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État de la population mondiale 2005 - UNFPA

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30<br />

AU NÉPAL, DES VIES SONT SAUVÉES ET LE TRAFIC<br />

DES HUMAINS COMBATTU<br />

Séduite par les promesses mensongères d’un membre <strong>de</strong> sa famille,<br />

Maya (nom d’emprunt), aujourd’hui âgée <strong>de</strong> 35 ans, a quitté le Népal<br />

pour une maison close située à Kolkata (In<strong>de</strong>) dès sa jeunesse. Pendant<br />

14 ans, elle a été contrainte d’avoir <strong>de</strong>s rapports sexuels avec 10 hommes<br />

par jour. Après avoir contracté le VIH, elle fut renvoyée au Népal,<br />

déprimée et prête au suici<strong>de</strong>. Elle a passé 35 jours à recevoir <strong>de</strong>s<br />

conseils dans un refuge pour femmes situé à Nuwakot (Népal), que<br />

gère Beyond Trafficking : The Joint Initiative in the Millennium Against<br />

Trafficking in Grils and Women (JIT). Ayant repris confiance en ellemême,<br />

Maya a commencé à instruire d’autres femmes <strong>de</strong>s réalités du<br />

trafic et <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention du VIH. JIT, produit d’une col<strong>la</strong>boration entre<br />

le Gouvernement népa<strong>la</strong>is et l’Équipe <strong>de</strong> travail du système <strong>de</strong>s Nations<br />

Unies contre le trafic <strong>de</strong>s humains, s’efforce d’ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s femmes comme<br />

Maya à se remettre et à participer plus pleinement à <strong>la</strong> société, non<br />

seulement en tant que survivantes, mais aussi comme membres <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

communauté riches d’expérience.<br />

marquées par <strong>la</strong> violence. Retenir les moyens d’assurer <strong>la</strong><br />

survie ou <strong>la</strong> sécurité financière <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, ou causer un<br />

dommage aux biens ou à une entreprise, constitue une autre<br />

forme <strong>de</strong> violence. Cependant, <strong>de</strong> tels mo<strong>de</strong>s d’intimidation<br />

sont rarement reconnus par <strong>la</strong> loi, à certaines exceptions près,<br />

par exemple au Costa Rica, au Guatema<strong>la</strong>, au Honduras et en<br />

République dominicaine 35 .<br />

Même là où <strong>de</strong>s lois existent contre <strong>la</strong> violence sexiste, il<br />

arrive que le système d’application <strong>de</strong>s lois et le système juridique<br />

ne leur prêtent pas appui 36 . Parfois, ils réduisent une<br />

secon<strong>de</strong> fois les femmes à l’état <strong>de</strong> victime. Il n’y a souvent pas<br />

<strong>de</strong> crédits budgétaires affectés à l’application <strong>de</strong>s lois contre <strong>la</strong><br />

violence sexiste, ce qui <strong>la</strong>isse un écart critique entre l’intention<br />

et <strong>la</strong> réalité. En Amérique <strong>la</strong>tine et dans les Caraïbes, où <strong>la</strong><br />

plupart <strong>de</strong>s pays ont adopté <strong>de</strong>s lois sur <strong>la</strong> violence familiale,<br />

une analyse <strong>de</strong>s budgets ministériels fait apparaître l’insuffisance<br />

<strong>de</strong>s moyens financiers affectés à leur application 37 .<br />

En <strong>de</strong> nombreuses sociétés, leur dépendance financière,<br />

leur p<strong>la</strong>ce subordonnée et l’absence <strong>de</strong> droits juridiques et<br />

<strong>de</strong> services <strong>de</strong> conseils juridiques ren<strong>de</strong>nt difficile aux femmes<br />

<strong>de</strong> se protéger ou <strong>de</strong> mettre fin aux sévices en quittant leur<br />

domicile. Souvent, les femmes victimes <strong>de</strong> sévices sont isolées,<br />

tenues à l’écart <strong>de</strong> tout contact social ou d’activités productrices<br />

<strong>de</strong> revenu qui pourraient leur offrir <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong><br />

mettre fin aux sévices. La menace <strong>de</strong> subir <strong>de</strong>s privations<br />

peut les enfermer, ainsi que leurs enfants, dans <strong>de</strong>s situations<br />

Figure 5 : Femmes qui croient que le mari peut battre sa femme à juste titre<br />

pour une raison au moins*<br />

Pourcentage <strong>de</strong>s femmes âgées <strong>de</strong> 15 à 49 ans, mariées ou l’ayant été,<br />

qui ont subi <strong>la</strong> violence familiale à un moment quelconque<br />

100 %<br />

90 %<br />

80 %<br />

70 %<br />

60 %<br />

50 %<br />

40 %<br />

30 %<br />

20 %<br />

10 %<br />

0 %<br />

94<br />

Égypte<br />

91<br />

70<br />

Zambie In<strong>de</strong> Haïti Cambodge Nicaragua Rép.<br />

dominicaine<br />

*Ces raisons sont les suivantes : ne pas prendre soin <strong>de</strong>s enfants, sortir sans le dire au partenaire,<br />

avoir <strong>de</strong>s discussions avec le partenaire, refuser les rapports sexuels, ne pas préparer un repas correctement/en temps<br />

voulu, parler à d’autres hommes<br />

Source : S. Kishor et K. Johnson, 2004, Profiling Domestic Violence : A Multicountry Study,<br />

Calverton, MD : ORC Macro, Measure DHS+ : 66<br />

48<br />

46<br />

La violence contre les femmes et les OMD<br />

Le Projet objectifs du Millénaire affirme que “le droit d’être à<br />

l’abri <strong>de</strong> <strong>la</strong> violence, surtout pour les filles et les femmes” est<br />

un droit fondamental et sans lequel elles ne peuvent conduire<br />

une vie productive 38 . La violence sexiste met directement en<br />

danger <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s OMD qui se rapportent à l’égalité <strong>de</strong>s<br />

sexes et à l’habilitation <strong>de</strong>s femmes, à <strong>la</strong> santé et à <strong>la</strong> mortalité<br />

maternelles et infantiles, et à <strong>la</strong> lutte contre le VIH/sida. Ce<br />

droit peut aussi affecter le niveau d’éducation : une étu<strong>de</strong><br />

menée au Nicaragua a établi que 63%<br />

<strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> femmes victimes <strong>de</strong><br />

sévices ont dû redoubler une c<strong>la</strong>sse et<br />

ont quitté l’école en moyenne quatre<br />

ans plus tôt que les autres 39 . La violence<br />

sexiste met <strong>de</strong>s obstacles à <strong>la</strong> pleine<br />

participation <strong>de</strong>s femmes à <strong>la</strong> vie<br />

sociale, économique et politique.<br />

L’importance <strong>de</strong> ce problème est illustrée<br />

par l’appel <strong>de</strong> l’Équipe spéciale du<br />

Projet objectifs du Millénaire sur l’éducation<br />

et l’égalité <strong>de</strong>s sexes pour<br />

une campagne <strong>mondiale</strong> sur <strong>la</strong> violence<br />

contre les femmes, sous l’égi<strong>de</strong> du<br />

34<br />

Secrétaire général <strong>de</strong> l’ONU 40 .<br />

11<br />

CONSÉQUENCES POUR LA SANTÉ EN<br />

MATIÈRE DE PROCRÉATION.<br />

La violence<br />

contre les femmes compromet <strong>la</strong> santé<br />

en matière <strong>de</strong> procréation et l’issue <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> grossesse. Les conséquences en sont<br />

notamment : grossesses non désirées,<br />

avortements pratiqués dans <strong>de</strong>s<br />

conditions dangereuses et mortalité<br />

68 CHAPITRE 7: LA VIOLENCE SEXISTE : UN PRIX TROP ÉLEVÉ

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