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Lire le Fenêtres sur cours n°375 (Spécial Université d ... - SNUipp

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12 eUNIVERSITÉd’automnedu <strong>SNUipp</strong>du concret ! »«Nous militonsfortement pour que cesrecherches irriguent <strong>le</strong>métier de manièrenaturel<strong>le</strong>. »pistes aux enseignants pour faireclasse. Pas de recettes mirac<strong>le</strong>sprêtes à l’emploi, mais desapproches pédagogiques donton sait que <strong>le</strong>s élèves <strong>le</strong>s plus fragi<strong>le</strong>stireront profit. Nous militonsfortement pour que cesrecherches irriguent <strong>le</strong> métier demanière naturel<strong>le</strong>. Par là, il y a dequoi redonner des contenussolides aux formations.Êtes-vous prêts aussià changer <strong>le</strong>s rythmesscolaires ?S. S. Il faut remettre ce débat à saplace. Il ne suffira pas de changer<strong>le</strong>s rythmes pour améliorer <strong>le</strong>srésultats de l’éco<strong>le</strong>. Or, ce quifatigue un enfant, et assombrit lajournée d’un enseignant, c’est <strong>le</strong>poids de l’échec scolaire. Laréforme des rythmes est unebonne chose si el<strong>le</strong> permet auxenseignants de mieux faire <strong>le</strong>urmétier et de repenser <strong>le</strong>s contenuspédagogiques.La journée est trop lourde, dit <strong>le</strong>ministre. C’est vrai. Mais alors laréforme doit aboutir à une journéescolaire allégée, avec plus detemps de respirations pour <strong>le</strong>sélèves comme pour <strong>le</strong>s enseignants.De fait, cette question ne peutêtre baclée et réduite aux contingencesbudgétaires <strong>sur</strong> qui doitfinancer la fin de journée...Qu’attendez-vous donc,principa<strong>le</strong>ment, de cetterefondation ?S. S. En premier lieu, la réductiondes inégalités pour la réussite detous <strong>le</strong>s enfants. Les inégalités àl’éco<strong>le</strong> sont insupportab<strong>le</strong>s,injustes socia<strong>le</strong>ment. Décrochage,précarité, exclusion : destin scolaireet destin professionnel sontaujourd’hui étroitement corrélés.Sans diplôme, sans qualification,on n’a pas de travail. Il y a 40 ans,on pouvait s’accomoder del’échec qui ne signait pas automatiquementl’impossibilité à trouverdu travail. Aujourd’hui, c’estimpossib<strong>le</strong>.Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s premièresme<strong>sur</strong>es que vous attendez ?S. S. Tout d’abord, rien ne se ferasans <strong>le</strong>s enseignants. Ils ont unavis qui doit être entendu. C'estun préalab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>ur redonnerconfiance. Inuti<strong>le</strong> d’ouvrir tous <strong>le</strong>schantiers à la fois. Mieux vaut uncap clair et soutenu que des réformettesmal ficelées, remises deuxans après <strong>sur</strong> <strong>le</strong> tapis. L’éco<strong>le</strong> atrop souffert de ces mouvementsde balancier, el<strong>le</strong> a besoin d’untravail qui s’inscrit dans la durée.Pas seu<strong>le</strong>ment une loi posée <strong>sur</strong><strong>le</strong> papier, mais éga<strong>le</strong>ment devraies possibilités offertes auxenseignants de mettre en musiquedes priorités claires auxquel<strong>le</strong>s setenir.Quel<strong>le</strong>s priorités ?Commençons par la maternel<strong>le</strong>qui doit retrouver des cou<strong>le</strong>ursavec notamment un effort sansprécédent <strong>sur</strong> une formation spécifiqueet adpatée. Ensuite, il fautrepenser <strong>le</strong> rapport au temps(programmes, évaluation, cyc<strong>le</strong>)et s’attaquer aux inégalités enmettant notamment <strong>le</strong> paquet <strong>sur</strong>l’éducation prioritaire. N’oublionspas <strong>le</strong> dossier direction d’éco<strong>le</strong>.Des évolutions sont indispensab<strong>le</strong>sen matière de temps et dereconnaissance de la fonctionavec pourquoi pas une formationqualifiante.Sur tous ces aspects, on toucheaux conditions d’exercice dumétier qui doivent donc êtrerevues.« il ne suffira pas dechanger <strong>le</strong>s rythmespour améliorer <strong>le</strong>srésultats de l’éco<strong>le</strong>. »C’est-à-dire ?S. S. Que <strong>le</strong>s enseignants soientformés, reconnus, revalorisés.Qu’ils retrouvent un rythme detravail apaisé et serein, desespaces pour travail<strong>le</strong>r en équipe,pour trouver des solutions,construire des projets et non remplirdes tab<strong>le</strong>aux d’indicateurs.Seul on s’épuise, parfois même onsouffre. À plusieurs on est plusintelligent, on trouve des solutions,on se soutient.Le <strong>SNUipp</strong> a mené une enquêteauprès de 30 000 enseignants <strong>sur</strong><strong>le</strong> travail invisib<strong>le</strong> : la préparationde la classe, <strong>le</strong>s corrections, l’élaborationd’outils, <strong>le</strong>s recherchespour <strong>le</strong>s séances, <strong>le</strong>s rencontresavec <strong>le</strong>s parents, <strong>le</strong>s échangesavec <strong>le</strong>s collègues. Cette facecachée mais bien réel<strong>le</strong> de notretravail devrait être mieux reconnuedans <strong>le</strong>s heures de service et,conséquemment, la charge d’enseignementbaisser.Vous penchez pour uneréduction des heures faceaux élèves ?S. S. C’est un débat à avoir dans laprofession et avec <strong>le</strong> ministère. Lefait est que, lors des comparaisonsinternationa<strong>le</strong>s, il n’y pas de corrélationentre <strong>le</strong> nombre d’ heuresd’enseignement et la réussite scolaire.La Finlande n’en est pas <strong>le</strong>seul exemp<strong>le</strong>. Toutes <strong>le</strong>srecherches affirment que ce quiest déterminant, c’est <strong>le</strong> tempsréel que <strong>le</strong>s élèves passent à bienapprendre.L’État resserre drastiquementses dépenses, sauf pourl’éducation nationa<strong>le</strong>…S. S. Seu<strong>le</strong>, l’éco<strong>le</strong> ne rég<strong>le</strong>ra pastoutes <strong>le</strong>s inégalités de la société.On a donc besoin d’une politiquepublique volontariste en matièred’accés à l’emploi, au logement, àla santé... Cela passe notammentpar des services publics de qualitédont l’éco<strong>le</strong>. Dans <strong>le</strong>s 60 000postes promis par <strong>le</strong> Président, lapriorité au primaire ne pourra pasêtre la promesse d’un printemps.Il faut que ça se voie, que cela sevive au quotidien avec plus demoyens : “plus de maitres que declasses”, des RASED, mais aussides effectifs réduits qui sontparmi <strong>le</strong>s plus chargés d’Europe.Il est évident que <strong>le</strong> travail n’estpas <strong>le</strong> même dans une classe de30 élèves que dans une de 22.Dans <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s qui concentrent<strong>le</strong>s difficultés scolaires, l’allègementdoit être significatif.Et la formation ?S. S. Le <strong>SNUipp</strong> exige une formationde haut niveau. Sur ce point,il a gagné <strong>le</strong> retour de la formationprofessionnel<strong>le</strong>. Il ne s’agit paspour autant d’en revenir aux IUFMqui n’étaient pas toujours suffisammentarmés pour véhicu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>ssavoirs professionnels propres àl’éco<strong>le</strong> primaire. Sans réel<strong>le</strong> formation,tout se passe comme si chacundans son coin, on devaitréinventer <strong>le</strong> métier. C’est épuisant.Il faut faire entrer à l’universitédes professeurs des éco<strong>le</strong>squi pourront être <strong>le</strong>s formateursde demain tout en alimentantl’éco<strong>le</strong> de nouveaux savoirs professionnelsdont on sait qu’ilsbénéficient aux plus fragi<strong>le</strong>s. C’estaussi cela, la priorité au primaire !Propos recueillis par Jacques Mucchielli29LOID’ORIEN-TATION

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