Le bilan complet du projet (pdf, 59 pages, 425 Ko) - Site auxiliaire ...
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Bilan <strong>du</strong> <strong>projet</strong> IUFM-SCOFI 06/07 - 31 juillet 2007 - [établi selon le formulaire IUFM-RI]<br />
Après ces précautions nécessaires, nous tenterons néanmoins une synthèse partielle (et forcément<br />
provisoire) des données récoltées dans cet axe de travail "enquête". Quatre grandes dimensions<br />
semblent ressortir de l’analyse des questionnaires et entretiens : 1) le rôle de l’école, 2) les freins à la<br />
scolarisation, 3) les stratégies politiques proposées et 4) les mises en œuvre concrètes au niveau local.<br />
1. <strong>Le</strong> rôle de l’école<br />
Pour la totalité des personnes interrogées, l’école a pour rôle de former un citoyen. Cependant, la<br />
grande majorité (plus de 90%) déclare que l’école doit permettre aux enfants de mieux comprendre<br />
leur milieu et de s’y adapter et seulement moins de 10% (en fait, une seule personne) affirme que<br />
l’école aide l’enfant à devenir un acteur de transformation sociale.<br />
Tous s’accordent à dire que l’école a donc un rôle d’intégration sociale, mais tous pensent aussi que<br />
l’école ne favorise pas la formation professionnelle. La réussite aux examens et les diplômes ne sont<br />
pas garant de l’accès à un métier.<br />
Néanmoins, nous avons pu constater (via nos deux outils : le questionnaire et l'entretien avec les<br />
collégiens) que les élèves se <strong>projet</strong>tent dans un avenir professionnel. <strong>Le</strong>s métiers envisagés<br />
appartiennent le plus souvent aux catégories socio-professionnelles supérieures (ie. avocat(e),<br />
enseignant(e), directeur(trice), ministre, président(e), sage femme…). En revanche, il semble que<br />
l’école ait un impact minime sur ce choix. L’information sur les débouchés s’effectue à travers la<br />
télévision.<br />
L’ensemble des collégiens a conscience que l’école permet «d’avoir un métier de dominant dans la<br />
société» et qu’elle ne garantie pas l’accès à un métier.<br />
2. <strong>Le</strong>s freins à la scolarisation<br />
Plusieurs freins ont été dégagés des entretiens et questionnaires : le coût de l’école, le manque<br />
d’intérêt à scolariser ses enfants, le travail domestique, et enfin le poids de la religion.<br />
L’école n’est pas gratuite, elle demande un investissement matériel et financier pour les parents<br />
(fournitures scolaires, habits…). Pour beaucoup de familles la priorité est donnée à des besoins plus<br />
vitaux : manger et boire…De plus, la polygamie est fréquente au Sénégal, le nombre d’enfants dans<br />
les familles est très important. Ainsi tous les enfants d’une même famille ne peuvent être<br />
scolarisés et la priorité est souvent donnée aux garçons.<br />
L’école ne garantit pas une réussite scolaire même après de nombreuses années dans le système<br />
é<strong>du</strong>catif (redoublements nombreux). En effet, sur 1000 élèves en début de scolarité, un seul<br />
arrive dans le supérieur. De plus, l’école ne promet pas de débouchés significatifs, ainsi les parents<br />
s’interrogent sur l’intérêt réel de l’école et sur le manque à gagner (le fameux "coût d'opportunité" des<br />
économistes)… Il nous semble alors que les parents recherchent des intérêts pratiques et à<br />
court terme pour mettre leurs enfants à l’école. La moitié des parents (sexes confon<strong>du</strong>s) est allée<br />
à l’école, mais peu ont pu accéder au secondaire. Ceci pourrait expliquer le manque d’intérêt perçu<br />
pour l’école.<br />
Dans la tradition sénégalaise, les enfants sont la main d’œuvre familiale : les filles sont à la maison<br />
pour aider leur mère et les garçons sont dans les champs. Il est donc difficile pour les familles de<br />
laisser leurs enfants aller à l’école. En campagne, la scolarisation des filles comme des garçons<br />
n’est pas évidente. Par contre les filles semblent avoir plus de difficulté à rester à l’école. En<br />
effet, l’investissement des filles étant très important dans la vie de la famille, ces jeunes filles ne<br />
peuvent pas se consacrer pleinement à leur réussite scolaire. Dès leur retour de l’école, elles se<br />
doivent d’aider leur mère au ménage, aux courses, à la conception <strong>du</strong> repas… D’autre part, certaines<br />
filles sont mariées à l’âge de 12 ans et sont interdites d’écoles <strong>du</strong>rant leur grossesse.<br />
Enfin, l’école ne semble pas répondre aux besoins é<strong>du</strong>catifs des familles. La religion musulmane<br />
paraît constituer aujourd'hui un fondement important de l’é<strong>du</strong>cation au Sénégal (même si<br />
l'Etat est déclaré "laïque", à la différence de la toute proche "République Islamique de<br />
Mauritanie", que nous sommes allés visiter quelques heures en franchissant le fleuve à hauteur de<br />
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