Revue belge de numismatique et de sigillographie

461
Cela s'appelait : frapper a conio, et servait pour
les médailles. Quant à la monnaie, on la battait
par un système à peu près analogue.
Le châssis avait reçu pour cet usage un perfec-
tionnement, qui permettait d'accélérer la besogne.
C'était bien toujours un châssis de fer comme le
précédent, mais il était forgé avec des pattes,
pour qu'on pût le fixer sur une grosse poutre bien
calée sur le sol de l'atelier. Le châssis portait
en plus une vis. La tête de cette vis, très grossie,
à l'effet d'y pratiquer des trous dans lesquels pou-
vaient passer de longs leviers, était manœuvrée à
bras d'hommes, comme le sont encore de nos
jours les cabestans placés sur les bateaux. Le
châssis a conio était donc déjà monté en grade : il
était devenu une presse.
Les deux systèmes nouveaux de. .. frapper ?,,,
la monnaie et la médaille, que Cellini nous fait
connaître, sont-ils d'origine italienne? ou faut-il
croire, comme quelques-uns l'affirment, qu'ils
ont été importés d'Allemagne ? S'ils étaient venus
de ce dernier pays en Italie, à quelle époque
éloignée faudrait-il alors reculer le temps où le
monnayage eût été enrichi d'un moyen de frapper
qui pouvait avantageusement remplacer celui au
marteau ?
Le bout de la vis frappait, dans le système
élémentaire que nous venons de mentionner,
directement sur le coin : son mouvement tournant
communiquait à celui-ci une torsion. Cela consti-
ÂNNÉE 1892. 3l