politique de Washington en Guinée est bien plus déterminée par <strong>le</strong>s intérêts liés aupétro<strong>le</strong> que par <strong>le</strong>s rapports de son Département d’État sur la situation grave des droitshumains dans <strong>le</strong> pays. Preuve en est la décision prise par <strong>le</strong>s États-Unis en 2002 derouvrir son ambassade à Malabo, fermée depuis 1995 110 .3.3. Le travail dans <strong>le</strong> secteur salariéEn Guinée Équatoria<strong>le</strong>, la part de la population travaillant en échange d’un salaireest relativement faib<strong>le</strong>. Pour la majorité des économies familia<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> travailsalarié d’un ou plusieurs de ses membres ne constitue qu’une source supplémentairede revenus parmi d’autres. Le travail non salarié, que nous traiterons dans<strong>le</strong> chapitre suivant, est pour de nombreuses famil<strong>le</strong>s <strong>le</strong> principal moyen de gagner<strong>le</strong>ur vie. Pour autant, l’accès à l’économie monétaire, obtenu au moyen desalaires ou du <strong>com</strong>merce, est indispensab<strong>le</strong> pour pouvoir profiter de certains servicesde base <strong>com</strong>me l’éducation des enfants et même <strong>le</strong>s soins hospitaliers. Enoutre, <strong>le</strong> salaire public ou privé, de certains membres de la famil<strong>le</strong> constitue lafaçon principa<strong>le</strong>, quoique indirecte, à travers laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s richesses minéra<strong>le</strong>s dupays atteignent la population dans son ensemb<strong>le</strong>.Le travail salarié, qui concernait environ 30.000 personnes 111 se concentre surtoutdans la Fonction publique, dans <strong>le</strong>s entreprises privées et dans <strong>le</strong>s projets decoopération internationa<strong>le</strong>. Depuis quelque temps, avec la transformation socioéconomiquequ’a connue <strong>le</strong> pays suite à la découverte du pétro<strong>le</strong>, <strong>le</strong> travail salariéa augmenté dans <strong>le</strong>s secteurs de l’extraction et de la construction bien que <strong>le</strong>nombre de travail<strong>le</strong>urs nationaux employés dans <strong>le</strong>s entreprises pétrolières n’arrivemême pas à 7.000 (cf. ENCADRÉ 5). De son côté, <strong>le</strong> secteur public a vuaugmenter <strong>le</strong> nombre de fonctionnaires jusau’à 13.000. Quant à la coopérationinternationa<strong>le</strong>, son importance a diminué et donc <strong>le</strong> nombre de postes salariéséga<strong>le</strong>ment.Il n’existe pas, dans <strong>le</strong> pays, un secteur d’entreprises suffisamment large qui puissedonner lieu à une classe nombreuse de travail<strong>le</strong>urs salariés. Le caractère d’enclavede la production pétrolière n’a pas non plus engendré la création d’un grandnombre d’entreprises loca<strong>le</strong>s de services. Les principa<strong>le</strong>s entreprises, dans <strong>le</strong>ssecteurs clé <strong>com</strong>me l’immobilier, <strong>le</strong>s transports, <strong>le</strong>s télé<strong>com</strong>munications, l’hôtel<strong>le</strong>rieet ceux liés au pétro<strong>le</strong> se trouvent entre <strong>le</strong>s mains des personnes au pouvoirou de <strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s, parfois avec la participation importante de partenaires étrangers.Parmi ces entreprises citons 112 .110 SILVERSTEIN, “The Crude...”, 2002; DARE, 2002; BEINART, 2004.111 CDH, 2002, citant <strong>le</strong> ministère du Travail. Le recensement de 2002, qui présente des problèmes <strong>com</strong>me ceux déjàcités, donne un chiffre de 56.285.112 Partie de cette information provient du rapport du Senat des ÉTATS-UNIS 2004.65
SEGESA y ENERGE, <strong>com</strong>pagnies de distribution d’é<strong>le</strong>ctricité;ABAYAC S.A., holding d’entreprises du Président Obiang;SONAVI, <strong>com</strong>pagnie privée de services de sécurité propriété de Armengol OndóNguema, frère du Président;GETESA, entreprise de télé<strong>com</strong>munications;Nusite<strong>le</strong>s G.E., <strong>com</strong>pagnie de télé<strong>com</strong>munications propriété du Président; duministre des Affaires Etrangères, Pastor Michá Ondo Bi<strong>le</strong>; de l’ancien directeur dela Sécurité nationa<strong>le</strong>, Armengol Ondó Nguema; du ministre de la Justice et de laReligion, Rubén Maye Nsue Mangué; de la corporation américaine InternationalDecision Strategies de Bruce McColm;GEPetrol y SONAGAS entreprises publiques intermédiaires entre <strong>le</strong> gouvernementet <strong>le</strong>s <strong>com</strong>pagnies pétrolières, semb<strong>le</strong>rait-il partiel<strong>le</strong>ment privatisées entre<strong>le</strong>s mains de hauts responsab<strong>le</strong>s du gouvernement;GEOGAM (Guinea Equatorial Oil and Gas Marketing Ltd.), dans <strong>le</strong> secteur du gaz,propriété à 25% du gouvernement et à 75% du président Obiang en personne;Grupo Sofana et Somagui Forestal, entreprises du secteur du bois, contrôléespar <strong>le</strong> fils du Président.En général, en Guinée Équatoria<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s initiatives entrepreneuria<strong>le</strong>s, nationa<strong>le</strong>s ouétrangères, se heurtent à de nombreuses entraves administratives et seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>spersonnes affiliées au parti au pouvoir ou bien ayant des liens personnels avec <strong>le</strong>gouvernement peuvent aspirer à en venir à bout et faire fructifier <strong>le</strong>urs affaires.POLITISATION DU MARCHÉ DU TRAVAILL’une des caractéristiques <strong>le</strong>s plus notab<strong>le</strong>s du marché du travail salarié est <strong>le</strong>clientélisme et la politisation 113 . L’obtention d’un emploi dans la Fonctionpubique dépend plus des relations personnel<strong>le</strong>s et familia<strong>le</strong>s que de la formationou des mérites. L’appartenance au parti du chef de l’État, <strong>le</strong> PDGE, estéga<strong>le</strong>ment une condition requise presque indispensab<strong>le</strong>. De même, <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>sentreprises du pays, du fait qu’el<strong>le</strong>s sont dirigées par l’élite au pouvoir,renforcent cette dynamique où <strong>le</strong>s personnes qui n’ont pas <strong>le</strong>s contacts ad hocse heurtent à de nombreuses difficultés pour obtenir un contrat.Cette situation se trouve aggravée pour <strong>le</strong>s personnes qui manifestent ouvertement<strong>le</strong>ur appartenance ou <strong>le</strong>urs sympathies envers <strong>le</strong>s partis d’opposition, <strong>le</strong>ursmembres et <strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s. L’autorisation et la formation de partis politiques audébut des années quatre-vingt-dix ont provoqué, pour ceux qui ont participé à ceprocessus, la perte de <strong>le</strong>urs emplois 114 . D’autre part, <strong>le</strong> gouvernement a profité de113 CPDS, Ponencia Marco (Contribution principa<strong>le</strong>)..., 2005.114 Preuve de cette réalité se trouve dans <strong>le</strong> fait que dans l’évaluation du Pacte national de 2002 on a interdit “aux entreprisesd’exiger un document de militantisme dans aucun parti politique à l’heure d’offrir des postes de travail ”.66
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Guinée a fini par ratifier - en 20
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