Rapport d'activité - Assemblée nationale
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Par ailleurs, le taux d’activité des mères de famille monoparentale dépend<br />
plus fortement du nombre et de l’âge des enfants que pour les mères en couple.<br />
Seules les mères de famille monoparentale ayant un seul enfant de plus de trois<br />
ans sont aussi souvent en situation d’emploi que les mères en couple dans le même<br />
cas.<br />
Du fait notamment des difficultés de mode de garde, la présence d’enfants<br />
de moins de trois ans, tout comme le nombre d’enfants, réduit pour les mères de<br />
famille monoparentale la probabilité d’occuper un emploi, surtout lorsque les<br />
femmes sont plus jeunes et peu qualifiées, et alors même que ces femmes sont en<br />
moyenne moins qualifiées que les mères en couple (parmi celles qui ont un enfant<br />
de moins de trois ans, elles sont 35 % à avoir un diplôme de niveau baccalauréat<br />
ou supérieur, contre 53 % pour celles en couple). En outre, parmi les moins de<br />
35 ans, 33 % sont sans diplôme et 14 % ont un diplôme de l’enseignement<br />
supérieur, contre respectivement 20 et 30 % pour les mères en couple du même<br />
âge. Les mères célibataires qui ont un emploi occupent plus souvent un emploi<br />
non qualifié (37 % des moins de 25 ans) que celles en couple (27 %).<br />
Ce cumul de difficultés contraint les mères de famille monoparentale<br />
à renoncer fréquemment à leur activité lorsqu’elles ont de jeunes enfants, et<br />
alors même que le fait d’avoir à assumer leur enfant renchérit le coût de leur vie,<br />
ce qui peut, au total, avoir pour conséquence de les faire plonger ou les enfoncer<br />
un peu plus dans la précarité.<br />
Plus encore que pour les autres mères, la question du mode de garde est<br />
ainsi cruciale pour l’accès des mères monoparentales à l’emploi, surtout quand<br />
leurs enfants ne sont pas en âge d’aller à l’école. La conciliation entre vie<br />
professionnelle et vie familiale étant pour ces femmes singulièrement compliquée,<br />
près de 60 % de celles ayant un enfant de moins de trois ans sont soit au<br />
chômage soit inactives, contre 46 % pour celles qui vivent en couple. Elles<br />
sont les premières à souhaiter bénéficier du congé parental.<br />
Une fois scolarisés, leurs enfants demeurent le plus souvent à leur charge<br />
quotidienne. Selon l’enquête « Modes de garde » réalisée en 2002 par la Direction<br />
de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), près des<br />
trois quarts des enfants de moins de sept ans qui vivent seuls avec leurs mères<br />
durant la semaine ne voient pas leur père, et sont donc à la charge de leur seule<br />
mère. Dès lors, 90 % des mères de famille monoparentale sont contraintes de<br />
recourir à une tierce personne pour s’occuper de leurs enfants lorsqu’ils ne sont<br />
pas à l’école. Confiant moins souvent que les autres mères leurs enfants à une<br />
nourrice, trop onéreuse, les mères monoparentales qui travaillent ont plus souvent<br />
recours que les autres aux garderies périscolaires (54 % contre 38 %) et aux<br />
centres aérés (42 % contre 31 %).<br />
b) Un niveau de vie souvent modeste et une dépendance économique<br />
forte