trative a annulé en 1999 deux concours successifs pour couvrir des places defonctionnaires, alléguant qu’une partie des candidats sé<strong>le</strong>ctionnés ne s’étaientpas présentés à l’examen. Le ministre en question fut déchu de son poste peude mois après et la pratique fraudu<strong>le</strong>use n’a guère cessé depuis.Il existe même des cas, dans l’industrie pétrolière, où il est nécessaire “d’acheter”<strong>le</strong> poste de travail en payant de 100.000 à 300.000 FCFA l’agence intermédiairede placement. Certaines <strong>com</strong>pagnies pétrolières ont essayé d’embaucher enmarge des intérêts des hommes au pouvoir et certains travail<strong>le</strong>urs ont pu êtreembauchés directement. Pour autant, l’embauche continue à se pratiquer la plupartdu temps par <strong>le</strong> biais de ces agences de placement 119 , ce qui pour beaucoupde dirigeants est perçu <strong>com</strong>me positif car c’est un moyen de s’assurer un plusgrand contrô<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> travail<strong>le</strong>ur 120 .En général, la durée des contrats n’est pas très longue et <strong>le</strong> marché du travailconnaît une instabilité structurel<strong>le</strong>. Les travail<strong>le</strong>urs guinéens ont tendance àchanger très souvent d’emploi. Le taux de chômage dans ce secteur de l’économieest souvent très é<strong>le</strong>vé.SALAIRESLes salaires moyens des Guinéens sont très bas par rapport au coût des produitsde base même s’il existe de grandes différences entre l’industrie dupétro<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s autres secteurs 121 . En dehors du secteur pétrolier, <strong>le</strong> salairemoyen, tant dans l’Administration que dans <strong>le</strong> secteur privé va de 30.000 à50.000 FCFA. Il en est de même dans la coopération internationa<strong>le</strong>, ce quiengendre une grande différence entre <strong>le</strong>s Guinéens et <strong>le</strong>s expatriés quitravail<strong>le</strong>nt un même projet 122 . Ces salaires sont insuffisants pour couvrir <strong>le</strong>sbesoins personnels et familiaux, ce qui oblige <strong>le</strong>s salariés à travail<strong>le</strong>r éga<strong>le</strong>mentdans l’économie non salariée (agriculture, auto-emploi) que nous allons traiterdans <strong>le</strong> chapitre suivant. Le faib<strong>le</strong> niveau des salaires favorise en outre d’autresphénomènes <strong>com</strong>me la petite corruption, l’extorsion aux usagers des servicespublics, etc. Tout ceci peut mener par la suite à l’échec de nombreusesentreprises.119 USA, 2002 à 2004, signalant des représentants de l’OIT.120 FRYNAS, 2004 (p. 541).121 CDH, 1997.122 Selon une plainte déposée par <strong>le</strong>s professeurs des éco<strong>le</strong>s privées financées par des fonds de la coopérationespagno<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s salaires étaient, en 1999, de 1.200-1.500 FCFA/heure pour <strong>le</strong> licenciés, 708 FCFA/heures pour <strong>le</strong>stitulaires et 666 FCFA/heure pour <strong>le</strong>s diplômés, par rapport aux 1.800 € par mois que touchaient <strong>le</strong>s professeursespagnols dans <strong>le</strong>s mêmes centres. “Manifeste du Comité de Représentation des Instituteurs et Professeurs dela ACCEGE”, 11/3/1999, http://www.afrol.<strong>com</strong>/es/Paises/Guinea_Ecuatorial/documentos/accegue_11.03.00.htmhttp://www.ccoo.es/guinea.ec_democratica/sindicalismo.htm.71
De <strong>le</strong>ur côté, <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs du secteur pétrolier constituent un groupe privilégiédans l’ensemb<strong>le</strong> de la société guinéenne. Le salaire moyen mensuel varieentre 200.000 et 400.000 FCFA (environ 300-500 $ US). Cependant, <strong>le</strong>s <strong>com</strong>pagniespétrolières affirment payer beaucoup plus aux agences de placementintermédiaires (de 1.200 $ à 2.500 $), et la différence va semb<strong>le</strong>-t-il dans lapoche des propriétaires de ces agences. De même, <strong>le</strong>s multinationa<strong>le</strong>s disentpayer des assurances, indemnisations et heures supplémentaires que <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urstouchent à peine.En 1999, <strong>le</strong> gouvernement a voté une loi qui fixe un salaire minimum. En 2000,ce salaire minimum était de 27.000 FCFA, ne permettant pas d’avoir un niveaude vie décent; norma<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s employeurs payaient plus et <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs dupétro<strong>le</strong> recevaient jusqu’à dix fois plus 123 . En 2003, <strong>le</strong> salaire minimum estpassé à 77.000 FCFA, et une distinction a été faite léga<strong>le</strong>ment entre <strong>le</strong> salaireminimum ordinaire et celui touché dans <strong>le</strong> secteur privé et pétrolier. Le gouvernementa introduit une structure des deux tiers en créant un système séparédes salaires pour <strong>le</strong> secteur privé au sein et en dehors du secteur pétrolier.Dans chaque groupe a été créé un système de classement selon divers critères<strong>com</strong>me <strong>le</strong> niveau de formation, <strong>le</strong>s capacités, l’expérience, etc. 124 Pourautant, l’augmentation des salaires n’a pas eu lieu dans la Fonction publique,donc il reste insuffisant pour couvrir <strong>le</strong>s besoins personnels et familiaux des travail<strong>le</strong>urs.AUTRES CONDITIONS DE TRAVAILLa journée de travail dans l’économie formel<strong>le</strong> est de 35 à 40 heures parsemaine. Dans l’Administration, l’horaire de travail va de 8H00 à 16H30, dulundi au vendredi et, dans l’entreprise privée, bien que la loi fixe la durée maximumà 8 heures par jour, il n’est pas rare qu’el<strong>le</strong> soit de plus de 10 heures. I<strong>le</strong>xiste un abus généralisé des heures supplémentaires, dont <strong>le</strong> nombre va bienau-delà de ce qui est stipulé par la loi et qui ne sont pas payées en tant quetel<strong>le</strong>s. Dans <strong>le</strong> secteur du pétro<strong>le</strong>, la journée est de 12 heures par jour, de 8h00à 20h00, du lundi au dimanche. Cet horaire intensif est <strong>com</strong>pensé par <strong>le</strong>s 28jours de repos pour chaque période de 28 jours travaillés <strong>com</strong>me nous l’avonsdéjà signalé plus haut.En Guinée, il n’y a aucun système d’assurances pour <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs. L’Institut dela Sécurité Socia<strong>le</strong> (INSESO) touche des cotisations de la part de certains employeurs,y <strong>com</strong>pris des entreprises pétrolières, pour <strong>le</strong>urs salariés. En outre, lalégislation a mis en place un système de protection assez large concernant <strong>le</strong>s123 DPT. D’ETAT, 1999 a 2001.124 DPT. D’ETAT, 200372
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