l’accord d’ajustement structurel avec <strong>le</strong> FMI de 1993 et 1994 pour licencier denombreux fonctionnaires, jusqu’à 500, en majorité liés à l’opposition. Dans ce contexte,de nombreuses personnes ont trouvé dans la coopération internationa<strong>le</strong> undomaine moins politisé où <strong>le</strong>s critères de méritocratie avaient moins de poids àl’heure d’obtenir un contrat de travail. Néanmoins, <strong>le</strong> retrait en 1993-1994 d’unegrande partie de la coopération espagno<strong>le</strong>, qui avait employé jusqu’à 2.500 guinéensen tant que professeurs, personnel sanitaire, chauffeurs, mécaniciens, gardesou cuisiniers, a réduit drastiquement ce chiffre à 300.La difficulté à trouver un travail rémunéré constitue l’un des principaux instrumentspolitiques contre <strong>le</strong>s divergences et l’organisation politique de l’opposition.Le contrô<strong>le</strong> du travail exercé par <strong>le</strong> groupe au pouvoir implique une tentative dedépolitiser la vie socia<strong>le</strong>. Souvent, <strong>le</strong>s pressions s’exercent au sein même desfamil<strong>le</strong>s: <strong>le</strong>s militants de l’opposition doivent faire face aux contraintes et même àl’ostracisme des conjoints, parents ou frères et sœurs qui ont peur pour l’économieet la sécurité de la famil<strong>le</strong>. La concentration du pouvoir entre <strong>le</strong>s mains duPrésident Nguema et de sa famil<strong>le</strong> et la peur utilisée <strong>com</strong>me l’un de ses principauxinstruments politiques provoquent donc ce type de répercussions dans <strong>le</strong>monde du travail.Quand aux plateformes pétrolières, <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de l’embauche se fait à travers desentreprises intermédiaires appartenant pour la plupart à des membres de la famil<strong>le</strong>du Chef de l’État. Parmi ces entreprises de sous-traitance des travail<strong>le</strong>urscitons: Amlocaser (de Armengol Ondo Nguema, frère du Président, général de l’arméeet Délégué national de la Sécurité), Nomex (de Gabriel Mbega Obiang Lima,fils du Président et Secrétaire d’État aux Mines et à l’Energie), MSS (de AntonioMba Nguema, frère du Président, Général de l’Armée et ministre de la Défense),Atsige (de Manuel Nguema Mba, onc<strong>le</strong> du Président, Général de l’Armée et ministrede la Sécurité), Apegesa (de Juan Oló Mba Nseng, beau-père du Président, exministre des Mines et des Hydrocarbures, Député, Doyen de l’Ordre des Avocats,Président du conseil d’administration de SEGESA et Commissaire de la Sécuritéprésidentiel<strong>le</strong> et Atanasio Elá Ntugu Nsa, actuel<strong>le</strong>ment ministre des Mines et del’Energie), BomDen, (Julián Ondó Nkumu, Colonel de l’Armée et Directeur généralde la Sécurité présidentiel<strong>le</strong> 115 ).CAPITAL HUMAINLa politisation du marché du travail a un effet négatif sur <strong>le</strong> capital humain, dont<strong>le</strong>s déficiences ne sont pas dues au manque de professionnels <strong>com</strong>pétentsmais aux difficultés structurel<strong>le</strong>s aux quel<strong>le</strong>s se heurtent <strong>le</strong>s personnes <strong>le</strong>smieux formées pour être embauchées, ce qui pousse nombre d’entre el<strong>le</strong>s à115 CPDS, Ponencia Marco..., 2005.67
émigrer 116 D’autre part, <strong>le</strong>s multinationa<strong>le</strong>s, pour la plupart du secteur pétrolier,ainsi que <strong>le</strong>s ONG, emploient surtout des techniciens étrangers pour <strong>le</strong>s tâches<strong>le</strong>s plus spécialisées. Par conséquent, il existe tout un secteur de professionnelsexpatriés n’ayant aucun lien avec <strong>le</strong> reste de la population, contrairementaux professionnels autochtones.Quant à la formation des travail<strong>le</strong>urs salariés en Guinée Équatoria<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s cadresuniversitaires moyens et supérieurs ont norma<strong>le</strong>ment fait <strong>le</strong>urs études dans desuniversités étrangères, surtout espagno<strong>le</strong>s, mais éga<strong>le</strong>ment de l’ancienneUnion Soviétique et Cuba, et chaque fois plus de pays occidentaux <strong>com</strong>me laFrance ou <strong>le</strong>s États-Unis. Depuis <strong>le</strong> début des années quatre-vingts, un grandnombre de techniciens et employés administratifs, <strong>com</strong>me <strong>le</strong>s infirmières, ontété formés dans des éco<strong>le</strong>s marocaines avec des bourses octroyées par <strong>le</strong>sdeux gouvernements. L’Éco<strong>le</strong> supérieure de Malabo était chargée de la formationdes instituteurs, convertie en Éco<strong>le</strong> de la Fonction publique, el<strong>le</strong> formeaussi <strong>le</strong>s fonctionnaires et employés administratifs du pays.Dans la vil<strong>le</strong> de Bata et depuis <strong>le</strong> régime de Macías, fonctionnait l’Eco<strong>le</strong> d’Agentsde maîtrise industriels, actuel<strong>le</strong>ment dénommée Institut Polytechnique ModestoGené, où sont formés <strong>le</strong>s ouvriers qualifiés et agents de maîtrise industriels dans<strong>le</strong>s spécialités suivantes: é<strong>le</strong>ctricité, mécanique, bois, santé et administration. Laformation des Auxiliaires techniques de la Santé se fait à Bata dans l’Éco<strong>le</strong> deSanté. Depuis <strong>le</strong> milieu des années quatre-vingts, fonctionnent à Malabo uneéco<strong>le</strong> de formation professionnel<strong>le</strong> pour divers métiers (employés administratifs,plombiers, maçons, é<strong>le</strong>ctriciens etc.) et une éco<strong>le</strong> de techniciens agrico<strong>le</strong>s.Le niveau de formation dispensé dans ces centres est très faib<strong>le</strong> du fait de l’état d’abandonet du manque de ressources humaines et matériel<strong>le</strong>s. Les élèves qui en sortenttrouvent diffici<strong>le</strong>ment du travail dans <strong>le</strong>s entreprises du pays s’ils ne sont pas formésavant par <strong>le</strong>s entrepreneurs eux-mêmes. Pour ces profesions, ceux qui s’ensortent <strong>le</strong> mieux proviennent en général de l’exil et ont appris <strong>le</strong>ur métier dans <strong>le</strong>spays voisins <strong>com</strong>me <strong>le</strong> Gabon, Cameroun et <strong>le</strong> Nigéria, ou même l’Espagne.Depuis la création de l’Université nationa<strong>le</strong> de Guinée Équatoria<strong>le</strong> en 1995, plusieurscentres d’éducation cités plus haut ont été convertis en éco<strong>le</strong>s universitaires: desanté, fonction publique, instituteurs, techniciens supérieurs agrico<strong>le</strong>s et forestiers,etc., sans aucun changement significatif ni dans <strong>le</strong> professorat ni dans <strong>le</strong>s programmes.Ce qui pourrait expliquer que ce soit <strong>le</strong>s immigrés des pays voisins (Cameroun,Nigéria, Mali...) qui accaparent <strong>le</strong> marché des petits ateliers dans <strong>le</strong> secteur de lamécanique, é<strong>le</strong>ctricité, menuiserie, é<strong>le</strong>ctronique, froid, etc., et que ce soit <strong>le</strong>s entreprisesqui doivent s’occuper de la formation du personnel qu’el<strong>le</strong>s embauchent.Les tâches effectuées par <strong>le</strong>s Guinéens sur <strong>le</strong>s plateformes maritimes d’extractiondu pétro<strong>le</strong> sont surtout <strong>le</strong>s tâches <strong>le</strong>s moins qualifiées qui n’exigent aucu-116 ABAGA, 1997 (pp.162-3).68
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