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Rapport d'activité - Assemblée nationale

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— 25 —<br />

II. LA PRECARITE DES FEMMES, RESULTAT DE LA<br />

CONJONCTION DE FACTEURS PROFESSIONNELS ET<br />

PERSONNELS<br />

A. LA PRECARISATION DES FEMMES SUR LE MARCHE DU<br />

TRAVAIL<br />

1. L’essor du travail féminin ne doit pas masquer la persistance<br />

d’inégalités et la fragilité des femmes sur le marché du travail<br />

a) Des femmes de plus en plus actives mais toujours pénalisées sur le<br />

marché du travail<br />

Longtemps invisible car cantonné à la sphère domestique et ne donnant<br />

pas le plus souvent lieu à une contrepartie monétaire (1) , le travail des femmes a<br />

subi une profonde mutation au cours de la deuxième moitié du XX e siècle, les<br />

femmes investissant massivement le marché du travail. Sous l’action conjointe des<br />

besoins du marché et du combat des femmes pour l’égalité, ainsi que de<br />

l’élévation du niveau d’études des femmes, « la norme est devenue celle du<br />

travail, non celle de la femme au foyer » (2) .<br />

De fait, depuis les années 1950, le taux d’activité des femmes (3) a été<br />

en constante progression, ce phénomène n’étant pas par ailleurs spécifiquement<br />

français mais commun à la plupart des pays occidentaux. La féminisation de<br />

l’emploi en France a été spectaculaire : en 2002, 12,1 millions de femmes et<br />

14,2 millions d’hommes étaient actifs, contre respectivement 6,7 millions et<br />

12,6 millions en 1962.<br />

À partir du milieu des années 1970, bien que le contexte fut marqué<br />

par la montée du chômage de masse, le travail féminin a continué de croître.<br />

« Au bout de vingt-cinq ans de crise de l’emploi, envers et contre toute prévision,<br />

l’activité féminine (n’a cessé) de croître » (4) . Contrairement à l’emploi masculin,<br />

en stagnation ou déclin, l’emploi féminin n’a pas vu sa croissance bridée par la<br />

crise économique. Reprenons les mots de M. Francis Vennat, sous-directeur de<br />

l’emploi et du marché du travail de la DARES : « alors que le taux d’activité des<br />

hommes a chuté entre 1975 et 2004, passant de 82 % à 75 %, celui des femmes<br />

est passé de 51 % à 64 % environ. Ce sont les femmes qui ont surtout bénéficié<br />

des créations d’emploi. Entre 1982 et 2002, l’emploi des femmes a augmenté<br />

(1) Voir notamment à ce sujet à l’ouvrage de Françoise Battagliola, Histoire du travail des femmes, Repères,<br />

La Découverte, mars 2004.<br />

(2) Françoise Milewski, <strong>Rapport</strong> remis à Mme Nicole Ameline, ministre de la parité et de l’égalité<br />

professionnelle, 3 mars 2005.<br />

(3) Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs (actifs occupés et chômeurs) et la population totale<br />

correspondante.<br />

(4) In Margaret Maruani, Travail et emploi des femmes, Repères, La Découverte, février 2003.

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