Ãtat de la population mondiale 2005 - UNFPA
Ãtat de la population mondiale 2005 - UNFPA
Ãtat de la population mondiale 2005 - UNFPA
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
2000, <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s décès maternels sont survenus dans<br />
13 <strong>de</strong>s pays les plus pauvres du mon<strong>de</strong>, et un quart <strong>de</strong> cette<br />
fraction en In<strong>de</strong> seulement 10 . Dans un pays donné, les femmes<br />
riches ont un bien meilleur accès aux soins obstétricaux<br />
qualifiés que les femmes pauvres (voir figure 2).<br />
La pauvreté et <strong>la</strong> discrimination sexuelle aggravent<br />
tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie les problèmes <strong>de</strong> santé en matière <strong>de</strong><br />
procréation. Les conditions d’une bonne santé en matière<br />
<strong>de</strong> procréation doivent être réunies dès le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie.<br />
Par exemple, le rachitisme <strong>de</strong>s filles sous-alimentées augmente<br />
les risques d’un arrêt <strong>de</strong> l’accouchement plus tard. Les mères<br />
souffrant <strong>de</strong> malnutrition et leurs bébés sont exposés à un<br />
décès prématuré ou à une infirmité chronique. L’anémie,<br />
qui peut conduire à une hémorragie durant le post-partum,<br />
afflige 50 à 70 % <strong>de</strong>s femmes enceintes dans les pays en<br />
développement 11 .<br />
La discrimination sexuelle, dans <strong>la</strong> mesure où elle influe<br />
sur l’éducation et les soins <strong>de</strong> santé et entraîne l’absence <strong>de</strong><br />
contrôle sur les ressources économiques et les décisions en<br />
matière <strong>de</strong> procréation, aggrave encore les risques liés à <strong>la</strong><br />
grossesse. Les pays où les taux <strong>de</strong> mortalité maternelle sont les<br />
plus élevés sont souvent ceux où l’inégalité <strong>de</strong>s sexes est <strong>la</strong><br />
plus marquée. Bien que le recours aux contraceptifs puisse<br />
prévenir 20 à 35 % <strong>de</strong>s décès maternels 12 , l’insuffisance <strong>de</strong>s<br />
fournitures et <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification familiale, aussi<br />
bien que les normes sociales, interdisent souvent aux femmes<br />
<strong>de</strong> les utiliser. En raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> faiblesse <strong>de</strong> leur niveau éducatif,<br />
les femmes ne comprennent souvent que peu ou pas les<br />
risques liés à <strong>la</strong> grossesse et d’autres questions touchant à <strong>la</strong><br />
santé, notamment <strong>la</strong> manière <strong>de</strong> tirer parti du système <strong>de</strong><br />
santé ou d’obtenir <strong>de</strong>s autres membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille qu’ils leur<br />
dispensent en temps utile <strong>de</strong>s soins susceptibles <strong>de</strong> sauver leur<br />
vie. Il est capital d’informer les femmes <strong>de</strong> leur droit à bénéficier<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> gratuité <strong>de</strong>s soins (là où elle existe) 13 . Le coût élevé<br />
<strong>de</strong>s services peut réduire les familles à <strong>la</strong> pauvreté ou les<br />
appauvrir encore davantage. Les re<strong>de</strong>vances exigibles peuvent<br />
ainsi détourner les familles <strong>de</strong> rechercher <strong>de</strong>s services, surtout<br />
quand les soins fournis ne leur paraissent pas <strong>de</strong> meilleure<br />
qualité que ceux qu’elles reçoivent <strong>de</strong>s accoucheuses traditionnelles<br />
auxquelles elles font confiance.<br />
PAYER LE PRIX : GROSSESSES NON RECHERCHÉES ET<br />
AVORTEMENTS PRATIQUÉS DANS DES CONDITIONS<br />
DANGEREUSES. Les avortements pratiqués dans <strong>de</strong>s conditions<br />
dangereuses sont une entraîner majeure <strong>de</strong> mortalité<br />
maternelle et peuvent entraîner <strong>de</strong>s lésions permanentes. Le<br />
manque d’accès à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification familiale est <strong>la</strong> cause d’environ<br />
76 millions <strong>de</strong> grossesses non p<strong>la</strong>nifiées chaque année,<br />
rien que dans le mon<strong>de</strong> en développement 14 . Chaque année,<br />
19 millions d’avortements, pratiqués dans <strong>de</strong>s conditions peu<br />
hygiéniques ou peu sûres sur le p<strong>la</strong>n médical, sont à l’origine<br />
ı2<br />
L’ENFANT PARTAGE LE SORT DE SA MÈRE<br />
De bons soins <strong>de</strong> santé en matière <strong>de</strong> procréation et l’exercice <strong>de</strong>s<br />
droits <strong>de</strong>s femmes en matière <strong>de</strong> procréation peuvent ai<strong>de</strong>r à garantir<br />
que chaque nourrisson est désiré, aimé et qu’il a une chance <strong>de</strong><br />
s’épanouir. Inversement, <strong>la</strong> mauvaise santé d’une mère en matière <strong>de</strong><br />
procréation peut ruiner <strong>la</strong> santé et le bien-être <strong>de</strong> ses enfants.<br />
Mortalité maternelle et mortalité infantile sont étroitement liées.<br />
Quand une mère meurt en donnant naissance, son enfant meurt souvent<br />
lui aussi. Les nouveau-nés privés <strong>de</strong> mère ont un risque trois à dix<br />
fois plus élevé <strong>de</strong> mourir que ceux dont les mères survivent à l’accouchement.<br />
Les enfants sans mère qui survivent souffrent eux aussi <strong>de</strong><br />
leur condition : généralement, ce sont les mères qui prennent en premier<br />
lieu soin <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, <strong>de</strong> l’éducation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> nutrition <strong>de</strong> leurs<br />
enfants et qui, en <strong>de</strong> nombreux cas, contribuent dans une proportion<br />
plus ou moins gran<strong>de</strong> aux ressources <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille. Chaque année, jusqu’à<br />
<strong>de</strong>ux millions d’enfants per<strong>de</strong>nt leur mère faute <strong>de</strong> services qui<br />
sont immédiatement accessibles dans les pays riches.<br />
L’espacement <strong>de</strong>s naissances réduit sensiblement <strong>la</strong> mortalité<br />
infantile. Un intervalle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à trois ans entre les naissances réduit les<br />
risques <strong>de</strong> naissance prématurée et d’insuffisance pondérale à <strong>la</strong> naissance.<br />
On attribue à l’espacement <strong>de</strong>s naissances une réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
mortalité infantile <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 20 % en In<strong>de</strong> et <strong>de</strong> 10 % au Nigéria. Les<br />
enfants non désirés sont en général plus vulnérables que les autres au<br />
risque <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die et <strong>de</strong> décès.<br />
Le dépistage systématique <strong>de</strong>s infections sexuellement transmissibles<br />
chez les femmes enceintes peut améliorer aussi les chances <strong>de</strong><br />
survie <strong>de</strong> l’enfant parce que ces infections sont susceptibles d’entraîner<br />
<strong>de</strong>s fausses couches, <strong>la</strong> mortinatalité, <strong>de</strong>s naissances prématurées, l’insuffisance<br />
pondérale, <strong>la</strong> cécité et <strong>la</strong> pneumonie. La syphilis est cause <strong>de</strong><br />
ma<strong>la</strong>die ou <strong>de</strong> décès chez 40 % <strong>de</strong>s nourrissons qui en sont atteints. Le<br />
dépistage volontaire <strong>de</strong>s infections sexuellement transmissibles et du<br />
VIH peut aiguiller les futures mères vers <strong>de</strong>s traitement susceptibles <strong>de</strong><br />
les protéger, ainsi que leurs enfants.<br />
<strong>de</strong> 68 000 décès 15 . De nombreuses femmes à <strong>la</strong> recherche d’un<br />
avortement sont mariées : elles sont généralement pauvres et<br />
luttent pour subvenir aux besoins <strong>de</strong>s enfants qu’elles ont<br />
déjà 16 . D’après les recherches, il semble qu’une grossesse sur<br />
10 finit par un avortement pratiqué dans <strong>de</strong>s conditions dangereuses,<br />
les chiffres les plus élevés étant enregistrés en<br />
Asie, en Afrique et en Amérique <strong>la</strong>tine 17 .<br />
L’avortement pratiqué dans <strong>de</strong>s conditions dangereuses est<br />
l’une <strong>de</strong>s principales raisons pour lesquelles les femmes et les<br />
filles reçoivent <strong>de</strong>s soins d’urgence : en Afrique subsaharienne,<br />
les soins d’après avortement occupent d’un cinquième à <strong>la</strong><br />
moitié <strong>de</strong> tous les lits <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> gynécologie 18 . Craignant<br />
que les prestataires <strong>de</strong> soins ne les dénoncent et n’adoptent<br />
<strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s négatives à leur égard, <strong>de</strong> nombreuses femmes ne<br />
recherchent le traitement capable <strong>de</strong> sauver leur vie que quand<br />
il est déjà trop tard. Les nombreux coûts <strong>de</strong>s avortements<br />
pratiqués dans <strong>de</strong>s conditions dangereuses dépassent <strong>de</strong> loin<br />
le prix <strong>de</strong>s contraceptifs qui pourraient prévenir ces souffrances.<br />
Reconnaissant que l’impact <strong>de</strong>s avortements pratiqués<br />
dans <strong>de</strong>s conditions dangereuses est “un problème majeur<br />
ÉTAT DE LA POPULATION MONDIALE <strong>2005</strong> 35