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LES MAFIAS MILITAIRES DU KREMLIN

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2. <strong>LES</strong> HOOLIGANS <strong>DU</strong> NUCLÉAIRE<br />

Il sera ici question de l’état des centrales nucléaires de l’ancienne<br />

Union soviétique. L’équipe Gorbatchev a menti pendant cinq ans, dissimulant<br />

les dimensions réelles de la catastrophe, refusant en fait de supporter<br />

le fardeau économique des réparations, et… elle a perdu le pouvoir,<br />

l’URSS, l’Ukraine. Ce n’est qu’aujourd’hui que l’on amorce le nettoyage<br />

des forêts radioactives, des champs et des villages dans 16 (!) régions de<br />

Russie. Combien d’aliments radioactifs la population de la CEI a-t-elle<br />

ainsi ingurgités depuis mai 1986 ? Selon les chiffres du ministère de l’Énergie<br />

atomique, en 1992 les réacteurs des centrales russes ont connu 205<br />

défaillances, dont trois de niveau deux — soit moyennement graves — sur<br />

l’échelle à 7 points, 28 de niveau un, et 174 de niveau zéro, n’ayant<br />

aucune implication de sécurité. Les cheveux se dressent sur la tête quant<br />

on se penche sur les perspectives du fonctionnement des centrales<br />

nucléaires dans les pays de la CEI.<br />

La CEI continue de menacer le monde, sinon d’une guerre, du moins<br />

d’une apocalypse écologique. Parmi les dix-huit pays du monde possédant<br />

des centrales nucléaires, l’URSS venait bonne dernière, la liste étant<br />

ouverte par la France où 73 % de la consommation d’électricité sont couverts<br />

par les centrales nucléaires. Chez nous, ce chiffre était de 13 % en<br />

1991, aux États-Unis il était de 22 % (Rossiskié vesti, n° 113, 1992).<br />

En ce qui concerne les Américains, écrit Julia Martinez dans We/My<br />

(février 1993), ils ont décidé de ne plus bâtir de centrales nucléaires, trop<br />

coûteuses et trop peu sûres. La durée moyenne de service de la vingtaine<br />

de réacteurs arrêtés aux États-Unis aura été de 13 ans, au lieu des 40 initialement<br />

prévus. D’ici à la fin de la décennie, 25 autres réacteurs civils<br />

seront mis hors service aux États-Unis. Ils sont quasiment « morts », et les<br />

réparer coûterait beaucoup trop cher. Julia Martinez se réfère à l’avis<br />

unanime des experts américaines : vers 1978, il était devenu évident que le<br />

coût d’un fonctionnement sans accidents des réacteurs atomiques mettait<br />

l’énergie nucléaire hors prix.<br />

Il est très important de bien lire cette dernière phrase : aux États-<br />

Unis les centrales nucléaires tournent à perte. Pourquoi seraient-elles<br />

rentables chez nous ? Tout fonctionnaire du ministère de l’Énergie<br />

atomique et les dix (sic!) journalistes qu’il entretient, ne cessent de<br />

répéter dans la presse ce mensonge qu’en Russie le prix de revient d’un<br />

kWh produit par les centrales nucléaires est deux fois inférieur à celui<br />

de l’hydro- ou de la thermoélectricité. La différence de prix serait censée<br />

disparatre dès que la sécurité d’exploitation des centrales<br />

nucléaires serait amenée au niveau adéquat. Et si nous vivions dans un<br />

État de droit qui aurait dû payer les services de 650 000 militaires ayant<br />

pris part à la réparation des dégâts de l’accident de Tchernobyl (Goloss,<br />

n° 16, 1991), et des centaines de milliers de civils engagés dans l’opération<br />

? En une seule journée, le Kremlin serait submergé de demandes<br />

en justice introduites par les citoyens de la Biélorussie et de l’Ukraine<br />

indépendantes, et aussi de dizaines de régions de la Russie. Et il nous<br />

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