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Rapport d'activité - Assemblée nationale

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— 48 —<br />

b) Des réponses sociales perfectibles<br />

En quoi est-il différent d’être une femme lorsque l’on se retrouve dans la<br />

rue ? Si les femmes, plus que les hommes, cherchent coûte que coûte à éviter la<br />

rue, c’est qu’elle constitue pour elles un univers de violences multiples, que ce soit<br />

du fait de la stigmatisation qu’elles y subissent ou de l’omniprésence des pressions<br />

exercées par les hommes, qu’ils soient SDF ou non, qui leur promettent<br />

notamment protection ou domicile en échange de relations intimes.<br />

De plus, outre la précarité économique qu’elles endurent, les exclues<br />

souffrent le plus souvent de problèmes de santé récurrents, qu’ils soient d’ordre<br />

physique (manque d’hygiène, malnutrition, absence de suivi médical,…) ou<br />

psychique (alcoolisme, toxicomanie, pathologies mentales,…), que les structures<br />

d’accueil ont du mal à prendre en charge.<br />

Il convient toutefois de noter que, concernant les femmes, le terme de SDF<br />

est trompeur. « Les sans-domicile, parfois, ont un toit sur leur tête. L’État, la<br />

région, la ville ou le tiers-secteur s’arrange pour dénicher un abri à ces femmes<br />

sans abri, dont la présence dans la rue heurte les sensibilités. » (1)<br />

Les femmes bénéficient ainsi d’un traitement de faveur par rapport aux<br />

hommes. Les réseaux sociaux et familiaux se mobilisent plus volontiers pour<br />

éviter à une femme d’être sans abri, surtout quand elle a des enfants.<br />

Toutefois, si « l’enfant stabilise l’errance, (il) ne guérit pas de la précarité ». Un<br />

million d’enfants de moins de 18 ans stagne sous le seuil de pauvreté ;<br />

600 000 enfants ont des parents au RMI. Surpeuplement, bruit, insécurité,<br />

errance : les enfants des exclues reçoivent la précarité en héritage… « Les<br />

enfants pauvres deviennent des adultes pauvres : la filiation est évidente pour<br />

nombre de femmes interrogées (…) Le dénuement financier suffit à saper l’avenir<br />

de générations de gamins. Outre qu’il les prive d’un confort « normal », il les<br />

empêche de se constituer ce petit pactole nécessaire, social, culturel, scolaire, ce<br />

capital de savoirs et de santé dont l’absence peut être une bombe à<br />

retardement. » (2)<br />

En outre, la lutte pour la réinsertion sociale de ces femmes souffre du<br />

manque de locaux adaptés et de moyens financiers pour créer des espaces<br />

permettant une implication a minima des femmes, afin de les amener à prendre<br />

soin d’elles-mêmes d’un point de vue psychologique, médical et social.<br />

Enfin, le problème majeur demeure celui de la grave pénurie de logements<br />

stables, mais aussi d’urgence.<br />

Le dispositif d’hébergement d’urgence, historiquement organisé sur les<br />

besoins a minima des hommes, est en effet très faiblement adapté aux femmes.<br />

(1) Véronique Mougin, Femmes en galère, enquête sur celles qui vivent avec moins de 600 euros par mois, La<br />

Martinière, janvier 2005.<br />

(2) Véronique Mougin, in Femmes en galère, enquête sur celles qui vivent avec moins de 600 euros par mois,<br />

La Martinière, janvier 2005.

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