une jeune femme grassouillette dans les<br />

Izvestia, une jolie blonde en civil prêtant serment (aucun espion ennemi<br />

n’est censé lui résister) dans Krasnaa zvezda…<br />

Notre Agence fédérale de liaison gouvernementale et d’informatique<br />

compte à elle seule plus de 300 docteurs et licenciés ès sciences, lesquels<br />

s’emploient aujourd’hui à créer un Système intégré de liaison confidentielle<br />

de l’État russe (téléphone, réseau d’ordinateurs, banque de données,<br />

poste électronique, télécopieurs, etc.). Tout est entièrement codé grâce<br />

aux efforts de milliers de cryptographes. Mais à quoi bon consacrer des<br />

milliards de dollars à cette besogne absurde quand le pays dispose d’un<br />

réseau téléphonique à peine meilleur que celui de la Somalie ou de<br />

l’Ethiopie ? Et de toute façon, il n’existe pas de secrets qui ne puissent être<br />

découverts par nos espions ou ceux des Américains. Entre 1980 et 1990,<br />

ces derniers ont lu tous nos messages codés comme un simple article de<br />

journal ! Car le « principal codeur du KGB soviétique », âgé de 33 ans,<br />

avait livré en 1980 tous nos codes aux Américains en échange de sa fuite<br />

aux États-Unis avec sa famille au complet. Les chefs du major Victor<br />

Chemov s’étaient perdus en conjectures durant dix années, mais ils<br />

préféraient persuader le Kremlin que leur codeur, sa femme et sa fille de<br />

cinq ans avaient été dévalisés puis tués en se rendant à leur datcha. Les<br />

dirigeants du KGB, sans le moindre égard aux précautions et aux « intérêts<br />

de la patrie », ne changèrent même pas les codes (Moskovskié novosti, 21<br />

novembre 1993).<br />

3. POURQUOI ELTSINE LIMOGEA LE MINISTRE BARANNIKOV<br />

Le KGB et le ministère de l’Intérieur ont toujours contrôlé, dans les<br />

moindres détails, les activités du milieu, allant même jusqu’à prendre soin<br />

des cads. Il sera ici question de la rivalité meurtrière entre les différents<br />

clans de la toute-puissante sécurité d’État, lesquels contrôlent même le «<br />

bouton nucléaire » du président de la Russie, exercent une tutelle sur lui,<br />

l’informent, etc., tout en s’adonnant à toutes les formes de racket, de violence<br />

et d’économie souterraine. Ce n’est pas Eltsine qui a limogé<br />

Barannikov, mais les collègues-rivaux de ce dernier qui avait enfreint les<br />

règles du jeu (il n’avait pas dit ce qu’il fallait, s’en était pris à qui il ne fallait<br />

pas). Nos « organes » ont toujours été très vigilants et ont volé un peu à<br />

droite et à gauche. Mais, à présent, le KGB, les ministères de la Sécurité et<br />

de l’Intérieur poussent le milieu à décupler les vols à l’échelle de la Russie,<br />

de la CEI et des pays où se trouvent des colonies d’émigrés soviétiques.<br />

Les administrations des 88 républiques, territoires et régions de Russie<br />

usent l’une après l’autre de verser des impôts à Moscou. Le président, l’armée,<br />

le parlement et le gouvernement n’ont aucun pouvoir, contrairement<br />

aux organes de sécurité. Parce que les hommes très énergiques du KGB et<br />

du ministère de l’Intérieur qui lui est subordonné incarnent l’économie<br />

souveraine ou parallèle du pays, commandent les douanes, les gardefrontières,<br />

la liaison gouvernementale, la police, les renseignements, etc.<br />

177

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!