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LES MAFIAS MILITAIRES DU KREMLIN

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que la majorité des ouvriers ont pour uniques instruments la pioche, la<br />

masse et le mat (argot).<br />

Sous Boris Eltsine, la science a vite cessé d’être une agréable sinécure<br />

pour la plupart des chercheurs, aussi beaucoup l’ont-ils abandonnée. La<br />

science est chez nous une copie exacte de la société. Avec nos généraux<br />

académiciens et autres constructeurs généraux, avec la confrérie illettrée<br />

des « curateurs de la science » au sein du KGB et du Comité Central du<br />

PCUS, nous avons tranquillement raté trois révolutions scientifico-techniques.<br />

Et en voici le résultat : il n’y a plus de demande d’idées, de technologies,<br />

de connaissances ; le complexe militaro-industriel les gardait<br />

jalousement pour ses propres besoins.<br />

Pendant ce temps, le monde occidental continuait frénétiquement<br />

de s’instruire ; le professionnalisme y est depuis longtemps le premier et<br />

principal commandement du citoyen d’une société évoluée. Chez nous,<br />

en revanche, l’ingénieur ou l’enseignant étaient encore montrés du<br />

doigt, il y a dix ou vingt ans, et plaints pour leur extrême pauvreté.<br />

L’enseignement supérieur a fait son apparition en Russie cinq ou six siècles<br />

après l’Europe. Nous avions marqué des points au prix d’immenses<br />

efforts, instruit le peuple, pour atteindre au XIXe siècle des succès<br />

impressionnants. Même après Lénine et sa guerre civile, ses camps de<br />

concentration et son expulsion de savants à l’étranger, il restait beaucoup<br />

de réserves avec lesquelles le KGB put créer, sous Staline, dans des<br />

baraquements entourés de barbelés, le complexe des armes nucléaires.<br />

Les élèves des professeurs qui avaient fait leurs études avant 1917 ou à<br />

l’étranger, réussirent, durant les années 1960 et 1970, à mener la course<br />

aux armements dans l’espace, à construire des centrales nucléaires et de<br />

gigantesques oléoducs. Dans les années 1980, ces « élèves » prirent leur<br />

retraite, remplacés par la tourbe, par les enfants et petits-enfants des<br />

commissaires bolcheviks. Et ce fut le début des tragiques accidents de<br />

navires et d’avions, de centrales atomiques et de gazoducs, des catastrophes<br />

écologiques en série.<br />

L’histoire a montré qu’une nation résiste au communisme pendant<br />

les deux premières générations (soit 40 ans, comme dans les pays Baltes<br />

et ceux d’Europe de l’Est, en Chine populaire et au Vietnam), le collapsus<br />

intervenant avec la troisième génération : les forces de la nation sont<br />

épuisées, le matériau humain est presque irrémédiablement perdu,<br />

comme ce fut le cas en Russie. Dans aucune sphère d’activité un patron<br />

occidental ne peut aujourd’hui réunir chez nous une centaine de gens<br />

qui n’auront pas tôt fait de le décevoir. La solution est d’instruire les<br />

enfants à partir de zéro, en masse et avec l’aide de précepteurs étrangers.<br />

Mais la législation russe frappe d’un impôt de 40 % les fonds d’aide<br />

étrangers.<br />

Il existe en Russie 640 établissements d’enseignement supérieur, militaires<br />

y compris. Par le nombre des diplômés pour 10 000 habitants, nous<br />

venons en quatrième position après les États-Unis, le Canada et le Japon.<br />

Mais la majorité d’entre eux ne travaillent pas dans leur spécialité, ont<br />

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