26.08.2013 Views

Rapport d'activité - Assemblée nationale

Rapport d'activité - Assemblée nationale

Rapport d'activité - Assemblée nationale

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 69 —<br />

correctement sur le marché du travail, et les autres. Ces inégalités sont visibles sur les temps<br />

partiels (choisis ou contraints, longs ou courts, réversibles ou non), les qualifications, l’accès<br />

aux différents modes de garde, les salaires et les retraites. Mais ces différenciations résultent<br />

en grande partie des inégalités entre les hommes et les femmes, dans la sphère<br />

professionnelle comme dans la sphère privée.<br />

Le groupe de travail n’avait pas reçu mission de fournir un corps de propositions,<br />

mais les auteures du rapport ont souhaité, au terme de leurs réflexions, formuler des « pistes<br />

de réflexion pour la politique publique ». Trois thèmes majeurs ont été mis en exergue et des<br />

interrogations émises.<br />

Les thèmes majeurs concernent l’emploi des femmes, qu’il convient de favoriser car<br />

la précarité est la conséquence directe des difficultés d’insertion sur le marché du travail,<br />

donc de l’absence d’indépendance. Mais il faut également prendre en compte la nature des<br />

emplois et les trajectoires professionnelles. Enfin, les structures d’accueil de la petite enfance<br />

jouent un rôle primordial pour faciliter l’emploi des femmes.<br />

Les interrogations concernent la cohérence des politiques publiques. Deux exemples<br />

permettent de l’illustrer. Le temps partiel s’est développé du fait des politiques publiques, à<br />

partir du début des années 1990, afin de partager le travail et de lutter ainsi contre le<br />

chômage ; or, de fait, cette mesure générale a principalement touché les femmes. L’extension<br />

du congé parental, en 1994, a fait considérablement chuter le taux d’activité des mères de<br />

deux enfants, en particulier parmi les moins qualifiées d’entre elles, c’est-à-dire celles qui<br />

rencontrent par la suite des difficultés de réinsertion accrues ; on peut comprendre les<br />

femmes qui choisissent d’interrompre leur activité parce qu’elles ne s’en sortent pas ; ce qui<br />

est regrettable, c’est que les politiques publiques conduisent certaines femmes à se retirer du<br />

marché du travail, au lieu de créer les conditions pour améliorer leur insertion.<br />

Il importe aussi de veiller à la cohérence des politiques publiques de court et de<br />

moyen termes. Les manifestations les plus néfastes de la précarité doivent être corrigées, par<br />

exemple en prévoyant des mesures comme la réservation d’emplois à plein-temps pour les<br />

femmes occupant un poste à temps partiel ou la réduction de l’ampleur des horaires<br />

atypiques. Mais les politiques publiques n’ont pas simplement des objectifs de court terme ;<br />

elles doivent s’assigner des objectifs de moyen terme et, de ce point de vue, la politique de<br />

développement du temps partiel a été très négative.<br />

En conclusion, on peut souligner que les évolutions économiques ont déterminé de<br />

nouvelles formes d’inégalités entre les femmes et les hommes, notamment l’essor massif de<br />

l’instabilité dans l’emploi des femmes et leur surreprésentation dans l’emploi précaire. Or,<br />

les femmes constituant 46 % de la population active, toute aggravation de leur précarité a un<br />

effet en retour sur l’ensemble du marché du travail : ce qui détermine leur mode d’insertion<br />

dans l’emploi a un impact d’ensemble. Les voies du sous-emploi et de la précarité ne<br />

peuvent rester limitées à une partie significative de la population active sans s’étendre aux<br />

autres.<br />

Dans nombre de débats, la dimension spécifique du travail des femmes est oubliée.<br />

Par exemple, le potentiel d’emplois de services à la personne est considérable : les<br />

estimations les plus basses évaluent leur nombre à plusieurs centaines de milliers. Or, ils sont<br />

de fait majoritairement occupés par des femmes. Les politiques publiques doivent favoriser<br />

la qualification progressive des salariés-ées, le contrôle de l’amplitude des horaires – en<br />

particulier quand les employeurs sont multiples, etc. Sinon, on constatera dans quelques<br />

années que, certes les femmes ont bénéficié de ce gisement d’emplois, mais que leur<br />

précarité se sera encore accrue. Autre exemple, les très petites entreprises emploient

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!