Ãtat de la population mondiale 2005 - UNFPA
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340 millions <strong>de</strong> nouveaux cas d’IST curables sont signalés<br />
chaque année 62 . Si l’on fait entrer en ligne <strong>de</strong> compte les<br />
infections incurables (dont le VIH), ce nombre doit être multiplié<br />
par trois. Les femmes sont plus exposées que les hommes<br />
à ces infections, pour <strong>de</strong>s raisons socioculturelles et physiologiques,<br />
et elles souffrent hors <strong>de</strong> toute proportion <strong>de</strong> leurs<br />
graves conséquences, dont le cancer du col <strong>de</strong> l’utérus et <strong>la</strong><br />
stérilité. Environ 70 % <strong>de</strong>s femmes<br />
atteintes d’IST ne présentent aucun<br />
symptôme (contre 10 % <strong>de</strong>s hommes)<br />
63 , ce qui rend le diagnostic plus<br />
difficile chez les femmes. Quand <strong>de</strong>s<br />
symptômes apparaissent, les femmes<br />
les acceptent souvent comme sans<br />
importance 64 . La présence d’IST peut<br />
aussi aggraver <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à neuf fois le<br />
risque d’infection par le VIH 65 .<br />
Pourtant, 14 % seulement <strong>de</strong>s personnes<br />
atteintes d’IST en Afrique<br />
subsaharienne ont eu accès à un<br />
traitement en 2003 66 . D’autre part,<br />
parce que les infections sexuellement<br />
transmissibles, dont le VIH,<br />
sont le plus répandues parmi les jeunes, leur prévention peut<br />
comporter <strong>de</strong>s bénéfices à long terme pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
active et assurer une productivité plus élevée 67 .<br />
Recueillir les avantages<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification familiale<br />
La liberté <strong>de</strong> choisir le nombre <strong>de</strong> ses enfants et le moment<br />
<strong>de</strong> leur naissance constitue un droit humain fondamental.<br />
Un meilleur accès à <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contraception sans danger<br />
et abordables est indispensable à <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s OMD. La<br />
p<strong>la</strong>nification familiale a <strong>de</strong>s avantages démontrés sur le p<strong>la</strong>n<br />
<strong>de</strong> l’égalité <strong>de</strong>s sexes, <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé maternelle, <strong>de</strong> <strong>la</strong> survie <strong>de</strong>s<br />
enfants et <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention du VIH. La p<strong>la</strong>nification familiale<br />
peut aussi réduire <strong>la</strong> pauvreté et promouvoir <strong>la</strong> croissance<br />
économique en améliorant le bien-être <strong>de</strong>s familles, en augmentant<br />
<strong>la</strong> productivité <strong>de</strong>s femmes et en abaissant le taux <strong>de</strong><br />
stérilité (voir chapitre 2) 68 . Elle est l’un <strong>de</strong>s investissements les<br />
plus sages et les plus rentables que tout pays puisse faire pour<br />
donner à sa popu<strong>la</strong>tion une meilleure qualité <strong>de</strong> vie. Un accès<br />
limité à <strong>la</strong> contraception, d’autre part, limite les possibilités<br />
offertes aux femmes <strong>de</strong> s’arracher à <strong>la</strong> pauvreté, ainsi que<br />
leurs familles.<br />
S’inspirant <strong>de</strong>s conventions antérieures re<strong>la</strong>tives aux<br />
droits <strong>de</strong> l’homme, <strong>la</strong> CIPD <strong>de</strong> 1994 et <strong>la</strong> quatrième Conférence<br />
sur les femmes <strong>de</strong> 1995 ont p<strong>la</strong>cé <strong>la</strong> santé en matière <strong>de</strong> procréation,<br />
dont <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification familiale librement acceptée, au<br />
centre <strong>de</strong>s initiatives visant à promouvoir les droits humains<br />
<strong>de</strong>s femmes. Ce fut une rupture avec <strong>la</strong> ligne antérieure, qui<br />
“L’inégalité <strong>de</strong>s sexes et les rôles sexospécifiques sont<br />
dans <strong>de</strong> nombreux contextes les facteurs les plus<br />
importants <strong>de</strong> <strong>la</strong> vulnérabilité au VIH. En fait, il est<br />
impossible <strong>de</strong> comprendre l’épidémie <strong>de</strong> sida, ni <strong>de</strong><br />
mettre au point <strong>de</strong>s réactions efficaces, sans tenir<br />
compte <strong>de</strong>s voies par lesquelles l’i<strong>de</strong>ntité sexuelle<br />
influe sur <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, son impact<br />
et le succès <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> prévention.”<br />
— Projet du Millénaire, Lutter contre le sida dans le<br />
mon<strong>de</strong> en développement<br />
était davantage axée sur le ralentissement d’une croissance<br />
démographique rapi<strong>de</strong>, dans certains cas aux dépens <strong>de</strong>s<br />
droits <strong>de</strong>s femmes. Citant les valeurs éthiques et les principes<br />
qui régissent les droits humains, les <strong>de</strong>ux conférences ont<br />
affirmé que <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s décisions en matière <strong>de</strong><br />
procréation est d’importance majeure dans <strong>la</strong> perspective <strong>de</strong><br />
l’égalité <strong>de</strong>s sexes et du développement durable.<br />
DES OBSTACLES À L’ACCÈS : LA<br />
PAUVRETÉ ET LA DISCRIMINATION<br />
SEXUELLE. Depuis que <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />
fiables sont <strong>de</strong>venues disponibles<br />
dans les années 60, le taux d’utilisation<br />
<strong>de</strong>s contraceptifs mo<strong>de</strong>rnes n’a<br />
cessé d’augmenter, atteignant 54 %<br />
<strong>de</strong> toutes les femmes actuellement<br />
mariées ou vivant dans une union<br />
stable. Ce taux s’élève jusqu’à 61 % si<br />
l’on tient compte <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s traditionnelles<br />
69 . C’est pourquoi les taux<br />
<strong>de</strong> fécondité continuent <strong>de</strong> baisser.<br />
Dans le mon<strong>de</strong> en développement,<br />
le taux total <strong>de</strong> fécondité – nombre<br />
moyen <strong>de</strong> naissances par femme – est tombé <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> six<br />
par femme dans les années 60 à moins <strong>de</strong> trois aujourd’hui.<br />
Cependant, <strong>la</strong> fécondité <strong>de</strong>meure élevée dans les pays les<br />
moins avancés, avec cinq enfants par femme 70 .<br />
La conjonction d’une fécondité élevée et d’une pauvreté<br />
endémique dans les pays en développement a pour effet<br />
d’approfondir <strong>la</strong> pauvreté en ralentissant <strong>la</strong> croissance<br />
économique, en accroissant les coûts <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong> santé, <strong>de</strong><br />
l’éducation et <strong>de</strong>s autres besoins fondamentaux, en diminuant<br />
<strong>la</strong> productivité féminine et en réduisant le revenu et<br />
l’épargne. La baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> fécondité, d’autre part, peut accélérer<br />
<strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté, surtout si elle se conjugue<br />
avec <strong>de</strong>s politiques sociales et économiques favorables 71 .<br />
Certains <strong>de</strong>s pays les plus pauvres du mon<strong>de</strong> n’ont réalisé<br />
que <strong>de</strong>s progrès lents, voire hésitants, au cours <strong>de</strong>s 30 <strong>de</strong>rnières<br />
années s’agissant d’améliorer l’accès aux contraceptifs.<br />
Dans 21 <strong>de</strong>s pays les plus pauvres d’Afrique subsaharienne, le<br />
taux total <strong>de</strong> fécondité est <strong>de</strong>meuré élevé ou n’a que légèrement<br />
diminué <strong>de</strong>puis les années 70 72 .<br />
L’utilisation <strong>de</strong>s contraceptifs est inégale, tant entre les<br />
pays qu’à l’intérieur <strong>de</strong> chaque pays. Elle varie selon le revenu,<br />
le niveau d’éducation, l’appartenance ethnique, <strong>la</strong><br />
proximité <strong>de</strong>s dispensaires et <strong>la</strong> vigueur <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong><br />
p<strong>la</strong>nification familiale. En Afrique, 27 % seulement <strong>de</strong>s femmes<br />
mariées utilisent une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> contraception<br />
quelconque et 20 % seulement recourent aux métho<strong>de</strong>s<br />
mo<strong>de</strong>rnes les plus efficaces. Et, dans certaines parties du<br />
continent, <strong>la</strong> proportion tombe à moins <strong>de</strong> 5 % pour les<br />
ÉTAT DE LA POPULATION MONDIALE <strong>2005</strong> 41