Rapport d'activité - Assemblée nationale
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famille n’admet toujours pas la filiation naturelle, mais les conditions de<br />
reconnaissance de paternité ont été assouplies et les preuves scientifiques de la<br />
filiation sont désormais admises devant les tribunaux.<br />
Mme Nouzha Chekrouni, , ministre déléguée chargée de la communauté<br />
marocaine résidant à l’étranger, a indiqué à la mission qu’un nouveau code de la<br />
nationalité était en préparation qui permettrait d’octroyer la nationalité marocaine<br />
à un enfant né de mère marocaine et de père étranger. Cette loi, qui permet à la<br />
mère de donner sa nationalité à son enfant, a effectivement été adoptée en janvier<br />
2007.<br />
c) Un long chemin encore à parcourir pour parvenir à l’égalité réelle<br />
• L’application de la « moudawana »<br />
La réforme du code de la famille ne consacre pas une évolution générale<br />
de la société. Elle cherche à faire évoluer le droit, mais aussi les pratiques et les<br />
mentalités. Le bilan de son application paraît néanmoins contrasté et controversé.<br />
Nos interlocuteurs officiels ont loué les débuts de la mise en œuvre du nouveau<br />
code. Mme Nadia Oulehri, avocate et présidente de l’association « Action<br />
Femmes Juristes », tout en reconnaissant l’avancée qu’il représente, a présenté des<br />
critiques sur son application.<br />
Cette réforme audacieuse heurte des traditions séculaires et remet en cause<br />
la relation au sein du couple. Comme l’a souligné Mme Yasmina Baddou,<br />
secrétaire d’État chargée de la famille, de l’enfance et des personnes handicapées,<br />
de grandes campagnes de sensibilisation vont être menées par l’intermédiaire des<br />
médias et des imams ; une formation et une sensibilisation des juges, notamment<br />
ceux des nouvelles juridictions traitant du droit de la famille seront assurées (35 %<br />
seulement des magistrats étant des femmes).<br />
Un premier bilan de la réforme du droit de la famille a cependant montré<br />
une appropriation rapide par la société marocaine de certains de ses nouveaux<br />
droits et une évolution significative des pratiques judiciaires.<br />
On a constaté un an après la réforme :<br />
– une diminution du nombre de mariages polygames d’environ 10 %, soit<br />
800 mariages polygames, comparé aux 250 000 à 300 000 mariages célébrés en<br />
une année ;<br />
– un affranchissement de la tutelle matrimoniale : 18 % des femmes ayant<br />
contracté mariage en 2004 se sont affranchies de la présence d’un tuteur chargé de<br />
consentir à l’union en leur nom ;<br />
– une faible utilisation de la possibilité pour les époux de décider la<br />
gestion en commun des biens acquis durant le mariage ;