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Rapport d'activité - Assemblée nationale

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conduit Mme Margaret Maruani, sociologue, à qualifier cette allocation de<br />

« prime à l’inactivité maternelle ».<br />

Permettre aux femmes de s’occuper de leurs enfants jusqu’à leurs trois<br />

ans, c’est-à-dire jusqu’à l’entrée à l’école, est un acquis incontestable pour les<br />

femmes. Une des conséquences cependant est la difficulté rencontrée par certaines<br />

d’entre elles à retrouver un emploi après une période relativement longue à l’écart<br />

du marché du travail. C’est une des raisons qui a poussé le Gouvernement, dans le<br />

cadre de la mise en place de la PAJE, à créer une allocation mieux rémunérée pour<br />

un congé parental non pas de trois mais d’un an. Malheureusement, ce congé n’est<br />

offert qu’aux mères de trois enfants ; en outre, le montant de l’allocation reste<br />

modeste (578,08 euros en cas de perception de l’allocation de base de la PAJE,<br />

746,26 euros en cas de non-perception de cette allocation) et il n’est pas<br />

réellement d’une durée d’un an plein, puisqu’il ne court pas à compter de la date<br />

de fin du congé de maternité (1) mais de la naissance de l’enfant.<br />

En première analyse, on pourrait déduire de cet état de fait que le congé<br />

parental et l’allocation qui l’accompagne, en éloignant trop longtemps les femmes<br />

du marché du travail, tendent à les précariser. Toutefois, si les femmes peinent à<br />

trouver un emploi, c’est aussi du fait des difficultés actuelles du marché du travail,<br />

et notamment d’une discrimination due à leur condition de femmes en général, et<br />

de mères en particulier, qui les cantonne aux emplois les moins bien rémunérés.<br />

En un mot, la situation du marché du travail est telle que, les femmes et les mères<br />

sont pour beaucoup, comme l’exprimait très justement M. Jean-Pierre Richer,<br />

président national du Secours catholique, « réduites à vivre des transferts sociaux<br />

et, dans ce cas, il y a un grand mérite à se remettre au travail car, une fois<br />

couverts les frais de garde des enfants et de transport, les ressources sont<br />

moindres…» (2) Que dire des mères célibataires, qui ne peuvent se reposer en<br />

partie sur leur conjoint pour s’occuper de leurs enfants ?<br />

b) La montée des inégalités entre les femmes<br />

Le combat pour l’accès au travail des femmes s’est longtemps focalisé sur<br />

la notion d’égalité entre les hommes et les femmes. S’il demeure justifié et<br />

nécessaire, il apparaît toutefois aujourd’hui que de nouvelles inégalités<br />

s’établissent sur le marché du travail, non pas entre hommes et femmes, mais<br />

entre femmes elles-mêmes. Ces nouvelles inégalités, certes moins visibles,<br />

doivent faire l’objet d’une attention particulière.<br />

La situation des femmes sur le marché du travail est en effet contrastée :<br />

entre les « gagnantes » (bien insérées, disposant d’emplois stables et correctement<br />

voire très bien rémunérés) et les « perdantes » (travailleuses à bas salaires et<br />

subissant le plus souvent un temps partiel contraint), l’écart est abyssal.<br />

(1) Soit dix-huit semaines après la naissance.<br />

(2) Audition du 7 février 2006.

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