26.08.2013 Views

Rapport d'activité - Assemblée nationale

Rapport d'activité - Assemblée nationale

Rapport d'activité - Assemblée nationale

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 47 —<br />

La perte du logement fait le plus souvent suite à une mésentente ou un<br />

conflit familial : mésentente avec une tierce personne, famille ou connaissance,<br />

qui hébergeait une nouvelle venue (cas fréquent pour les femmes étrangères ou<br />

issues des DOM-TOM) ; rupture conjugale, qu’elle soit ou non due à des<br />

violences ; perte d’emplois et de revenus entraînant une incapacité à payer un<br />

loyer ; obligation de quitter un logement suite à une expulsion pour fin de bail ou<br />

impayés. Les femmes se retrouvent ainsi à la rue, parfois avec leurs enfants. Il<br />

semble que la part de la violence à l’origine de cette situation soit prépondérante.<br />

Dans son rapport de juin 2006, la Fédération <strong>nationale</strong> des associations d’accueil<br />

et de réinsertion sociale (FNARS) relevait ainsi que pour la grande majorité des<br />

femmes hébergées, « l’arrivée en centre (était) provoquée par une situation de<br />

violence familiale, qu’il s’agisse de violences exercées par le conjoint, le père, un<br />

oncle ou un frère », avant d’ajouter que « si les violences conjugales sont la cause<br />

première de précarité féminine, d’autres formes de violences apparaissent quand<br />

on retrace le parcours des femmes en situation de détresse, et en particulier des<br />

violences familiales pendant l’enfance ».<br />

Ce passé traumatique est souvent accompagné d’une grande fragilité<br />

économique. Pour échapper à leur milieu, nombreuses sont les femmes qui se sont<br />

mariées ou ont décidé de vivre en couple, et qui, in fine, se sont trouvées privées<br />

de ressources financières. Sans ressources, les femmes peuvent être contraintes de<br />

ne pas quitter leur foyer, quelles que soient les violences qu’elles y subissent.<br />

Ainsi, « pour les femmes, l’errance prend une forme particulière » qui ne<br />

« s’exprime pas nécessairement sur l’espace public (…). Le manque de ressources<br />

propres est évidemment l’une des raisons importantes qui empêchent les femmes<br />

de partir malgré la dégradation des relations familiales. Cette absence de revenu<br />

peut être le résultat même de la détérioration des relations. Elle peut être aussi la<br />

conséquence d’une division du travail librement consentie dans le ménage, mais<br />

qui enregistre l’inégale situation de l’homme et de la femme sur le marché de<br />

l’emploi » (1) .<br />

Le poids de l’histoire familiale est également déterminant, certaines<br />

femmes exclues étant issues d’un « monde clos avec des difficultés qui se<br />

transmettent de génération en génération » (2) . L’isolement familial et affectif est<br />

une caractéristique constante.<br />

Enfin, nombreuses sont les femmes de la rue présentant des problèmes<br />

psychiatriques dont on ne sait pas toujours s’ils sont antérieurs ou postérieurs à<br />

leur situation.<br />

Au total, « ces événements sont souvent la porte d’entrée pour une<br />

surconsommation d’alcool, de drogue quand cela ne débouche pas vers la<br />

prostitution » (3) .<br />

(1) In L’errance au féminin, rapport remis au ministre de l’équipement, des transports et du logement, Pierre<br />

Vidal-Naquet, février 2003.<br />

(2) Mme Geneviève Roche, audition du 21 mars 2006.<br />

(3) G. Lucchini Deledda, enquête « Femmes en précarité », Conseil Régional d’Ile-de-France, 21 janvier 2005.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!