Catholiques de l’Éducation de Guinée Équatoria<strong>le</strong> (ACCEGE), financée par lacoopération espagno<strong>le</strong>, a envoyé un manifeste à la présidence de cette association,dénonçant <strong>le</strong>s différences salaria<strong>le</strong>s entre espagnols et guinéens etrevendiquant une augmentation des salaires ainsi que l’amélioration des conditionsde travail. La réaction des responsab<strong>le</strong>s de l’ACCEGE fût d’al<strong>le</strong>r dénoncerau ministère de l’Éducation de Guinée la politisation de la demande, et de nepas engager certains de ses instigateurs l’année suivante 148 .Malgré tout, il existe en parallè<strong>le</strong> une Organisation Spécialisée des Travail<strong>le</strong>ursdu Parti Démocratique de Guinée Équatoria<strong>le</strong> qui fonctionne. El<strong>le</strong> est présidéepar <strong>le</strong> fils du Président, Théodore Nguema Obiang, ministre et entrepreneur.El<strong>le</strong> possède des cellu<strong>le</strong>s dans presque toutes <strong>le</strong>s entreprises du pays, avec lamission de surveil<strong>le</strong>r et de prendre des mesures de répression contre tout travail<strong>le</strong>urqui n’est pas un militant actif du PDGE et qui manifeste des intentionsde créer ou de participer à un mouvement syndical.La structuration syndica<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> secteur agrico<strong>le</strong> non salarié connaît des obstac<strong>le</strong>spropres au secteur informel, dans <strong>le</strong>quel la distinction entre travail<strong>le</strong>urset employeurs n’apparaît pas clairement. Ici, <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s relations ont lieuentre propriétaires et exploitants, producteurs et acheteurs, paysans et ouvrierssaisonniers. La syndicalisation du travail agrico<strong>le</strong> non salarié en GuinéeEquatoria<strong>le</strong> a connu différentes initiatives.En 1998, une coopérative de services intégrés a été organisée, qui obtint l’appuide la coopérative espagno<strong>le</strong> de Mondragon 149 . A partir de cette coopérative secréa l’Organisation Syndica<strong>le</strong> des Petits Paysans (OSPA), qui fit son apparition à unmoment critique pour l’agriculture, affectée négativement par l’économie du pétro<strong>le</strong>.Son développement a été éga<strong>le</strong>ment affecté de façon négative par la répressiongouvernementa<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s <strong>com</strong>munautés rura<strong>le</strong>s bubis de l’î<strong>le</strong> de Bioko audébut de 1998 150 . Mais en juil<strong>le</strong>t 2000, après trois ans d’attente, el<strong>le</strong> obtint sareconnaissance léga<strong>le</strong>. C’est <strong>le</strong> premier syndicat, et jusqu’à présent <strong>le</strong> seul, ayantobtenu ce statut. Il s’agit d’un syndicat qui veut représenter des agriculteurs etdes é<strong>le</strong>veurs de bétail, des petits propriétaires indépendants, des exploitants ou“aparceros”, ainsi que des techniciens et coopératives ou associations de productionou de transformation artisana<strong>le</strong> 151 . La reconnaissance du gouvernement a pu148 “Manifeste du Comité de Représentation des Maîtres...”, 2000; “Les conversations dans <strong>le</strong> secteur de l’enseignementprivé sont rompues. Les professeurs guinéens pourraient se mettre en grève à partir de demain”, Asodegue,10/5/2000; “La grève des enseignants a été repoussée. Obiang s’est rendu aux ÉTATS-UNIS pour acheter de lasécurité ”, Asodegue, 11/5/2000.149 UST, 1998.150 CCOO, 2000.151 ORGANIZACIÓN SINDICAL DEL PEQUEÑOS AGROPECUARIOS (OSPA), Statuts, 8/10/1998.83
être facilitée par son caractère de syndicat de petits producteurs ou propriétairesterriens, moins enclins à une mobilisation qui pourrait affecter gravement <strong>le</strong>s culturesdont dépendent ses membres 152 . Au début, il appartenait au projet fédéralde l’UST mais, après sa légalisation, il en est devenu indépendant, ce qui a conduitcette dernière à promouvoir un autre syndicat dans <strong>le</strong> même domaine, la“Organización de los trabajadores del Campo” (OTC).En plus de ces initiatives syndica<strong>le</strong>s, il faut souligner l’existence de quelquescoopératives, en particulier chez <strong>le</strong>s producteurs de cacao, <strong>com</strong>me cel<strong>le</strong> deBuena Esperanza à Bioko. En 1998, s’est créé la coopérative de services intégrésdans <strong>le</strong> domaine agrico<strong>le</strong> CIPA, qui opère à Evinayong et qui a reçu l’appuide la coopérative de Mondragon du Pays Basque (Espagne) 153 . En 2002,un autre projet de coopérative a vu <strong>le</strong> jour dans <strong>le</strong> domaine de la pêche artisana<strong>le</strong>,COPESCA, dont l’objectif est d’opérer à Basupu, El Río Campo, Mbini etCogo. Ces deux projets aspirent à structurer la demande des travail<strong>le</strong>urs dusecteur informel en Guinée.En ce qui concerne <strong>le</strong>s organisations patrona<strong>le</strong>s, malgré <strong>le</strong> nombre réduit detrois entrepreneurs que la loi sur <strong>le</strong>s Syndicats et Relations col<strong>le</strong>ctives de Travai<strong>le</strong>xige pour la constitution d’une association d’entrepreneurs, aucune demanded’enregistrement d’une association de ce genre n’a été repérée à l’exception del’Organisación Sindical de los Pequeños Agropecuarios (Organisation syndica<strong>le</strong>des petits paysans). Le problème réside dans <strong>le</strong> fait que la grande majorité desentreprises d’une certaine importance qui opèrent dans <strong>le</strong> pays appartiennent auxhommes forts du gouvernement, exerçant toutes sorte de violations des droits dutravail et de la législation en vigueur, ces derniers n’ayant aucun intérêt à s’associer.Les entrepreneurs qui auraient l’intention de <strong>le</strong> faire craignent d’être accusésde s’organiser politiquement contre <strong>le</strong> gouvernement.Comme nous l’avons déjà mentionné à l’Encadré 2, l’organisation de petitsentrepreneurs qui existait dans <strong>le</strong> pays depuis <strong>le</strong> début des années quatrevingt-dixn’obtint jamais la reconnaissance léga<strong>le</strong> malgré tous ses efforts. En1997, <strong>le</strong> gouvernement de Guinée Équatoria<strong>le</strong> a promu la constitution d’unepatrona<strong>le</strong> à niveau national uniquement en vue de remplir <strong>le</strong>s conditions exigéespour son appartenance à la CEMAC. Le degré d’indépendance de cettepatrona<strong>le</strong> est des plus discutab<strong>le</strong>, car <strong>le</strong>s principaux postes sont entre <strong>le</strong>s mainsde proches du parti au gouvernement, <strong>le</strong> PDGE. En outre l’absence de contrepartiesyndica<strong>le</strong> des travail<strong>le</strong>urs a pour conséquence qu’el<strong>le</strong> ne peut remplirl’une des fonctions des organisations patrona<strong>le</strong>s qui est de prendre part au dialoguesocial tripartite entre gouvernement, syndicats et employeurs.152 Carlos ONÁ, Interview, La Opinión, 19/8/2000.153 Le projet <strong>com</strong>prend la création d’une ferme avico<strong>le</strong> et d’une usine de production d’aliments pour <strong>le</strong> bétail. Cf. PageWeb de la Coopérative Mondragón http://www.mundukide.org/PROYECTOS.htm#cipa84
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