D. L’ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION EN MATIÈRED’EMPLOI ET DE PROFESSIOND.1. Embauche et licenciementsL’embauche de travail<strong>le</strong>urs, que ce soit dans la fonction publique ou dans <strong>le</strong>sprincipa<strong>le</strong>s entreprises qui opèrent dans <strong>le</strong> pays, est caractérisée par une profondepolitisation de la procédure. Les personnes qui ne sympathisent pasavec <strong>le</strong> parti au pouvoir, <strong>le</strong> Parti démocratique de Guinée Équatoria<strong>le</strong> (PDGE),se heurtent à de sérieuses difficultés aussi bien dans <strong>le</strong> secteur public que dans<strong>le</strong> privé 29 .À l’occasion de l’évaluation du Pacte national de 2001 entre <strong>le</strong> gouvernementet <strong>le</strong>s partis politiques, <strong>le</strong> premier s’est engagé à ordonner aux payeurs desbureaux publics de “[cesser] de servir de percepteurs de taxes en faveur den’importe quel parti politique”, ce qui met en évidence l’existence d’un impôtpour <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs en faveur du parti officiel 30 . Il était éga<strong>le</strong>ment interdit “auxentreprises d’exiger un document de militantisme d’un parti politique quelconquedans <strong>le</strong>urs offres d’emploi”. Ni l’un ni l’autre de ces engagements n’a eud’effet dans la pratique.L’industrie du pétro<strong>le</strong> puise ses travail<strong>le</strong>urs dans <strong>le</strong>s agences de placementcontrôlées par des hommes forts du gouvernement; ces agences touchent <strong>le</strong>salaire des employés et en gardent plus du 50 %, parfois même jusqu’au 70 %.Les agences exigent la carte du parti du gouvernement et <strong>com</strong>pliquent, pour <strong>le</strong>spersonnes appartenant à l’opposition politique, l’accès à l’emploi dans la florissanteindustrie pétrolière 31 .Quant à la résiliation de contrats, toute protestation pour <strong>le</strong>s conditions de dangerositéou d’insalubrité du travail peut être motif de licenciement 32 . La précaritédes emplois est très marquée et el<strong>le</strong> est en partie fonction de l’attitude destravail<strong>le</strong>urs dans <strong>le</strong> milieu citoyen. Dans la fonction publique, <strong>le</strong>s <strong>com</strong>pressionsde personnel répondant aux politiques d’ajustement structurel, encouragéespar <strong>le</strong> Fonds Monétaire international (FMI) dans <strong>le</strong>s années quatre-vingt-dix, ontété appliquées de manière discriminatoire, affectant <strong>le</strong>s fonctionnaires sympathisantavec <strong>le</strong>s formations politiques de l’opposition 33 .29 CDH, 2001 et 2002 ; DPT ÉTAT, 1999-2004.30 CDH, 2002.31 CDH, 2002; CPDS, Exposé cadre…2005.32 DPT ÉTAT, 1999 à 2003.33 CDH, 2000.21
D.2. Travail et genreLa main d’œuvre féminine est concentrée dans des activités de subsistancequi, d’après <strong>le</strong>s données des Nations unies, l’absorbent à 81,5 %, tandis que <strong>le</strong>petit <strong>com</strong>merce et <strong>le</strong>s services (surtout <strong>le</strong> service domestique) en occupent respectivement6,9 et 9,8 %. Les femmes se chargent, en outre, de la famil<strong>le</strong>, dontel<strong>le</strong>s assument la plupart des tâches. Ces activités sont caractérisées par unmince rendement économique, auquel contribuent <strong>le</strong>s difficultés de transport et<strong>com</strong>mercialisation loca<strong>le</strong> des produits agrico<strong>le</strong>s. Toutes ces circonstancesengendrent une forte dépendance matériel<strong>le</strong> des femmes vis-à-vis des hommes,et une autonomie personnel<strong>le</strong> limitée, qui <strong>le</strong>s rend encore plus vulnérab<strong>le</strong>sdans un contexte politique adverse, qui restreint <strong>le</strong>ur accès aux services.D’après <strong>le</strong> Rapport d’évaluation conjointe des Nations unies, “(au) niveau desprofessions, on observe la même structure, où la femme n’exerce que 12,6 % desfonctions exécutives, 29,6 % des scientifiques, 26,2 % des postes technico-professionnels,25,4 % des emplois officiels, 3,9 % des artisanaux et mécaniques et2 % des opérateurs” 34 . D’après <strong>le</strong>s données fournies par <strong>le</strong> PNUD sur l’inégalitéde genre, l’activité économique des femmes représentait 52 % de cel<strong>le</strong> deshommes en 2003. Quant aux revenus par personne pour <strong>le</strong> travail rémunéré quetouchent <strong>le</strong>s femmes, ils sont au niveau de 40 % de ceux des hommes 35 .Tel<strong>le</strong> est, succinctement, la situation des droits du travail en Guinée Équatoria<strong>le</strong>.Nous allons maintenant essayer d’analyser toutes ces données et de <strong>le</strong>sinscrire dans un contexte historique, politique et économique.Encadré 1:DONNÉES SOCIALES DE BASE DE GUINÉE ÉQUATORIALEMalgré l’essor économique extraordinaire expérimenté par la Guinée Équatoria<strong>le</strong> aucours des dernières années, et redevab<strong>le</strong> à l’exploitation pétrolière, <strong>le</strong> bien-être socials’est enlisé. Cette situation est due aux énormes écarts existant dans la répartition desressources, et à l’absence presque absolue de redistribution et investissement social desproduits que l’exploitation du pétro<strong>le</strong> brut rapporte à l’État. En 1999, on calculait que 5% de la population contrôlait 80 % de la richesse, alors que 60 % des Guinéens vivaientdans la pauvreté la plus absolue 36 .Cette contradiction saute aux yeux si l’on <strong>com</strong>pare la classification du pays d’aprèsson produit intérieur brut (PIB) par habitant, qui était de 5.870 $ en 2003, et cel<strong>le</strong> qu’établitl’indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour34 NATIONS UNIES, 1999.35 PNUD, Rapport sur <strong>le</strong> développement humain (IDH), 2005.36 NATIONS UNIES, CCA, 1999.22
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