1. SITUATION DES DROITS DES TRAVAILLEURSLe respect des droits fondamentaux référés aux travail<strong>le</strong>urs en Guinée Équatoria<strong>le</strong>est piètre, tel que <strong>le</strong> constatent <strong>le</strong>s différents rapports sur <strong>le</strong>s droits del’homme. Ces droits figurent, de manière généra<strong>le</strong>, dans la législation guinéenneet <strong>le</strong> gouvernement a ratifié assez récemment (2001) <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s conventionsde l’Organisation internationa<strong>le</strong> du Travail (OIT); pourtant <strong>le</strong>s droits du travailsont à peine garantis et la possibilité de s’appuyer sur des juges pour <strong>le</strong>srevendiquer est quasi inexistante. Nous abordons ci-après la situation desdroits fondamentaux en Guinée Équatoria<strong>le</strong>, inclus dans la Déclaration relativeaux principes et droits fondamentaux au travail, approuvée par l’OIT en 1998,et que tout État est tenu de respecter.A. LA LIBERTÉ D’ASSOCIATION ET LA LIBERTÉ SYNDICALE, ET LARECONNAISSANCE EFFECTIVE DU DROIT DE NÉGOCIATION COLLECTIVEA.1. La liberté d’association syndica<strong>le</strong>En Guinée Équatoria<strong>le</strong>, <strong>le</strong> droit d’association syndica<strong>le</strong> est sérieusement restreint.La loi 12/1992 qui <strong>le</strong> rég<strong>le</strong>mente pose, pour constituer un syndicat, desconditions diffici<strong>le</strong>s à remplir dans la situation actuel<strong>le</strong>ment en vigueur dans <strong>le</strong>pays, <strong>com</strong>me l’exigence de <strong>com</strong>pter au moins 50 membres d’un même secteur.La loi syndica<strong>le</strong> ne rég<strong>le</strong>mente pas ce droit pour <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs du secteurpublic et el<strong>le</strong> prévoit une législation spécia<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s syndicats de fonctionnaires,qui n’a pas encore été approuvée. Le groupe de salariés <strong>le</strong> plus nombreuxest donc léga<strong>le</strong>ment privé de ce droit.Outre ces restrictions léga<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> gouvernement s’est systématiquement refusé àreconnaître l’existence de syndicats. Les travail<strong>le</strong>urs qui manifestent ouvertement<strong>le</strong>ur intention d’en organiser un et d’en faire partie, appuyant, par exemp<strong>le</strong>,une demande d’inscription auprès des autorités, font l’objet de pratiques d’intimidationchez eux, de la part d’agents de la sécurité 2 .Ce n’est qu’en 2001, année où <strong>le</strong> gouvernement a adhéré aux conventionsinternationa<strong>le</strong>s 87 et 98 sur la liberté syndica<strong>le</strong>, qu’a été légalisée l’Organisation2 COMMISSION DES DROITS DE L’HOMME des Nations unies (CDH), Rapport sur la situation des droits de l’homme enRépublique de Guinée Équatoria<strong>le</strong>, 2000; DÉPARTEMENT D’ÉTAT DES ÉTATS-UNIS (DPT D’ÉTAT), Rapport Pays sur <strong>le</strong>sdroits de l’homme en Guinée Équatoria<strong>le</strong>, 2004; CONFÉDÉRATION INTERNATIONALE DES SYNDICATS LIBRES (CISL),Rapport annuel sur <strong>le</strong>s violations des droits syndicaux, 2004.15
syndica<strong>le</strong> des petits Paysans (OSPA), qui prétend réunir <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs dusecteur informel des é<strong>le</strong>veurs. Il y a toutefois eu d’autres tentatives, vaines, dereconnaissance léga<strong>le</strong> de syndicats, <strong>com</strong>me cel<strong>le</strong> de l’Union syndica<strong>le</strong> desTravail<strong>le</strong>urs (UST), d’idée voisine à Convergence pour la Démocratie socia<strong>le</strong>(CPDS) parti de l’opposition et de filiation social-démocrate qui, depuis sa créationen 1990, s’est vu dans l’obligation de travail<strong>le</strong>r dans la clandestinité. Dessyndicats sectoriels <strong>com</strong>me <strong>le</strong> Syndicat indépendant de Services oul’Association syndica<strong>le</strong> d’Enseignants n’ont pas non plus obtenu l’autorisationdu gouvernement pour fonctionner et ce, alors qu’ils remplissaient toutes <strong>le</strong>sconditions léga<strong>le</strong>ment exigib<strong>le</strong>s 3 . La CISL a dénoncé à plusieurs reprises lorsdes forums internationaux la difficulté de créer des organisations syndica<strong>le</strong>sindépendantes 4 .A.2. La négociation col<strong>le</strong>ctiveEn Guinée Équatoria<strong>le</strong>, il n’existe pas de voies formel<strong>le</strong>s de solution des conflitsdu travail et la négociation col<strong>le</strong>ctive n’est pas institutionnalisée, bien quela loi sur <strong>le</strong> Régime général du travail de 1990 la considère <strong>com</strong>me l’un desdroits des travail<strong>le</strong>urs. Les salaires sont fixés par <strong>le</strong> gouvernement, qui ne consulteque <strong>le</strong>s grands employeurs, sans aucune participation des travail<strong>le</strong>urs 5 .Pour la solution des conflits du travail, il n’y a presque aucun mécanisme forme<strong>le</strong>ffectif. Les procédures judiciaires, entachées par <strong>le</strong>ur dépendance du gouvernement,sont longues et coûteuses et ne peuvent être entamées qu’aprèsl’épuisement des voies administratives. Il est arrivé que <strong>le</strong> ministère du Travai<strong>le</strong>t, plus rarement, des membres de l’Assemblée nationa<strong>le</strong> désignés à laCommission par<strong>le</strong>mentaire des Plaintes et pétitions, soient intervenus en qualitéde médiateurs entre <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs et <strong>le</strong>s entrepreneurs 6 . Il est toutefoishabituel que <strong>le</strong>s conflits ne soient pas résolus: en janvier 2001, une tentative demédiation d’un inspecteur du ministère du Travail, entre quelques employés dela mairie de la capita<strong>le</strong> (Malabo) et <strong>le</strong> maire, s’est soldée par une forte réprimandede ce dernier, du parti au gouvernement, à l’inspecteur 7 .3 DPT ÉTAT, 2000 à 2004.4 CISL, 2004; CDH, 2000.5 DPT ESTADO, 1999 à 2002.6 DPT ÉTAT, 2001 à 2003. En 2004, il y a eu une grève d’une journée de la <strong>com</strong>pagnie CCIC (ConsolidatedContractors International Company) à cause des salaires mimimums, <strong>le</strong> ministère du Travail est intervenu et a collaborépour arriver à un accord, DPT ÉTAT, 2004.7 DPT ÉTAT, 2001.16
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