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LES MAFIAS MILITAIRES DU KREMLIN

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président du Conseil des ministres fut tué dans un accident d’avion ; le dissident n° 1<br />

subit le même sort ; le communiste le plus influent se retrouva en prison ; la foule fut<br />

incitée à manifester puis encerclée par les unités spéciales et chimiques.<br />

Les ministères moscovites de l’Intérieur et de la Sécurité enlevèrent le pouvoir au<br />

PC de Géorgie pour le transmettre à Zviad Gamsakhourdia, en offrant à ce dernier un<br />

tas d’armements, mais en continuant parallèlement d’armer et d’organiser l’opposition<br />

qui était surtout composée d’anciens truands amnistiés et de séparatistes ossètes<br />

(l’Ossétie du Sud décida « tout à coup » de quitter la Géorgie).<br />

Déjà au temps de Gorbatchev, le Kremlin stipendiait les commandos géorgiens en<br />

lutte contre les militants ossètes, dressait les partisans de Gamsakhourdia les uns contre<br />

les autres, tirait les ficelles des querelles tribales et claniques, jouait sur les divergences<br />

historiques entre les habitants de l’Est et de l’Ouest de la Géorgie.<br />

A la fin de 1991, lorsque l’URSS était en train de disparatre, Gamsakhourdia dut se<br />

retrancher dans son palais présidentiel à Tbilissi, en butte à la guerre civile.<br />

L’hebdomadaire moscovite Stolitsa (n° 50, 1993) a avoué enfin, par la voix courageuse<br />

d’Evgueni Kroutikov et pour la première fois dans la presse russe, une réalité évidente<br />

pour tous les habitants de la région : la fuite du président élu par le peuple, lorsque le<br />

centre de Tbilissi fut détruit à coups de roquettes, n’était pas due aux truands rebelles T.<br />

Kitovani et D. losseliani, mais « aux unités spéciales du CRU, des Renseignements de<br />

l’armée russe cantonnée en Transcaucasie et des commandos russes amenés à Tlibissi ».<br />

— Sous Eltsine, les militaires russes n’ont-ils pas même développé leurs activités subversives<br />

en Géorgie ?<br />

— Chevardnadze est revenu à la tête de la Géorgie, au début de 1992, à l’invitation<br />

des truands professionnels Kitovani et losseliani qui se disputaient le pouvoir.<br />

Chacun d’eux avait sa propre armée approvisionnée (officiellement ou non) en argent<br />

et en armes par le groupe des armées russes en Transcaucasie. Kroutikov rappelle<br />

qu’après le retour de Chevardnadze, ce groupe a remis à la Géorgie trois fois plus de<br />

chars qu’il n’était prévu par l’accord de Tachkent sur le partage de l’ex-Armée soviétique.<br />

Ce sont justement ces tanks que Kitovani envoya en Abkhazie. Et il y fut bientôt suivi<br />

par les maraudeurs de toutes les autres troupes géorgiennes. Comme Chevardnadze<br />

n’avait ni armée ni milice, il ne pouvait pas s’y opposer. Mais le prétexte pour cette opération<br />

en Abkhazie avait une fois de plus été imaginé par les militaires russes, par ceux cantonnés<br />

à Guidaouty qui sont directement subordonnés à Moscou (les unités d’Abkhazie<br />

avaient, au préalable, été retirées au commandement de Transcaucasie).<br />

Les séparatistes abkhazes et les mercenaires du Nord-Caucase, formés par la<br />

Russie et alimentés en argent russe (avec pour matres d’oeuvre le général Sigoutkine,<br />

représentant du ministère de la Défense de Russie en Abkhazie et le colonel Sosnaliev,<br />

commandant des volontaires nord-caucasiens), ont combattu en 1992 et 1993 les<br />

troupes géorgiennes entièrement prises en charge par l’armée russe de Transcaucasie<br />

(général Réout).<br />

N’étaient les dizaines de milliers de civils tués et les centaines de milliers de<br />

réfugiés, les opérations de l’armée russe des deux côtés du front abkhazo-géorgien<br />

auraient pu passer en quelque sorte pour des manœuvres militaires. La conclusion a<br />

été des plus logiques (au moment même où se déployait la crise politique à Moscou<br />

et que les combats faisaient rage devant le parlement russe) : 700 nervis russes par-<br />

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