LES MAFIAS MILITAIRES DU KREMLIN
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missions MI 38. Quelle sera, dans ce projet, la part de nos avionneurs ?<br />
Les cultures de production russe et occidentale se trouvent dans le rapport<br />
suivant : si, dans l’ex-URSS (plus exactement en Russie et en<br />
Ukraine), 250 000 personnes assument 15 % de la production mondiale<br />
des moteurs d’avion, les 85 % restants sont assurés par les 100 000 spécialistes<br />
des firmes américaines, françaises et britanniques (Commerçant,<br />
7 juin 1993). Les pays de la CEI et est-européens ont déjà acheté des<br />
dizaines de Boeing pour leurs compagnies aériennes et les Lignes aériennes<br />
russes se sont équipées de cinq Airbus européens A 310. Et pour<br />
cause : le meilleur moteur d’avion PS 90 A des usines de Perm réalise aux<br />
essais à peine 500 heures de travail sans défaillance, tandis que le PW, un<br />
moteur américain de même catégorie, dure 9 000 heures, le RR 19 000<br />
heures sans discontinuer.<br />
La réalisation sur le marché russe d’un lot important de moteurs à prix<br />
relativement bas est compensée par l’organisation de la maintenance, qui<br />
nécessite des pièces détachées, finalement plus chères que le moteur luimême,<br />
plus l’achat et la maintenance de l’avionique. Mais si nous acceptons<br />
ces frais, les firmes occidentales garantissent que nos avions<br />
recevront le certificat du contrôle technique international. Les Pays-Bas<br />
ont aussitôt commandé cinq IL 96M russo-américains (modèles<br />
marchandises et voyageurs) et ont pris une option sur cinq autres. Le malheur<br />
pour nous n’est pas seulement dans le fait que le moteur de Perm a<br />
une durée de vie deux ou trois fois inférieure à celle des moteurs analogues<br />
occidentaux. Lorsque, dans un proche avenir, les Moteurs de Perm seront<br />
privatisés, il pourrait bien s’avérer — si le prix de notre moteur se trouvait<br />
supérieur ou même égal au prix mondial, du fait de la suppression de<br />
toutes les subventions sur les matières premières et l’énergie dont bénéficie<br />
l’industrie militaire — qu’il est financièrement non viable. Or, à la fin<br />
de 1993, le prix des produits et des matières premières se situait pratiquement<br />
au niveau des prix mondiaux, sauf, encore une fois, pour les entreprises<br />
du complexe militaire et du ministère de la Défense que l’État continue<br />
de gaver à ses dépens.<br />
Les usines Bériev de Taganrog, qui avaient imaginé de fabriquer un<br />
hydravion, n’ont pu obtenir le certificat de qualité international. En<br />
revanche, le bureau d’étude Aviatika SA l’a obtenu pour son monoplace<br />
Aviatika 890 qui s’inscrit dans la gamme entre le « taxi aérien » et l’ULM.<br />
Les 200 appareils construits en 1992 ont été vendus à l’étranger. L’année<br />
suivante, on en fabriquait déjà 1 000 pour l’exportation. Le prix en est risible<br />
: à peine 15 000 dollars. Ce qui fait que la firme n’est pas sûre que, les<br />
prix continuant de grimper en Russie, il sera toujours aussi avantageux de<br />
fabriquer ces avions, même avec le certificat international que jusqu’ici<br />
seules des firmes aussi connues que SU, Mig et IL avaient obtenu en<br />
URSS-CEI. Alors que l’on dénombre chez nous une vingtaine de constructeurs<br />
d’avions…<br />
Les usines de constructions aéronautiques de Smolensk ont décroché<br />
quelques centaines de commandes pour le confortable quadriplace Yak<br />
112 équipé d’un moteur de la Teledyne Continental Motors (États-Unis)<br />
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