Rapport d'activité - Assemblée nationale
Rapport d'activité - Assemblée nationale
Rapport d'activité - Assemblée nationale
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
— 201 —<br />
sans avocat et donc son absence de preuves). Aujourd’hui ces lacunes ont été<br />
comblées par la nouvelle loi : tous les cas de violences sont des délits, toute<br />
victime a droit à l’assistance d’un avocat, un procureur général doit être présent.<br />
Deux juges ont présenté un recours devant la Cour constitutionnelle,<br />
considérant que les cas de mauvais traitement sans blessure au sein de la famille<br />
n’étaient pas des délits. La Cour constitutionnelle les a considérés sans fondement.<br />
D’autres recours ont été présentés devant la Cour constitutionnelle et n’ont<br />
pas encore été jugés. Ils portent sur la constitutionnalité de peines plus élevées<br />
pour les hommes que pour les femmes. L’Observatoire a défendu la<br />
constitutionnalité de ces mesures.<br />
Mme Montserrat Comas a présenté un premier bilan de la loi, huit mois<br />
après son entrée en vigueur. Il y a désormais un changement dans la manière de<br />
traiter les plaintes des victimes, celles-ci étant désormais prioritaires. Par ailleurs,<br />
lorsque la victime présente sa plainte à la police, puis la police à la justice, des<br />
mesures provisoires peuvent être demandées par le procureur ou par la victime.<br />
Dernière avancée très importante : le fait qu’un même juge ait une vision globale<br />
des différentes plaintes portées par une même personne.<br />
Parmi les aspects de la loi qu’il conviendra d’améliorer, on peut citer la<br />
formation des juges, ceux-ci n’arrivant pas toujours à percevoir la vraie cause de<br />
la violence contre la femme et ne distinguant pas toujours violence dans la famille<br />
et violence faite aux femmes, ainsi que la distribution de la charge de travail<br />
lorsque les juges ont plusieurs compétences.<br />
Mme Montserrat Comas a également apporté des précisions sur le nombre<br />
de femmes juges. Sur les 42 000 juges espagnols, 42 % sont des femmes (alors<br />
que jusqu’en 1966, il était interdit aux femmes d’être juges). À la Cour de<br />
cassation, il y a 4 femmes et 97 hommes, dans les tribunaux supérieurs de justice,<br />
1 femme et 16 hommes, dans les cours de justice des provinces, 4 femmes et<br />
54 hommes, parmi les membres du Conseil du pouvoir judiciaire, 2 femmes et<br />
21 hommes.<br />
– Le Conseil de la femme de la communauté autonome de Madrid<br />
La mission parlementaire a été reçue dans les locaux du conseil de la<br />
femme de la Communauté autonome de Madrid par Mme Paloma Gonzales<br />
Setien, présidente du Conseil.<br />
Il s’agit là d’une institution originale, créée par une loi de 1993, ayant la<br />
personnalité juridique de droit public, recevant des fonds du budget de l’État, qui<br />
regroupe 100 associations et fédérations s’occupant de droits des femmes. Elle est<br />
dirigée par un conseil d’administration comprenant 8 femmes élues par les<br />
associations et 3 personnes nommées par le Conseil économique et social. Pour<br />
faire partie du Conseil, les associations doivent regrouper au moins 50 adhérents<br />
et être inscrites auprès de la Communauté de Madrid. Le Conseil représente les