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L'appétit d'un géant - ccifc

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Le défi de l’énergie<br />

© Areva<br />

Areva participe à la construction des deux réacteurs CPR1000 sur le site de la centrale de Ling’Ao<br />

dans la province du Guangdong<br />

en 1995, pour les deux réacteurs de<br />

Ling Ao I, une partie importante des<br />

équipements a été conçue en Chine.<br />

Pour Ling Ao II, dont la mise en service<br />

est prévue en 2010, les Chinois sont<br />

maître d’œuvre avec un consortium<br />

de fournisseurs, dont Areva.<br />

Quelle place occupera le nucléaire<br />

dans l’équilibre énergétique<br />

de la Chine dans les prochaines<br />

années ?<br />

AdB : Aujourd’hui, la Chine compte<br />

11 centrales en activité (contre 58 en<br />

France, 56 au Japon et 104 aux USA),<br />

soit un parc de taille très réduite à<br />

l’échelle du pays. L’énergie nucléaire<br />

ne représente que 2% du bilan énergétique.<br />

Le programme nucléaire<br />

chinois prévoit la construction rapide<br />

de 30 réacteurs, pour atteindre 4%<br />

d’électricité nucléaire d’ici 2020. CGN-<br />

PC, une des compagnies en charge de<br />

ce programme, construit aujourd’hui<br />

six nouveaux réacteurs de 1000 MW,<br />

et va ensuite continuer au rythme de<br />

deux par an. À moyen terme, la Chine<br />

se prépare, comme en France, à effectuer<br />

le traitement et le recyclage<br />

des combustibles usés pour alimenter<br />

ses réacteurs en uranium de retraitement<br />

et en combustible mixte uranium/plutonium,<br />

et disposer ainsi<br />

de 30% de ressources énergétiques<br />

supplémentaires. AREVA négocie<br />

actuellement la vente de deux réacteurs<br />

EPR de 3èmegénération, alors<br />

que les Américains vont développer<br />

en Chine quatre réacteurs, encore au<br />

stade conceptuel. D’ici 15 ans, la Chine<br />

souhaite ainsi maîtriser la technologie<br />

des réacteurs de 3e génération. Elle<br />

s’intéresse aussi à la 4e génération<br />

(type Phénix et Superphénix) qui multipliera<br />

par 50, au milieu du siècle, le<br />

niveau d’utilisation du combustible.<br />

Pour le gouvernement chinois,<br />

quels avantages et inconvénients<br />

présente le nucléaire ? La Chine<br />

pourrait-elle faire le choix du<br />

« tout nucléaire » ?<br />

AdB : L’avantage majeur tient à la<br />

matière première elle-même. Équitablement<br />

réparti dans le monde, y<br />

compris en Chine, l’uranium est facilement<br />

exploitable et transportable et les<br />

quantités de matière pour alimenter<br />

un réacteur sont extrêmement faibles.<br />

Avec 30 tonnes, un réacteur à eau<br />

pressurisée de 1000MW peut tourner<br />

pendant un an. La technologie nucléaire<br />

est capitalistique, mais son coût<br />

d’exploitation est imbattable. Inversement<br />

au pétrole, l’énergie électrique<br />

produite est insensible aux variations<br />

des cours mondiaux de l’uranium et la<br />

durée de vie des centrales est considérable<br />

(40 à 60 ans). L’indépendance<br />

énergétique a donc un sens avec<br />

le nucléaire. Cependant, l’idée qu’il<br />

n’y a pas moins cher que le charbon<br />

est toujours d’actualité en Chine et<br />

le choix du nucléaire repose sur un<br />

facteur inquantifiable : la confiance. •<br />

Propos recueillis par<br />

Sophie Lavergne<br />

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