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Mesure de la contribution économique des industries culturelles

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liées au tourisme). Qui plus est, les créateurs eux-mêmes gagnent leur vie en travail<strong>la</strong>nt dans d'autres<br />

domaines ou ont un <strong>de</strong>uxième travail ; ce cumul <strong>de</strong>s activités n'est cependant pas propre au secteur<br />

culturel. C'est <strong>la</strong> conséquence <strong>de</strong> l'insécurité économique générale au Mali et il se retrouve dans <strong>la</strong><br />

plupart <strong>de</strong>s secteurs économiques du pays. Comme dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s pays d'Afrique, l'économie<br />

malienne se base sur <strong>de</strong>s secteurs informels, qui représentent environ 57 % du produit économique<br />

total du pays. On estime que le pourcentage d'économie informelle dans le secteur culturel au Mali est<br />

bien supérieur, avec 85 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur économique totale générée par ce secteur (Jeretic et al.,<br />

2008). L'estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong>s activités informelles dans le secteur culturel se base sur <strong>de</strong>s<br />

enquêtes menées dans chaque région et regroupant quatre à cinq acteurs <strong>de</strong> l'économie informelle.<br />

Des enquêtes ont notamment été réalisées pour obtenir un meilleur tableau <strong>de</strong>s ventes informelles <strong>de</strong><br />

produits culturels comme <strong>la</strong> musique, les films, l'artisanat etc. et déterminer le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> piratage. L'un<br />

<strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> était <strong>de</strong> séparer les activités informelles en <strong>de</strong>ux groupes distincts à partir<br />

d'une estimation : i) du niveau <strong>de</strong>s ventes <strong>de</strong> certains biens économiques non reconnus officiellement<br />

et ii) <strong>de</strong> l'ampleur <strong>de</strong>s activités illégales, notamment le piratage d'œuvres musicales et audiovisuelles.<br />

L'ampleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>contribution</strong> économique <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux types d'activités informelles a été calculée<br />

secteur par secteur, en estimant <strong>la</strong> valeur ajoutée <strong>de</strong>s opérateurs <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s secteurs à partir du<br />

nombre total d'opérateurs, du nombre d'emplois et <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong>s consommateurs. La matrice <strong>de</strong><br />

l'économie culturelle au Mali consiste en 10 domaines culturels représentés par un nombre<br />

d'opérateurs formels et informels, un chiffre d'affaires, une valeur ajoutée et un nombre total<br />

d'emplois. La <strong>contribution</strong> économique directe totale a été mesurée pour 12 239 opérateurs travail<strong>la</strong>nt<br />

dans les parties formelles et informelles du secteur culturel. On estime que <strong>la</strong> participation du secteur<br />

culturel au Mali représente 2,38 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> valeur ajoutée totale et 5,85 % <strong>de</strong> l'emploi total.<br />

Il y a peu d'étu<strong>de</strong>s au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>contribution</strong> économique <strong>de</strong>s <strong>industries</strong> <strong>culturelles</strong> en<br />

Afrique, donc il est assez difficile <strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s conclusions détaillées sur les méthodologies <strong>de</strong><br />

mesure utilisées. « Industries <strong>culturelles</strong> » est une expression commune dans les communautés<br />

africaines. Elle désigne généralement les <strong>industries</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique, <strong>de</strong> l'artisanat, du cinéma et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

télévision et <strong>de</strong> l'édition. De façon plus <strong>la</strong>rge, les <strong>industries</strong> <strong>culturelles</strong> peuvent inclure <strong>de</strong>s secteurs<br />

transversaux comme le tourisme culturel, le <strong>de</strong>sign et <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>, le patrimoine ou encore <strong>la</strong><br />

gastronomie. Les étu<strong>de</strong>s cartographiques sont très rares en Afrique : seule l'Afrique du Sud en a<br />

réalisé plusieurs, mais sans amélioration méthodologique. L'un <strong>de</strong>s facteurs expliquant cette situation<br />

est le manque <strong>de</strong> données fiables. Ce manque <strong>de</strong> données clés pose un problème majeur dans les<br />

pays d'Afrique et plusieurs étu<strong>de</strong>s ont dû reposer sur <strong>de</strong>s données primaires collectées au moyen<br />

d'enquêtes. Les faits présentés dans les étu<strong>de</strong>s sur les pays d'Afrique sont très souvent <strong>de</strong>s<br />

estimations à partir <strong>de</strong> consultations d'experts et d'estimations d'enquêtes sur <strong>la</strong> main-d'œuvre (par<br />

exemple, l'emploi dans les <strong>industries</strong> du cinéma et <strong>de</strong> <strong>la</strong> télévision ou <strong>de</strong> l'artisanat en Afrique du<br />

Sud). Dans <strong>de</strong> nombreux pays, il n'y a pas une seule source <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> données et « quand bien<br />

même <strong>de</strong>s données existent pour les <strong>industries</strong>, elles se limitent souvent aux entreprises ou aux<br />

personnes membres <strong>de</strong> l'organisme qui collectionne les données » (British Council, 2008:32).<br />

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