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Mesure de la contribution économique des industries culturelles

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La fonction <strong>de</strong> production <strong>de</strong> Cobb-Doug<strong>la</strong>s 31 a ensuite été utilisée dans <strong>de</strong> nombreux cas, en<br />

partant <strong>de</strong>s entreprises individuelles jusqu’aux problématiques économiques mondiales. Dans le<br />

passé, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> production était une métho<strong>de</strong> permettant <strong>de</strong> nombreuses applications<br />

empiriques dans le domaine <strong>de</strong> l'économie, d'où <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> mesurer les effets à long terme<br />

<strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> production et leur <strong>contribution</strong> à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> production totale d'un secteur ou<br />

<strong>de</strong> l'économie. Le facteur limitant <strong>de</strong> l'application <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> production <strong>de</strong> Cobb-Doug<strong>la</strong>s<br />

est qu'elle ne peut mesurer que les changements quantitatifs <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> capital et <strong>de</strong> maind'œuvre.<br />

Cette limitation peut cependant être surmontée grâce à quelques changements.<br />

La fonction <strong>de</strong> production comme approche méthodologique est très rarement appliquée pour<br />

mesurer <strong>la</strong> <strong>contribution</strong> économique <strong>de</strong> l'ensemble du secteur culturel ou <strong>de</strong> tous les domaines<br />

culturels. Dans le passé, les efforts pour utiliser <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> production à cette fin étaient<br />

basés sur <strong>de</strong>s activités <strong>culturelles</strong> individuelles ou spécifiques et ne s’appliquaient pas au niveau<br />

macroéconomique pour étudier le lien entre les facteurs <strong>de</strong> production et <strong>la</strong> production dans les<br />

<strong>industries</strong> <strong>culturelles</strong>. Ce<strong>la</strong> s'explique par <strong>la</strong> structure du secteur culturel : les domaines associés<br />

à <strong>de</strong>s retards <strong>de</strong> productivité et à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong>s coûts croissants <strong>de</strong> Baumol y dominaient dans<br />

le passé. 32<br />

Gapinski (1980, 1984) a évalué <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> production transcendantale pour les institutions<br />

d'arts du spectacle et, dans <strong>de</strong>s travaux ultérieurs, a utilisé une fonction <strong>de</strong> production pour<br />

étudier les fon<strong>de</strong>ments économiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> Royal Shakespeare Company Bishop et Brand<br />

(2003) ont examiné l'efficacité technique <strong>de</strong>s musées du sud-ouest <strong>de</strong> l'Angleterre à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> frontière stochastique <strong>de</strong> production. Ils ont mesuré l'impact du financement public<br />

et <strong>de</strong>s activités volontaires, outre les apports <strong>de</strong> main-d'œuvre et <strong>de</strong> capital, sur l'efficacité<br />

technique <strong>de</strong>s musées. Boyle (2006) a appliqué <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> production pour comprendre le<br />

processus <strong>de</strong> production <strong>de</strong> certains orchestres symphoniques australiens ainsi que les liens<br />

entre les ressources et les emplois dans ce processus. Throsby (2006) a quant à lui appliqué <strong>la</strong><br />

fonction <strong>de</strong> production à <strong>la</strong> création artistique en tâchant <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r <strong>la</strong> quantité et <strong>la</strong> qualité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> production comme produit commun <strong>de</strong> l'apport <strong>de</strong> main-d'œuvre et <strong>de</strong> capital <strong>de</strong> <strong>la</strong> part<br />

<strong>de</strong>s artistes indépendants. Ce modèle <strong>de</strong> fonction <strong>de</strong> production a été utilisé sur un échantillon<br />

d'artistes visuels et d'artisans professionnels en activité en Australie. Plusieurs articles ont été<br />

publiés au sujet <strong>de</strong>s différentes recherches entreprises dans ce domaine et <strong>de</strong>s efforts<br />

empiriques considérables ont été déployés pour estimer les fonctions coût et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, ce<br />

qui implique les fonctions <strong>de</strong> production correspondantes du/<strong>de</strong>s (sous-)secteur(s) culturels<br />

(Taa<strong>la</strong>s, 2003 ; Boyle, 2006).<br />

Au sens analytique, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> production peut servir à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification, <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce et<br />

l'évaluation <strong>de</strong>s politiques <strong>culturelles</strong> et économiques dans le domaine <strong>de</strong>s <strong>industries</strong> <strong>culturelles</strong>.<br />

Elle peut étayer et faciliter les processus <strong>de</strong> prises <strong>de</strong> décision au niveau macroéconomique (en<br />

particulier en matière d'attribution <strong>de</strong>s ressources financières dans les <strong>industries</strong> <strong>culturelles</strong>) et<br />

peut servir à mesurer certaines <strong>contribution</strong>s <strong>de</strong>s <strong>industries</strong> <strong>culturelles</strong> à l'économie. Malgré ces<br />

limitations, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> production <strong>de</strong> Cobb-Doug<strong>la</strong>s est certainement un bon moyen d'estimer<br />

<strong>la</strong> croissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>contribution</strong> économique <strong>de</strong>s <strong>industries</strong> <strong>culturelles</strong> dans les pays en<br />

développement dans lesquels l'influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> technologie sur le processus <strong>de</strong> production est<br />

faible. Il est possible <strong>de</strong> transformer et d'adapter les données pour pouvoir mesurer <strong>la</strong><br />

<strong>contribution</strong> économique <strong>de</strong>s <strong>industries</strong> <strong>culturelles</strong> à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> production. Par<br />

Y AK L , oùY = production totale, L = apport <strong>de</strong> main d'œuvre, K = apport <strong>de</strong> capital, β = é<strong>la</strong>sticité<br />

variable selon l'apport <strong>de</strong> main d'œuvre, α = é<strong>la</strong>sticité variable selon l'apport <strong>de</strong> capital, A =<br />

productivité globale <strong>de</strong>s facteurs.<br />

32 Pour prolonger le débat sur ce sujet, cf. Baumol et Bowen, 1965:495-502.<br />

31 <br />

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