Rapport d'activité - Assemblée nationale
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où les obligations familiales sont les plus fortes, travaillent. Bien que l’on constate<br />
un écart de près de 14 % avec le taux d’activité des hommes de cette même<br />
tranche d’âge, lequel s’élève à 94,3 %, ce taux demeure important.<br />
Ce taux d’activité est toutefois fortement corrélé au nombre et à l’âge<br />
des enfants. En 2005, le taux d’activité des femmes vivant en couple et ayant un<br />
seul enfant de moins de trois ans était de 80,2 %, tandis que celui des mères de<br />
deux enfants dont un de moins de trois ans était de 59,8 %, et celui des mères de<br />
trois enfants dont un de moins de trois ans de 37,1 % (1) .<br />
Par ailleurs, dans une enquête publiée en septembre 2006 (2) , Mmes Ariane<br />
Pailhé et Anne Solaz, chercheuses à l’INED, ont confirmé que l’arrivée d’un<br />
enfant dans un couple dont les deux membres travaillent n’a que peu d’influence<br />
sur l’activité des pères, tandis que les mères connaissent une modification de leur<br />
situation professionnelle : « Dans les douze mois qui suivent une naissance (…)<br />
les changements sont très différents chez les pères et les mères : 39 % des mères<br />
qui travaillent déclarent que leur activité professionnelle a été modifiée par la<br />
naissance, qu’il s’agisse d’un changement de statut, d’horaires, d’intensité du<br />
travail ou d’un retrait du marché du travail. Ce n’est le cas que de 6 % des<br />
pères. »<br />
En outre, lorsque les pères modifient leur vie professionnelle suite à une<br />
naissance, les changements professionnels qu’ils opèrent ne sont pas de même<br />
nature que ceux effectués par les mères. Les réductions de temps de travail<br />
concernent 22 % des femmes et 6 % des hommes tandis que 54 % des femmes<br />
quittent leur emploi contre seulement 7 % des hommes. À l’inverse, les<br />
changements d’horaire sans modification de la durée du temps de travail sont plus<br />
fréquents chez les pères (30 %) que chez les mères (7 %), cette étude confirmant<br />
en outre que les naissances se traduisent souvent pour les pères non par un<br />
investissement de la sphère privée, mais par un surinvestissement professionnel<br />
(23 % des hommes qui connaissent une transition professionnelle au moment<br />
d’une naissance augmentent leurs activités ou responsabilités, contre seulement<br />
5 % des femmes).<br />
Question du mode de garde des enfants, gestion des tâches ménagères : le<br />
problème est encore amplifié lorsque la femme qui travaille n’obtient qu’un<br />
salaire modeste et que les politiques publiques l’incitent indirectement à se retirer<br />
du marché du travail. La création en 1985 de l’Allocation parentale d’éducation<br />
(APE) pour les mères de trois enfants, étendue à celles de deux enfants en 1994 et<br />
refondue dans le dispositif de la prime d’accueil du jeune enfant (PAJE) a conduit<br />
au retrait du marché du travail de nombreuses femmes. Plus de 98 % de ses<br />
bénéficiaires sont des femmes, la plupart en situation de précarité sur le marché du<br />
travail (chômage, temps partiel ou autres formes de travail précaire) ce qui a<br />
(1) Cf. Françoise Milewski, <strong>Rapport</strong> remis à Mme Nicole Ameline, ministre de la parité et de l’égalité<br />
professionnelle, 3 mars 2005.<br />
(2) Vie professionnelle et naissance : la charge de la conciliation repose essentiellement sur les femmes,<br />
Population et société, INED, numéro 426, septembre 2006.