Rapport d'activité - Assemblée nationale
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Mme Martine Carrillon-Couvreur a donné l’exemple d’un centre de formation en<br />
métallurgie et sidérurgie, dans sa circonscription, qui incitait les femmes à s’orienter vers ces<br />
métiers. Elle a reconnu qu’il s’agissait sans doute là d’un moyen de pallier le manque de<br />
main d’œuvre, mais qui permettrait néanmoins de faire évoluer les mentalités.<br />
Mme Hélène Mignon a rapporté le cas de jeunes femmes qui, bien que s’étant<br />
distinguées au cours d’un stage en aéronautique, n’avaient pas été embauchées dans ce<br />
milieu très masculin. D’autres, parvenues à franchir le cap, sont soumises à une pression<br />
psychologique très lourde de la part de leurs collègues qui estiment qu’elles ont pris la place<br />
d’un homme.<br />
Mme Valérie Chartier a souligné que les filles, en moyenne plus diplômées que<br />
les garçons, accédaient moins facilement à l’emploi, d’où une déperdition pour toute la<br />
nation de l’investissement dans la formation.<br />
Mme Hélène Mignon a indiqué que Mme Martine Lignières-Cassou avait mis en<br />
place à Pau une formation destinée à accompagner des femmes au chômage depuis un<br />
certain temps et sans formation initiale, vers des métiers d’hommes. Beaucoup avaient<br />
accepté d’intégrer cette structure, mais peu s’étaient finalement intéressées et engagées vers<br />
ces métiers.<br />
Mme Martine Carillon-Couvreur a relevé une légère évolution des mentalités<br />
dans le secteur du bâtiment, mais Mme Hélène Mignon a observé qu’embaucher des<br />
femmes sur un chantier coûtait cher car il fallait alors prévoir deux vestiaires, deux toilettes,<br />
etc.<br />
Mme Michelle Biaggi a cité le site de production de l’AIRBUS A 380, où elle n’a<br />
pas vu une seule femme travailler sur l’avion en construction qu’elle a visité, alors même<br />
que l’entreprise a obtenu le « label égalité ». Les salariées travaillent sans doute dans le<br />
secteur de la restauration, de la communication et du secrétariat.<br />
Abordant la question de la formation professionnelle, Mme Marie-Jo<br />
Zimmermann, présidente, s’est demandé si la loi sur l’égalité professionnelle du 9 mai<br />
2001 qui prévoyait des indicateurs spécifiques en matière de formation était correctement<br />
appliquée.<br />
Mme Michelle Biaggi a répondu que la majorité des entreprises en France<br />
comptaient entre dix et cinquante salariés et n’étaient donc pas tenues de rendre le rapport de<br />
situation comparée prévu par la loi du 9 mai 2001.<br />
Mme Valérie Chartier a ajouté que, selon un rapport de la Délégation aux droits<br />
des femmes du Sénat, beaucoup d’entreprises de plus de cinquante salariés ne rendaient pas<br />
ce rapport, alors qu’elles en avaient l’obligation, et qu’il arrivait souvent que les rapports<br />
rendus soient inexploitables, faute d’analyse de l’employeur.<br />
Mme Marie-Jo Zimmermann, présidente, s’est indignée de ce que la loi du 9 mai<br />
2001 ne soit toujours pas appliquée, et a regretté qu’en 2002, la majorité n’ait pas adapté<br />
cette loi aux PME et assuré le suivi de son application. Elle a souhaité que les organisations<br />
syndicales se mettent d’accord sur cette question pour opposer au MEDEF une position<br />
commune.