Ãtat de la population mondiale 2005 - UNFPA
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durant l’accouchement et aux soins obstétricaux d’urgence<br />
pour les femmes <strong>de</strong>s zones pauvres ou rurales; ces programmes<br />
comprennent une formation aux prestataires <strong>de</strong> soins<br />
<strong>de</strong> santé actuellement dispensée dans 76 pays 30 . L’Ouganda<br />
s’attaque à plusieurs <strong>de</strong>s obstacles communément rencontrés<br />
dans <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong>s décès maternels, notamment l’équipement<br />
<strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> santé et leur dotation en mé<strong>de</strong>cins et<br />
en infirmières, et <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> services d’aiguil<strong>la</strong>ge et<br />
<strong>de</strong> moyens <strong>de</strong> transport pour les cas d’urgence. Un système<br />
<strong>de</strong> communication par radio (‘RESCUER’) et <strong>de</strong>s services<br />
d’ambu<strong>la</strong>nce ont été introduits dans certaines zones 31 . Dans<br />
trois régions du Nicaragua, <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong>s femmes ayant<br />
reçu <strong>de</strong>s soins obstétricaux d’urgence est passée <strong>de</strong> 37 % en<br />
2000 à 50 % en 2003 32 . Au Sénégal, 100 femmes rurales ont<br />
été sauvées durant <strong>la</strong> première année où l’<strong>UNFPA</strong> a commencé<br />
<strong>de</strong> prêter appui à un centre local <strong>de</strong> santé 33 . Au<br />
Yémen, le nombre <strong>de</strong> prestataires féminins a augmenté, et<br />
12 000 sages-femmes <strong>de</strong> communauté ont<br />
été formées 34 .<br />
Certains pays font face à une pénurie<br />
aiguë <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins en déléguant les soins<br />
obstétricaux à d’autres praticiens qualifiés :<br />
par exemple, au Mozambique, <strong>de</strong>s infirmières<br />
ont été formées à pratiquer les<br />
césariennes 35 . Au Népal et en Afghanistan –<br />
pays dont le taux <strong>de</strong> mortalité maternelle<br />
est l’un <strong>de</strong>s plus élevés du mon<strong>de</strong> –, les<br />
sages-femmes sont actuellement formées à<br />
dispenser <strong>de</strong>s soins qualifiés lors <strong>de</strong><br />
l’accouchement 36 .<br />
Les communautés jouent un rôle clef<br />
dans <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> mortalité maternelle.<br />
Des agents sanitaires locaux jouissant <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> confiance publique peuvent aiguiller les femmes vers le<br />
système <strong>de</strong> santé structuré et les encourager à accoucher<br />
dans un environnement sûr. Dans les pays pauvres, les communautés<br />
peuvent mettre en commun leurs ressources pour<br />
trouver un moyen <strong>de</strong> transport d’urgence au bénéfice <strong>de</strong>s<br />
femmes souffrant <strong>de</strong> complications, par exemple en col<strong>la</strong>boration<br />
avec les conducteurs <strong>de</strong> taxi, d’autobus ou <strong>de</strong> camion<br />
et avec leurs syndicats. Au Honduras, les efforts déployés au<br />
niveau <strong>de</strong>s communautés ont aidé à réduire <strong>la</strong> mortalité<br />
maternelle <strong>de</strong> 37 % entre 1990 et 1997 et accru <strong>de</strong> 33 % le taux<br />
<strong>de</strong> présence <strong>de</strong>s accoucheuses qualifiées dans les zones rurales<br />
37 . Au Sénégal, les imams ont été mobilisés pour<br />
promouvoir <strong>la</strong> maternité sans danger 38 .<br />
La féminisation du VIH/sida<br />
De plus en plus, “le VIH/sida prend un visage féminin” 39 .<br />
Les femmes sont plus exposées que les hommes à l‘infection<br />
pour <strong>de</strong>s raisons sociales, culturelles et physiologiques, et<br />
“Le tribut prélevé sur les femmes<br />
et les filles … pose à l’Afrique et au<br />
mon<strong>de</strong> un défi pratique et moral,<br />
qui p<strong>la</strong>ce l’i<strong>de</strong>ntité sexuelle au<br />
centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> condition humaine.<br />
L’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> négliger l’analyse<br />
sexospécifique s’est avérée<br />
porteuse <strong>de</strong> mort.”<br />
— Stephen Lewis, Envoyé du Secrétaire<br />
général <strong>de</strong> l’ONU en Afrique,<br />
Conférence internationale <strong>de</strong><br />
Barcelone sur le sida<br />
elles sont actuellement infectées à un taux plus élevé que les<br />
hommes. Bien qu’à ses débuts l’épidémie ait touché surtout<br />
les hommes, aujourd’hui <strong>la</strong> moitié environ <strong>de</strong>s 40 millions <strong>de</strong><br />
séropositifs sont <strong>de</strong>s femmes. Les taux d’infection féminine<br />
les plus élevés sont enregistrés dans les pays où l’épidémie<br />
s’est généralisée et où <strong>la</strong> transmission est principalement<br />
hétérosexuelle, souvent entre époux 40 . Cinquante-sept pour<br />
cent <strong>de</strong> tous les séropositifs en Afrique subsaharienne et 49 %<br />
dans les Caraïbes sont <strong>de</strong>s femmes, les jeunes femmes étant<br />
exposées aux plus hauts risques (voir chapitre 5) 41 . Soixantedix-sept<br />
pour cent <strong>de</strong> toutes les femmes séropositives du<br />
mon<strong>de</strong> vivent en Afrique 42 .<br />
AU CENTRE DE L’ÉPIDÉMIE : PAUVRETÉ, VIOLENCE ET<br />
DISCRIMINATION SEXUELLE. La discrimination sexuelle, <strong>la</strong><br />
pauvreté et <strong>la</strong> violence se situent au centre <strong>de</strong> l’épidémie du<br />
sida (voir encadré 13). Pour <strong>de</strong>s raisons physiologiques, les<br />
femmes courent un risque au moins <strong>de</strong>ux<br />
fois plus élevé que les hommes d’être infectées<br />
par le VIH durant les rapports<br />
sexuels 43 . Les femmes et les filles sont souvent<br />
mal informées <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong><br />
sexualité et <strong>de</strong> procréation et <strong>la</strong> proportion<br />
<strong>de</strong>s analphabètes est plus élevée parmi elles.<br />
Elles sont souvent dépourvues <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité<br />
<strong>de</strong> négocier et du soutien social qui leur<br />
permettrait d’insister pour <strong>de</strong>s rapports<br />
sexuels moins dangereux ou <strong>de</strong> rejeter les<br />
avances non désirées. La violence sexiste<br />
constitue un risque majeur d’infection par<br />
le sida (voir chapitre 7). En outre, <strong>la</strong> pauvreté<br />
force <strong>de</strong> nombreuses femmes à <strong>de</strong>venir<br />
<strong>de</strong>s travailleuses <strong>de</strong> l’industrie du sexe<br />
pour subsister ou à entrer dans <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions qui ne leur <strong>la</strong>issent<br />
pas <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> négocier l’utilisation <strong>de</strong> préservatifs.<br />
Souvent, ces femmes sont incapables pour <strong>de</strong>s raisons économiques<br />
<strong>de</strong> mettre fin à une re<strong>la</strong>tion, même si elles savent<br />
que leur partenaire a été infecté par le VIH ou exposé au<br />
VIH 44 . Certaines pratiques nuisibles – par exemple, <strong>la</strong> muti<strong>la</strong>tion/coupure<br />
génitale féminine, le mariage <strong>de</strong>s enfants et<br />
“l’héritage <strong>de</strong> <strong>la</strong> veuve” (l’union <strong>de</strong> <strong>la</strong> veuve à un parent du<br />
mari décédé) – aggravent les risques courus par les femmes.<br />
Beaucoup ignorent encore comment se protéger du<br />
sida. En 2003, les activités <strong>de</strong> prévention avaient atteint<br />
8 % seulement <strong>de</strong>s femmes enceintes et 16 % seulement <strong>de</strong>s<br />
travailleurs <strong>de</strong> l’industrie du sexe au niveau mondial 45 . Bien<br />
que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s pays, y compris en Afrique subsaharienne,<br />
aient adopté <strong>de</strong>s stratégies nationales pour combattre l’épidémie,<br />
<strong>de</strong>s millions <strong>de</strong> femmes et d’hommes – à dire <strong>la</strong> vérité,<br />
l’immense majorité – n’ont encore ni services ni<br />
traitement à leur disposition.<br />
ÉTAT DE LA POPULATION MONDIALE <strong>2005</strong> 37