L'appétit d'un géant - ccifc
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Le défi de l’énergie<br />
aussi ce projet économique de renforcer<br />
les entreprises chinoises, de créer<br />
des acteurs concurrentiels.<br />
Quelle est la stratégie géographique<br />
des entreprises chinoises ?<br />
En fait, tout dépend de ce qui est accessible.<br />
Pour le Moyen-Orient, les<br />
champs les plus intéressants sont déjà<br />
sous contrôle, comme en Arabie Saoudite<br />
ou au Koweït, sinon ils sont inaccessibles<br />
comme en Irak. Il y a donc<br />
peu d’espace de développement pour<br />
les Chinois. Il y a du potentiel en Iran<br />
mais c’est surtout pour le gaz. En Afrique,<br />
la concurrence est très forte et le<br />
problème pour la Chine, c’est que les<br />
ressources africaines les plus intéressantes<br />
se trouvent en eaux profondes.<br />
Ce n’est pas la spécialité des entreprises<br />
pétrolières chinoises qui ont un retard<br />
technologique dans ce créneau. Il<br />
reste donc peu de zones. En Amérique<br />
Latine, des portes s’ouvrent avec des<br />
gouvernements comme celui d’Hugo<br />
Chavez au Venezuela. D’ailleurs, dans<br />
ce pays, les puits de pétrole ont été<br />
abandonnés par les entreprises américaines<br />
qui les jugent peu productifs et<br />
peu rentables. Les entreprises chinoises<br />
ont une carte à jouer car elles savent<br />
exploiter ces champs matures<br />
jusqu’à la dernière goutte. Elles ont<br />
acquis de l’expérience avec les vieux<br />
gisements de Daqing, de Shengli ou<br />
Liaohe. C’est une des niches dans lesquelles<br />
les firmes chinoises sont très<br />
compétitives à l’étranger.<br />
Est-ce que la Chine maîtrise le<br />
transport de ses approvisionnements<br />
en énergie ?<br />
Pour l’instant, il n’y a qu’un seul oléoduc<br />
transfrontalier, sur la frontière<br />
sino-kazakhe et il est seulement aux<br />
deux tiers construit. Il y a aussi le projet<br />
d’oléoduc en Sibérie orientale qui est<br />
discuté depuis une dizaine d’années.<br />
Les négociations sont très lentes entre<br />
Moscou, Pékin et Tokyo, la Russie<br />
joue sur la concurrence Chine-Japon<br />
pour faire monter les enchères. Pour<br />
La sécurité énergétique<br />
ne concerne que<br />
le pétrole. Dans<br />
l’ensemble, la Chine est<br />
autosuffisante à 94%<br />
l’instant, le pétrole russe livré à la<br />
Chine arrive par chemin de fer. Avec la<br />
construction d’un oléoduc, la sécurité<br />
est meilleure, mais c’est un gros investissement.<br />
D’une manière générale, la<br />
Chine pour l’instant préfère le transport<br />
maritime, d’autant que les marchés de<br />
consommateurs sont situés sur la côte,<br />
loin des frontières terrestres. Les armateurs<br />
chinois se sont d’ailleurs lancés<br />
dans un programme de construction<br />
et d’acquisitions d’une soixantaine de<br />
supertankers. Ils veulent mieux maîtriser<br />
le transport de brut car pour<br />
l’instant seulement 20% des importations<br />
sont transportés par des bateaux<br />
chinois. • Propos recueillis par M.B<br />
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