Rapport d'activité - Assemblée nationale
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Le manque de ressources financières implique en outre une précarité dans<br />
d’autres domaines, tels que le logement, l’alimentation ou l’accès à la santé.<br />
De par l’augmentation du prix du foncier, la question du logement<br />
devient cruciale. Selon la Fondation Abbé Pierre, plus d’un million de personnes<br />
vivent en France dans des conditions de logement très difficiles, c’est-à-dire sans<br />
le confort de base (salle de bains, toilettes, chauffage). Les quatre millions de<br />
logements gérés par les organismes de logement social ne sont pas suffisants, et<br />
les plus pauvres vivent dans des logements insalubres du parc privé. Malgré la loi<br />
Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) qui les oblige à offrir un « logement<br />
décent » à tout locataire, certains propriétaires continuent de louer des logements<br />
qui ne répondent pas aux normes, parfois même en touchant directement<br />
l’allocation-logement. La situation en matière de logement est critique ; l’offre de<br />
logements abordables est trop faible. Comme le notait le rapport Hirsch, « la crise<br />
du logement est particulièrement grave. Avec le chômage, elle représente l’un des<br />
deux problèmes majeurs des familles en situation de pauvreté. Toutes les<br />
situations sont désormais rencontrées par les familles : depuis l’errance-<br />
phénomène que chacun s’accorde à considérer comme nouveau pour des familles<br />
avec enfants— le surpeuplement, l’habitat indigne, l’habitat précaire jusqu’au<br />
surendettement lié aux impayés de loyer ». En outre, vivre dans un logement<br />
insalubre conduit à s’isoler encore un peu plus socialement, car lorsqu’on a honte<br />
de son logement, on n’invite ni famille ni amis.<br />
À cela viennent s’ajouter des problèmes de malnutrition et d’inégalités<br />
d’accès à la santé. Selon le rapport Hirsch, les dépenses alimentaires des<br />
populations en situation de pauvreté sont particulièrement contraintes, les ménages<br />
vivant sous le seuil de pauvreté à 60 % disposant en moyenne de 3,7 euros par<br />
personne et par jour alors que le coût minimal d’une alimentation permettant de<br />
répondre aux besoins nutritionnels est de 4 à 5 euros par jour. Cette contrainte<br />
amène à privilégier les produits les moins chers et de qualité médiocre ; ne pas<br />
avoir les moyens de se nourrir correctement conduit donc ainsi paradoxalement à<br />
l’obésité, du fait d’une très faible consommation de fruits et légumes et de<br />
poisson. À terme, les risques de souffrir de pathologies cardiovasculaires ou de<br />
cancers sont accrus. Cela est particulièrement inquiétant pour les enfants et les<br />
adolescents, qui ont besoin de nutriments de qualité, tout comme les nourrissons.<br />
Il n’est pas simple d’assumer un ou plusieurs enfants lorsqu’on est une<br />
femme en situation de précarité ou d’extrême précarité. Problèmes de logement et<br />
d’accès à une nourriture correcte se cumulent. « À l’issue de grossesses peu<br />
suivies, les mères se trouvent en grande vulnérabilité médico-psycho-sociale. Nés<br />
prématurés ou de petits poids de naissance (…), les enfants sont déjà fragilisés et<br />
leurs conditions de vie précaire les exposent à des pathologies graves, comme la<br />
tuberculose (…) ou le saturnisme (…). Ils sont aussi à la merci d’accidents<br />
domestiques, de morsures de rats et même d’incendies, comme ceux qui ont eu<br />
lieu l’année dernière. Ces enfants présentent souvent des troubles du sommeil. Les<br />
plus grands ont beaucoup de mal à faire leur travail scolaire. » Ainsi, « tous les<br />
gestes de la vie quotidienne sont compliqués pour les mères. Elles doivent nourrir