Revue belge de numismatique et de sigillographie

58o
contré. L'exposant nous fît voir deux agates sur
lesquelles il avait coupé, au moyen de sa machine
et une fraise de diamant, des têtes antiques si bien
venues, qu'il eût suffi d'un léger travail au touret
pour les mettre en parfait état d'achèvement.
Ce n'était pas la première fois que la machine
de Barrère figurait à une exposition : elle avait
déjà précédemment été admise à celle de 1848.
Nous avons vécu, avant de nous occuper d'écrire
cette étude, avec plus d'un de nos collègues, dans
la pensée que le procédé à la fraise était une inven-
tion due à l'ex-apprenti horloger de Toulouse ;
mais il appert d'un rapport sur le tour de Conta-
min, présenté à la Société d'encouragement, déjà
nommée, rapport approuvé par la Société en sa
séance du 3o juin 1841, et dont nous avons le texte
entre nos mains, qu'en 1816, un nommé Poterat
obtint de la dite Société une récompense de
1,200 francs, « pour avoir substitué l'emploi de
la fraise à l'outil fixe et avoir obtenu, par ce moyen,
une rapidité très grande dans l'exécution de l'ébau-
che des coins soumis à ce genre de gravure ».
Il semble toutefois que l'invention de Poterat
soit demeurée en oubli, carie procédé de réduction
à la fraise n'est réellement entré dans la pratique,
pour la gravure des coins, que depuis Barrère. Le
résultat en est des plus merveilleux. Ce procédé
nouveau peut être considéré comme une révolu-
tion dans le métier, et il est permis d'en attendre
les plus brillants succès pour l'art.