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Rapport d'activité - Assemblée nationale

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Le constat des acteurs de terrain est alarmant : alors que la pauvreté des<br />

femmes âgées semblait en recul, celles-ci sont de plus en plus nombreuses à<br />

frapper à leurs portes. On commence aussi à voir des femmes âgées qui font des<br />

« petits boulots », comme sortir le chien, arroser les plantes, faire les courses…<br />

pour parvenir à survivre.<br />

La modicité des pensions féminines est évidemment le premier des<br />

facteurs explicatifs de cette situation. Mais le basculement dans la pauvreté<br />

s’opère lorsque la femme doit faire face à un événement tel que la maladie, la<br />

séparation ou le deuil.<br />

La fragilité économique des femmes est alors patente. Du fait des<br />

différences d’espérance de vie (84 ans pour les femmes contre 76 ans pour les<br />

hommes), la solitude des personnes âgées touche essentiellement les femmes.<br />

Nombreuses sont les femmes qui doivent pour survivre compter uniquement sur la<br />

pension de réversion de leur époux, ou qui n’ont aucun revenu de réversion au<br />

décès d’un concubin (la Sécurité sociale ne reconnaissant pas les veuves hors<br />

mariage) et survivent ainsi grâce au minimum vieillesse, ou qui doivent compter<br />

sur leur maigre retraite ou partager la pension de réversion avec une autre exépouse.<br />

La situation financière des femmes seules et âgées dépend ainsi de<br />

plusieurs facteurs qui se combinent, comme la possibilité ou non de bénéficier<br />

d’une pension de réversion, l’existence de droits à pension propres ou d’un<br />

patrimoine personnel ou commun.<br />

Les femmes les plus fragilisées sont celles pour qui l’ensemble de ces<br />

facteurs se révèlent négatifs, l’archétype en étant la femme de milieu modeste,<br />

sans patrimoine, ayant le plus souvent consacré une grande partie de sa vie à son<br />

foyer au détriment de son activité, et se retrouvant avec des montants insuffisants<br />

pour assurer le confort de ses vieux jours. Autre archétype : la conjointe d’artisan,<br />

d’avocat, de médecin, de commerçant, ou d’agriculteur, qui ayant travaillé toute sa<br />

vie aux côtés de son époux, n’a pas officiellement cotisé et ne bénéficie donc pas<br />

de droits propres. La loi du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes<br />

entreprises tout comme la loi d’orientation agricole de 2005 ont certes prévu le<br />

rattachement obligatoire du conjoint à un statut, mais leurs effets ne vont pas se<br />

faire sentir immédiatement.<br />

Ainsi, mêmes les femmes de milieux favorisés peuvent-elles basculer dans<br />

la pauvreté, en cas de divorce notamment, mais aussi du fait de l’allongement de<br />

la durée de vie et, en corollaire, de l’accroissement des problèmes de santé. La<br />

faiblesse des revenus est ainsi particulièrement problématique lorsque les<br />

personnes âgées doivent intégrer une maison de retraite, médicalisée ou non, où le<br />

prix de journée est trop élevé (rappelons à ce propos que le coût moyen d’une<br />

maison de retraite est de 400 euros supérieur à la pension de retraite moyenne).

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