L'appétit d'un géant - ccifc
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Le défi de l’énergie<br />
demande énergétique de la Chine<br />
devrait progresser à un rythme de<br />
2,6% par an selon l’AIE, du fait de la<br />
structure de son PIB, dominé à 52%<br />
par le secteur industriel (en 2003),<br />
fort consommateur en énergie,<br />
et des prévisions de croissance de<br />
l’économie de 5% par an entre 2002<br />
et 2030.<br />
C’est problématique quand on sait que<br />
la pollution résulte essentiellement du<br />
mode de consommation de l’énergie<br />
de la Chine, premier producteur et<br />
consommateur de charbon au monde.<br />
En 2003, le charbon représentait ainsi<br />
plus de 67% de la consommation<br />
Emissions de CO2 par an en millions de tonnes métriques<br />
(prévisions 2030)<br />
La Chine compte<br />
vingt des trente<br />
villes les plus<br />
polluées au monde<br />
énergétique primaire du pays, servant<br />
à la production d’électricité, contre<br />
26,5% en moyenne dans le monde.<br />
Or, plus de 90% des émissions de<br />
SO2 en Chine, et plus de 70% des<br />
particules en suspension proviennent<br />
de la combustion du charbon.<br />
Les émissions de gaz carbonique<br />
proviennent aussi de la combustion<br />
du carburant automobile. Deuxième<br />
consommateur de p étrole au<br />
monde, la Chine consomme deux<br />
fois plus qu’il y a dix ans en raison<br />
de l’augmentation rapide de son<br />
parc de véhicules. S’il n’y avait que<br />
16 millions de véhicules en 2000,<br />
leur nombre pourrait atteindre 176<br />
millions en 2020, selon le chercheur<br />
américain Lee Schipper (2002). Les<br />
gaz d’échappement automobile,<br />
principale source de pollution de<br />
l’air en zone urbaine, génèrent des<br />
oxydes d’azote et du monoxyde<br />
de carbone, et sont à l’origine de la<br />
pollution à l’ozone. Bien que la Chine<br />
applique depuis 2000 les normes<br />
d’émissions européennes pour les<br />
véhicules produits localement, les<br />
objectifs de réduction des émissions<br />
ne sont, selon l’OCDE, pas suffisants<br />
pour satisfaire aux normes de qualité<br />
de l’air. L’organisation recommande<br />
des objectifs plus ambitieux qui<br />
prendraient en compte un éventail<br />
p lus imp o r t ant d e p o lluant s<br />
atmosphériques, ainsi que l’utilisation<br />
de carburants plus propres, moins<br />
chargés en soufre. •<br />
Philippe Charles<br />
Environnement SA<br />
Le thermomètre de la pollution<br />
Dès la fin des années 80, Environnement SA a senti que la Chine serait un marché important pour la mesure<br />
de la pollution. Le pays représente aujourd’hui 10% de son chiffre d’affaires et, signe des temps, la société<br />
qui gérait ses commandes asiatiques depuis la France, a ouvert cette année un bureau à Pékin. Depuis 1978,<br />
elle conçoit, fabrique et commercialise des appareils de mesure de la qualité de l’air, de surveillance de<br />
la qualité de l’eau et de contrôle des émissions industrielles. En Chine, ses appareils équipent les stations de<br />
surveillance de la pollution dans plusieurs grandes villes (Pékin, Shanghai, Chongqing) et provinces. Dans le<br />
secteur énergétique, Environnement SA contrôle les émissions de gaz des centrales thermiques chinoises.<br />
« Nos appareils sont installés sur les cheminées d’usines dans le Sichuan, le Liaoning, le Guangdong et la ville de<br />
Macao», explique Quang Do Pham, responsable de la zone Asie. L’entreprise propose également des solutions<br />
pour les constructeurs automobiles avec des instruments de mesure de l’efficacité de la combustion et donc<br />
de la consommation du véhicule. Pour l’heure, Quang Do Pham prospecte les constructeurs automobiles<br />
chinois. Avec le développement de cette industrie en Chine, le produit d’Environnement SA devrait facilement<br />
trouver preneur.<br />
Emilie Torgemen<br />
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