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LES MAFIAS MILITAIRES DU KREMLIN

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aussi importantes que celles d’armes chimiques (plus de 50 000 tonnes).<br />

START-2 a été une planche de salut pour le Kremlin, car les dépenses<br />

nécessaires au maintien des armes stratégiques offensives étaient un<br />

fardeau pour l’URSS et impossibles à assumer économiquement par une<br />

Russie plus faible. Sans ce traité, nous aurions été contraints de retirer les<br />

missiles dont le délai d’exploitation était terminé. Mais les « patriotes<br />

russes » peuvent dormir tranquilles : l’usine mécanique de Votkinsk continue<br />

de fabriquer le missile SS-25 à carburant solide (Topol), le seul<br />

autorisé par l’accord-cadre signé avec les États-Unis.<br />

L’essentiel du potentiel des missiles stratégiques reste en Russie.<br />

L’Ukraine dispose de 130 SS-19 et 46 SS-24, le Kazakhstan a 104 SS-18<br />

et la Biélorussie 54 SS-25. Conformément au protocole de Lisbonne (mai<br />

1992), ces trois républiques s’engagent à détruire leurs armes stratégiques<br />

offensives au cours des sept prochaines années. Il a déjà été annoncé que<br />

les SS-25 biélorusses iront dans les prochains mois en Russie, dans la<br />

Haute-Volga.<br />

Contrairement aux lourds SS-18 ancrés à leurs rampes de lancement,<br />

aux sous-marins nucléaires et aux bombardiers stratégiques, les SS-25<br />

mobiles doivent se déplacer sur des routes dont on n’a même pas idée en<br />

Occident. Lors de l’exploitation des SS-25 et de son prototype SS-20, il<br />

s’est produit onze cas de renversement des transporteurs de 40 tonnes<br />

chargés de ces missiles, écrit le journal Vek (22 octobre 1992). En cas<br />

d’accident ou de sabotage, il est tout à fait possible que s’enflamment le<br />

carburant du missile et les ogives, car l’incendie risque de faire exploser<br />

la charge ordinaire qui sert de détonateur à la tête nucléaire. Les conséquences<br />

minimales en seraient une dispersion du plutonium radioactif,<br />

dont un gramme suffit à menacer la vie humaine sur un territoire de 1<br />

km. Il peut se produire aussi quelque chose de plus terrible : une réaction<br />

en chane spontanée, c’est-à-dire une explosion nucléaire qui dépasserait<br />

des centaines de fois en puissance celle des bombes de Hiroshima et<br />

Nagasaki.<br />

D’après les données de ce même journal, 33 SS-24 (également en<br />

déplacement constant, mais sur rail et non par transporteurs routiers<br />

comme les SS-25) sont basés dans de grandes villes russes — Kostroma,<br />

Krasnoarsk, Berchet (près de Perm) —, ce dont la population ne se doute<br />

probablement pas. L’auteur de l’article, le colonel de réserve Piotr Bélov<br />

qui est spécialiste des systèmes de sécurité et qui s’occupa de missiles, écrit<br />

qu’on peut seulement avoir une vague idée de la menace qui pèse quotidiennement<br />

sur des millions de Russes, de cette catastrophe qui risque de<br />

faire pâlir les conséquences de Tchernobyl. Personne d’autre au monde ne<br />

déplace les systèmes de missiles sur route ou sur rail.<br />

A l’automne 1992, les politiciens et les journalistes russes préparèrent<br />

intensément l’opinion occidentale à l’idée d’une « aide humanitaire »<br />

indispensable pour la Russie. Les pays de l’ex-URSS avaient catégoriquement<br />

usé de payer (provisoirement) même les intérêts de la dette soviétique<br />

à l’Occident. Pendant ce temps, dans les steppes kazakhes, sur le<br />

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