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Lire le Fenêtres sur cours n°375 (Spécial Université d ... - SNUipp

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« On ne peut pas faire l’impasse<strong>sur</strong> <strong>le</strong> premier degré »12 eUNIVERSITÉd’automnedu <strong>SNUipp</strong>Le primaire est une prioritéaffichée par <strong>le</strong>gouvernement. Y a-t-il euconsensus pendant <strong>le</strong>sconcertations <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet ?C. F. Deux grands objectifs sontaujourd’hui assignés au systèmeéducatif. D’une part il faut qu’unjeune français <strong>sur</strong> deux obtienneun diplôme du supérieur. Etd’autre part, et peut être <strong>sur</strong>tout,il y a une exigence à réduire demanière drastique <strong>le</strong> taux d’élèves« en échec lourd », c’est à dire <strong>le</strong>taux de ceux qui sortent du systèmesans diplôme. Ils sont de 15à 20% d’une génération. Or l’essentielde cet échec lourd seconstruit pendant <strong>le</strong>s premièresannées de la scolarisation etconcerne essentiel<strong>le</strong>ment desenfants de milieux très défavorisés.D’où la nécessité évidente defaire de ces premières années del’éco<strong>le</strong> la priorité de l’engagementéducatif de ce gouvernement.Pendant la concertation, cettepriorité a été non seu<strong>le</strong>ment portéepar <strong>le</strong>s acteurs du premierdegré mais aussi par <strong>le</strong>s parentsd’élèves, <strong>le</strong>s acteurs économiques,<strong>le</strong>s grandes centra<strong>le</strong>s syndica<strong>le</strong>s,etc. On peut par<strong>le</strong>r de très largeconsensus.Comment la priorité sedécline-t-el<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>rapport que vous avezremis au Président ?C. F. S’il est exact que « tout » n’estpas un problème de moyens, auprimaire, <strong>le</strong>s moyens sont un problème.Et <strong>le</strong> rapport préconise deconsacrer prioritairement <strong>le</strong>smoyens nouveaux dégagés dans<strong>le</strong>s futures lois de finances àl’éco<strong>le</strong> primaire. Cel<strong>le</strong>-ci a été victimede sa bonne image. Depuisdes années, quand on interroge<strong>le</strong>s Français, plus <strong>le</strong> niveau monte,plus l’image se dégrade, commesi tout allait bien au primaire etque l’enseignement secondaireportait seul la responsabilité denos résultats médiocres dans <strong>le</strong>sChristian ForestierChristian Forestier est administrateur général du Conservatoire nationaldes arts et métiers (CNAM). Cet ancien recteur a été directeur decabinet du ministre de l’éducation nationa<strong>le</strong> Jack Lang en 2000. Il a étél’un des rapporteurs du rapport de la concertation « Refondons l’éco<strong>le</strong>de la République ».évaluations internationa<strong>le</strong>s. Paradoxe,<strong>le</strong>s moyens donnés à l’éducation,normaux dans l’ensemb<strong>le</strong>,sont au primaire très en deçà dela moyenne de ce qui se fait dans<strong>le</strong>s autres pays alors qu’au lycée<strong>le</strong>s dépenses sont bien supérieures.Autre proposition du rapport,l’affectation de plus demaîtres que de classes dans <strong>le</strong>séco<strong>le</strong>s des territoires en difficultépour permettre aux équipes detravail<strong>le</strong>r autrement et mieux. Il nes’agit pas là de faire seu<strong>le</strong>mentbaisser <strong>le</strong>s effectifs de classecomme dans l’expérimentationdes CP à effectifs réduits maisbien d’avoir une nouvel<strong>le</strong>approche pédagogique.La maternel<strong>le</strong> a été l’objetd’un atelier. Dans <strong>le</strong> rapport,il est dit qu’el<strong>le</strong> doit être«préservée», est-el<strong>le</strong> endanger ?« Le primaire a étévictime de sa bonneimage. »C. F. Dès la première heure, du premieratelier <strong>sur</strong> la maternel<strong>le</strong>, il ya eu un grand nombre d’interventionspour dénoncer <strong>le</strong>s dangersde la primarisation de l’éco<strong>le</strong> primaire.Je ne m’attendais pas à unetel<strong>le</strong> unanimité. On est allé beaucouptrop loin semb<strong>le</strong>-t-il dansl’identification de la GS commepremière année du cyc<strong>le</strong> desapprentissages fondamentaux.C’est pourquoi, nous proposonsde réaffirmer la GS comme partieintégrante du cyc<strong>le</strong> des apprentissagespremiers avec la PS et la MS.Nous avons aussi demandé que lamaternel<strong>le</strong> soit l’objet d’une formationspécifique. Il n’est pasquestion de créer un corps de professeursd’éco<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> mais© BRUNO LEVY« réaffirmer la GS commepartie intégrante ducyc<strong>le</strong> des apprentissagespremiers »de reconnaître une identité et desmissions propres. Et bien évidemmentil est rappelé la nécessité deréserver l’accueil précoce, deuxans révolus, aux zones <strong>le</strong>s plus diffici<strong>le</strong>s.La formation est un élémentphare de la future loid’orientation. Quels sont <strong>le</strong>sprincipes qui ont été définispendant la concertation ?C. F. On reste perp<strong>le</strong>xe <strong>sur</strong> ce quis’est passé durant <strong>le</strong>s cinq dernièresannées pour qu’on en soitarrivé à négliger à ce point touteidée de formation professionnel<strong>le</strong>des enseignants. Il n’y a pas eudébat dans <strong>le</strong>s concertations pourfaire de cette question une nécessité.Bien sûr on pourrait à l’infinidiscuter de la place du con<strong>cours</strong>mais <strong>le</strong> sujet fondamental restequels types de formation on veutau sein des éco<strong>le</strong>s supérieures duprofessorat et de l’éducation.Nous avons émis trois préconisations.La première c’est que l’ensemb<strong>le</strong>des personnels soientformé au sein de la même structureavec une part de curriculumcommun mais que la diversité desmétiers (maternel<strong>le</strong>, élémentaire,collège, lycée professionnel...) soitreconnue dans des cursus propresavec une alternance entre l’académiqueet <strong>le</strong> professionnel. Enfin,dans ces formations des praticiensen activité doivent intervenirau côté des universitaires et desformateurs des ESPE. De plus laformation initia<strong>le</strong> ne doit pascacher l’indigence de la formationcontinue. Il faut que cette obligationsoit rendue effective pourl’état et que <strong>le</strong>s sommes consacréessoient en rapport avec <strong>le</strong>sbesoins. Propos recueillis par Lydie Buguet27LOID’ORIEN-TATION

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