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État de la population mondiale 2005 - UNFPA

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DES VOIX PLUS FORTES POUR LA SANTÉ ET LES DROITS EN MATIÈRE DE PROCRÉATION : HABILITER LES FEMMES,<br />

C’EST AUSSI HABILITER LES COMMUNAUTÉS<br />

La qualité <strong>de</strong>s soins est une question <strong>de</strong> droits<br />

autant que <strong>de</strong> services. Quand les individus et les<br />

communautés comprennent leurs droits, ils peuvent<br />

exiger <strong>de</strong>s soins appropriés. La présentation<br />

<strong>de</strong> cette exigence peut, à son tour, influer sur les<br />

prestataires <strong>de</strong> services et les systèmes <strong>de</strong> santé<br />

en leur faisant mieux comprendre comment fournir<br />

<strong>de</strong> meilleurs services. C’est le postu<strong>la</strong>t qui<br />

inspire l’initiative « Des voix plus fortes pour <strong>la</strong><br />

santé en matière <strong>de</strong> procréation », <strong>la</strong>ncée en<br />

2001 par l’<strong>UNFPA</strong> en col<strong>la</strong>boration avec l’OIT,<br />

l’UNICEF et l’OMS, et financée par <strong>la</strong> Fondation<br />

pour les Nations Unies. En offrant aux individus<br />

une information sur leurs droits, l’initiative a<br />

mobilisé les rési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> communautés en In<strong>de</strong>,<br />

au Kirghizistan, en Mauritanie, au Népal, au<br />

Pérou et en République-Unie <strong>de</strong> Tanzanie, les<br />

poussant à travailler ensemble pour améliorer<br />

leurs vies.<br />

Dans quatre provinces rurales, ou ob<strong>la</strong>sts, du<br />

Kirghizistan, l’initiative a fait prendre conscience à<br />

un plus grand nombre <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 2000 sur les<br />

droits en matière <strong>de</strong> procréation. Les communautés,<br />

les prestataires <strong>de</strong> soins et les représentants du<br />

gouvernement local se réunissent régulièrement<br />

pour débattre <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, tandis que les officiers <strong>de</strong><br />

police, les enseignants et les juristes ont été formés<br />

à <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> droits en matière <strong>de</strong> procréation.<br />

L’un <strong>de</strong>s principaux changements rési<strong>de</strong> dans le fait<br />

que les communautés dénoncent maintenant <strong>la</strong><br />

pratique traditionnelle <strong>de</strong> l’enlèvement <strong>de</strong>s fiancées.<br />

Les familles secourent celles <strong>de</strong> leurs filles qui<br />

ont été ainsi enlevées contre leur volonté et les<br />

chefs tribaux réexaminent les affaires d’enlèvement<br />

<strong>de</strong> fiancées.<br />

“Du fait <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> santé en matière <strong>de</strong><br />

sexualité et <strong>de</strong> procréation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> violence familiale,<br />

certaines familles ont connu <strong>de</strong>s difficultés, qui<br />

ont été discutées au niveau du vil<strong>la</strong>ge. Il n’y a pas <strong>de</strong><br />

points <strong>de</strong> vue communs sur ces questions. Nous ne<br />

connaissions pas <strong>la</strong> loi sur les droits en matière <strong>de</strong><br />

procréation. Nous pensions qu’il était interdit <strong>de</strong><br />

s’exprimer par écrit sur les problèmes <strong>de</strong> santé en<br />

matière <strong>de</strong> sexualité et <strong>de</strong> procréation. Maintenant<br />

nous connaissons <strong>la</strong> loi et nos droits.”<br />

—Aldayarova, 37 ans (Kirghizistan)<br />

“Nous n’avions jamais pensé que ce<strong>la</strong> arriverait à<br />

notre fille. Zarema n’était sortie avec ce jeune<br />

homme qu’une seule fois. Quelques jours plus tard …<br />

on nous a informés qu’elle avait été victime d’un<br />

enlèvement <strong>de</strong> fiancée. Notre première pensée a été<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ramener à <strong>la</strong> maison. Mais nous respectons nos<br />

traditions, si bien que nous avons décidé <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>isser<br />

pour le moment dans cette famille. Plus tard, nous<br />

avons rencontré plusieurs fois Zarema. Je suis <strong>de</strong>venue<br />

<strong>de</strong> plus en plus certaine qu’elle ne serait pas<br />

heureuse dans cette famille. Aussi, après <strong>de</strong>ux<br />

semaines, nous l’avons ramenée. Tous les participants<br />

<strong>de</strong>s ateliers sont parvenus à une seule<br />

conclusion : qu’avant toute chose il est nécessaire <strong>de</strong><br />

protéger les intérêts et les droits <strong>de</strong>s individus plutôt<br />

que <strong>de</strong> <strong>la</strong> société … Quatre familles <strong>de</strong> plus ont pris<br />

<strong>la</strong> même décision; elles n’ont pas sacrifié leurs filles.”<br />

— La mère <strong>de</strong> Zarema (Kirghizistan)<br />

Les popu<strong>la</strong>tions autochtones pauvres du Pérou,<br />

en particulier les adolescentes, se heurtent à<br />

<strong>de</strong>s obstacles économiques, socioculturels et<br />

sexospécifiques pour bénéficier <strong>de</strong>s services <strong>de</strong><br />

santé en matière <strong>de</strong> procréation. Le mouvement<br />

“Des voix plus fortes” (Stronger Voices) est présent<br />

dans le district <strong>de</strong> Lima dont <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

est <strong>la</strong> plus <strong>de</strong>nse, San Juan <strong>de</strong> Lurigacho, où <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion est jeune et vit dans une extrême<br />

pauvreté, ainsi que dans <strong>la</strong> jungle amazonienne<br />

aux environs <strong>de</strong> Pucallpa. Travail<strong>la</strong>nt avec <strong>de</strong>s<br />

jeunes, <strong>de</strong>s prestataires <strong>de</strong> soins <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong>s<br />

parents, l’initiative amoindrit l’opprobre qui<br />

s’attache à l’accès <strong>de</strong>s adolescents aux services<br />

<strong>de</strong> santé en matière <strong>de</strong> procréation.<br />

Des jeunes prennent <strong>la</strong> parole dans les<br />

forums communautaires. Les adolescents et les<br />

prestataires <strong>de</strong> soins <strong>de</strong> santé ont tenu <strong>de</strong>s<br />

ateliers en commun afin d’établir <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong><br />

confiance et <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r comment rendre les services<br />

plus accueil<strong>la</strong>nts à <strong>la</strong> jeunesse. La soirée<br />

DiscoAIDS à Pucallpa, avec un bril<strong>la</strong>nt éc<strong>la</strong>irage,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> musique et <strong>de</strong>s vidéos, a attiré plus <strong>de</strong><br />

600 jeunes et 23 enseignants qui ont parlé <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

prévention <strong>de</strong>s infections sexuellement transmissibles<br />

et du VIH, <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>s préservatifs et <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> pression exercée par les pairs. Le Gouvernement<br />

a é<strong>la</strong>boré <strong>de</strong>s Directives pour une politique <strong>de</strong><br />

santé <strong>de</strong>s adolescents au moyen d’un processus<br />

participatif faisant intervenir les jeunes et diverses<br />

organisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> société civile.<br />

“Il nous faut avoir soin <strong>de</strong> nous-mêmes, prendre nos<br />

propres décisions, former nos propres idées et nous<br />

montrer plus responsables, parce que nous sommes<br />

les seuls sur lesquels compter pour nous protéger,<br />

pour veiller à notre propre sort. Nous sommes<br />

responsables <strong>de</strong> notre avenir.”<br />

—Une adolescente, San Juan <strong>de</strong> Lurigacho<br />

“De nombreux patients viennent une fois; mais, si<br />

vous ne les avez pas traités convenablement, ils ne<br />

reviennent pas.”<br />

—Un prestataire <strong>de</strong> soins <strong>de</strong> santé, Pucallpa<br />

En In<strong>de</strong>, dans l’État d’Haryana, <strong>de</strong>s groupes féminins<br />

d’autoassistance s’assoient maintenant à <strong>la</strong><br />

table <strong>de</strong>s négociations avec les autorités du district<br />

lors <strong>de</strong>s réunions où sont p<strong>la</strong>nifiés les services <strong>de</strong><br />

santé; ces femmes font état <strong>de</strong> leurs préoccupations<br />

concernant <strong>la</strong> santé et les droits en matière <strong>de</strong><br />

procréation auprès <strong>de</strong>s prestataires <strong>de</strong> services et<br />

<strong>de</strong>s panchayats (conseils <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ge). Faisant fonction<br />

<strong>de</strong> “groupes <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce”, elles contrôlent <strong>la</strong><br />

qualité <strong>de</strong>s soins et protègent les droits <strong>de</strong>s femmes.<br />

Les prestataires sont formés à prendre en<br />

considération le point <strong>de</strong> vue du client sur <strong>la</strong> qualité<br />

<strong>de</strong>s soins. Le processus participatif a brisé <strong>la</strong> “culture<br />

du silence” qui régnait dans les communautés<br />

au sujet <strong>de</strong> pratiques nuisibles telles que <strong>la</strong> sélection<br />

<strong>de</strong>s fœtus en fonction du sexe, <strong>la</strong> violence et<br />

les mariages d’enfants. Les femmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté<br />

sont <strong>de</strong>venues moins réticentes à s’exprimer<br />

sur les problèmes re<strong>la</strong>tifs aux droits humains.<br />

“Après avoir suivi <strong>la</strong> formation, j’ai parlé du problème<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> santé en matière <strong>de</strong> sexualité et <strong>de</strong> procréation<br />

avec mes <strong>de</strong>ux filles adolescentes, et aussi avec mon<br />

mari et mes voisins. Nous avons discuté <strong>de</strong>s droits<br />

en grand détail. Maintenant, au cas où les femmes<br />

<strong>de</strong> notre quartier feraient l’objet <strong>de</strong> violences, nous<br />

ne le supporterons pas en silence comme nous<br />

avions l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> le faire auparavant.”<br />

—Une participante dans un vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong><br />

l’État d’Haryana (In<strong>de</strong>)<br />

ÉTAT DE LA POPULATION MONDIALE <strong>2005</strong> 29

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