Martinique rallye tour L’HEURE de la relance 16 <strong>Echappement</strong>
Le MRT se déroule autour de La Trinité, à l’est de l’île : le parc fermé nocturne n’est pas plein, mais on espère mieux l’an prochain. En créant le Martinique Rallye Tour, Willy Nallamoutou-Sancho et sa jeune équipe de volontaires espèrent relancer dans leur île une discipline en perte de vitesse, faute de concurrents. En participant à l’épreuve, Simon Jean-Joseph a mis sa notoriété, son expérience, sa passion dans l’aventure et c’est gagnant ! Texte et photos FRéDéRIC BILLET La dernière fois que Simon Jean-Joseph avait couru sur ses terres, c’était fin 2004, sur une Clio Super 1600 et pour fêter son premier titre de champion d’Europe. Il avait alors suscité un engouement fantastique de la part de la population qui avait réservé un accueil triomphal à son idole. Avec deux sacres européens et trois titres de champion de France des rallyes, dont un sur terre et plusieurs participations remarquées en WRC, il reste un grand ambassadeur du sport automobile dans les Antilles. Bien qu’il ne coure plus que très épisodiquement, on sait qu’il est un ouvreur efficace de Sébastien Ogier, quadruple champion du monde. Autant dire que Willy Nallamoutou-Sancho, l’organisateur en chef du Martinique Rallye Tour, a visé juste en lui demandant de participer à la deuxième édition de son rallye. Ainsi, Simon était au départ sur une DS3 WRC gréée par l’équipe PH Sport. Pour avoir récemment couru à la Barbade et en Jamaïque, il a également contribué à faire venir Jeffrey Panton, l’un des meilleurs pilotes, sur une Focus WRC. Du coup, les Martiniquais vont ainsi voir évoluer deux voitures du niveau mondial, et il y a bien longtemps que d’aussi grosses autos n’avaient plus figuré au départ d’une épreuve locale. En mode survie Derrière, en effet, les plateaux s’étiolent depuis quelques années. S’il reste des pilotes émérites, ils ne disposent plus guère d’un matériel de pointe. Steeven Orosemane, trente ans, champion de Martinique 2015 et l’un des candidats à la succession de « Maître Jean-Jo » dispose d’une Twingo R2 Evo. L’an passé, il a perdu le titre face à Stéphane Gallet de Saint Aurin, lequel pilote une Toyota Corolla 1600 GT F2000/13 datant de 1985 ! Hormis une Porsche GT10, une Celica Groupe A, une Mégane kit car et une RS plus moderne, on trouve surtout de petites autos type C2 R2, Clio, 106 ou 206. Le calendrier 2017 comporte cinq rallyes (dont quatre en régional) et six courses de côte. Dans ces dernières, hormis une monoplace et un proto, la clientèle est la même qu’en rallye. Au total, la moyenne actuelle des participants des deux disciplines se situe entre quinze et dix-huit voitures. Le plateau d’une trentaine de concurrents réunis pour le Martinique Rallye Tour est donc exceptionnel par les temps qui courent. Pilote depuis deux décennies et chargé de la sécurité sur le MRT, Bruno Marie-Claire explique : « Dans les années 95 à 2004, avec Simon Jean-Joseph en Subaru, Jacques Mossière en 306 Maxi, Serge Litée en Toyota WRC et d’autres, les plateaux comptaient entre trente et quarante concurrents, avec de belles autos et un public nombreux. Quand j’ai commencé à courir en 1997, des formules intéressantes existaient pour attirer des gens au rallye, ■■Un comité qui organise de bonnes épreuves donne envie à un pilote d’y venir, à un partenaire d’investir et aux journalistes d’en parler Bruno Marie-Claire notamment le Volant Somafi, une société d’investissement. Nous avions trois 106 Rallye que l’on partageait en binômes : on se répartissait les rallyes et l’équipage qui ne courait pas faisait l’assistance aux autres. En même temps, l’organisation des épreuves était beaucoup plus carrée, avec notamment l’aide de Marc Currat qu’on faisait régulièrement venir de métropole. Ensuite, des guéguerres internes dans les ASA, ont mis la pagaille et conduit certains pilotes à arrêter, sans que d’autres prennent le relais. Un comité qui travaille bien et organise de bonnes épreuves donne envie à un pilote de courir, à un partenaire d’investir et aux journalistes de parler du sport automobile en Martinique. Les concessionnaires s’impliquent, font du battage et de la pub t <strong>Echappement</strong> 17