Echappement

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Martinique rallye tour
autour de leur présence, bref ça
roule. A l’inverse, quand le
niveau d’organisation a baissé,
les concurrents ont déserté, les
médias sont passés à autre
chose, de même que les
concessionnaires et autres
partenaires, jusqu’à donner
aujourd’hui des plateaux plutôt
squelettiques… »
Nouvelles vagues
Présent sur le terrain, Bernard
Demeuzois, responsable de la
commission Rallye à la FFSA,
Résistance
a été bluffé par l’afflux de
Pour autant, quel que soit le volontaires à des postes
matériel dont ils disposent, les d’encadrement : « Dès mon
pilotes qui résistent ne boudent arrivée, j’ai fait passer dix-sept
pas leur plaisir, participent en candidats pour des examens de
général à toutes les manches et commissaire sportif ou technique,
s’entraident, pour que leur directeur de course et autres,
noyau dur continue à exister, avec une grosse proportion de
malgré une conjoncture difficile jeunes que j’ai senti très motivé. »
et quelques contraintes liées à Cadette de la promo du haut de
l’éloignement. Pour Steeven ses vingt et un ans, Anne-
Orosemane : « Chez nous, outre Emmanuelle explique : « J’aime
le prix des voitures, il n’y a pas la vitesse et les voitures, depuis
de préparateur, alors on évite le toujours. Je cours comme
matériel trop sophistiqué et copilote depuis quelque temps,
quand on veut une voiture, on notamment avec Willy
en cherche une bonne avec de Nallamoutou-Sancho depuis l’an
vraies garanties de fiabilité. passé. Pour les participants, un
J’ai acheté ma Twingo R2 chez rallye coûte cher et ne rapporte
Chazel et sur ses conseils, je rien du tout aux pilotes qui
n’ai pas pris la version 205 doivent tout financer par
chevaux, plus pointue à faire eux-mêmes. En dehors du MRT,
rouler avec une structure les autres rallyes manquent de
familiale. »
visibilité et c’est difficile pour les
Contre-exemple, Stéphane sponsors d’avoir un retour
Gallet a choisi le système D : intéressant. C’est plutôt par
« Avec l’aide de mon partenaire amitié ou relations commerciales
qui importe des pièces que ça fonctionne. J’ai
■■Organisateurs, concurrents : tous ont
japonaises et coréennes, nous
avons fait évoluer ma vieille
Corolla au coup par coup, en
fonction des rentrées d’argent.
Je suis passé du moteur 120 ch
d’origine à un 20 soupapes de
170 ch, j’ai désormais des
suspensions Soben réglables,
des disques de freins plus gros
dans mes jantes de 15 pouces et
une boîte à crabots, suite à un
gros travail d’adaptation. On
finit par faire efficace sans se
ruiner. » En clair, on retrouve
chez nos Martiniquais les
mêmes efforts pour vivre leur
passion que chez les
métropolitains qui animent
régulièrement la course dans les
classes de nos régions plus
proches.
18 Echappement
Plus que la victoire finale, Simon
Jean-Joseph aura apprécié de
parcourir de superbes spéciales
au volant d’un appareil aussi
performant que la DS3 WRC de PH
Sport, avec le toujours efficace
Jack Boyère à ses côtés.
du pain sur la planche s’ils veulent y
arriver, mais le potentiel est là
Simon Jean-Joseph
commencé comme commissaire
stagiaire à dix-neuf ans puis
passé cet examen de titulaire,
juste avant le MRT. Je trouve ça
sympa d’avoir un rôle de l’autre
côté de la barrière, d’être utile
pour notre sport, même si
j’avoue que je préfère être dans
une voiture, J’aimerais même
passer un jour au volant, comme
je l’ai déjà fait une fois en
voiture zéro. »
Murielle, pour sa part, vient
d’être promue directrice de
course : « J’ai commencé ma
vie professionnelle comme
secrétaire dans un garage. Un
collègue m’a fait découvrir le
milieu. J’ai été copilote, puis
pilote. J’ai arrêté en 2009 au
volant mais continué quelques
bonus vidéo
www.echappement.com
années comme coéquipière.
Désormais, je suis de l’autre
côté de la barrière parce qu’on
en a besoin. Cet encadrement est
indispensable pour la survie de
notre passion dans de bonnes
conditions de
sécurité. Organisateurs et
pilotes : on tire tous la langue
pour trouver des partenaires.
Avec un parc de concurrents
locaux aussi réduit, on peut
moins compter sur la manne
des engagements dans le
budget d’un rallye. Autour de
nous, il y a un groupe de
spectateurs passionnés qui nous
suivent partout. Parmi eux,
beaucoup aimeraient courir,
bien plus que la vingtaine de
concurrents réguliers de notre
championnat. Mais ils n’ont tout
simplement pas les moyens. Un
rallye comme le MRT peut
relancer la machine. »
Regain
« Reculez-moi cette barrière s’il
vous plaît et les gens derrière,
restez plus loin, vous êtes dans
l’échappatoire… Vous aimez
tous le rallye, alors soyez
prudent et cool pour que ça
continue… Ouais, c’est ça,
merci les gars et bon spectacle…
Départ de la spéciale dans cinq
minutes, régalez-vous, ça va
débouler… » Par les gros
haut-parleurs du véhicule de
sécurité, Bruno Marie-Claire sait
trouver les mots justes pour
canaliser la foule d’une densité
bluffante ! Dans son sillage,
votre serviteur a la chance de
partager la voiture
« Organisation » de Bernard
Demeuzois, observateur avisé.
Outre quelques points chauds
qui restent perfectibles au niveau
risque, nous nous accordons sur
deux choses : d’une part
l’affluence est exceptionnelle,
d’autre part, les spéciales du
Largement sollicité et volontiers
disponible, Bernard Demeuzois,
le « Monsieur Rallye » de la FFSA
n’a pas fait le voyage pour rien.
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