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AUTOINSIDE Édition 7/8 – juillet-août 2020

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TECHNIQUE & ENVIRONNEMENT<br />

lisation de l’énergie dans l’électricité et le chauffage<br />

à distance reste donc la meilleure solution. Si<br />

l’on additionne tout, le taux de recyclage automobile<br />

est de 90 %. Les résidus sont principalement<br />

les rejets thermiques et le laitier des incinérateurs<br />

d’ordures ménagères.<br />

Comment réussir le grand écart entre le<br />

contrôle des coûts et le taux de réutilisation<br />

le plus élevé possible ?<br />

Les métaux récupérés ont parfois une grande<br />

valeur et sont revendus à des fonderies ou des<br />

aciéries. Les recettes financent en général le recyclage<br />

automobile. Le marché joue avec l’offre et la<br />

demande. Du côté de l’élimination des déchets,<br />

la Fondation Auto Recycling Suisse soutient les<br />

broyeurs par des subventions afin d’atténuer les<br />

coûts, plus élevés qu’à l’étranger, et de contrôler<br />

le processus d’élimination. Le but est de broyer<br />

les véhicules hors d’usage en Suisse, et non de<br />

les envoyer à l’étranger. Mais il faudrait plus de<br />

subventions pour augmenter le taux de réutilisation,<br />

ce qui nécessiterait de lourdes contraintes<br />

administratives et les contrôles adéquats. Ce serait<br />

disproportionné, nous voulons donc l’éviter.<br />

Dans quelle mesure l’économie circulaire a-telle<br />

évolué depuis la création de la Fondation ?<br />

La réutilisation des pièces et le recyclage des métaux<br />

étaient déjà pratiqués avant notre Fondation.<br />

Concernant les métaux, il y a un transfert<br />

de l’acier et du fer vers l’aluminium. Du fait de la<br />

part croissante de l’électronique, les métaux rares<br />

ainsi que les métaux nobles sont de plus en plus<br />

utilisés. Ils sont intégrés en faibles quantités et<br />

difficiles à revaloriser. La principale évolution a<br />

été la réutilisation des métaux issus des résidus<br />

des incinérateurs d’ordures ménagères. La Fondation<br />

s’est particulièrement engagée sur ce point,<br />

car les fractions légères des résidus du broyage<br />

comportent encore jusqu’à 10 % de métaux qui<br />

doivent être récupérés.<br />

Comment jugez-vous le rôle du législateur<br />

pour favoriser l’économie circulaire ? Faut-il,<br />

par exemple, introduire une obligation de<br />

recyclage et de redevance ?<br />

Je suis opposé à taxer ce qui a en principe une<br />

valeur positive. En effet, avec une taxe (ce peut<br />

être également une contribution de recyclage<br />

facultative), il faut mettre en place un lourd appareil<br />

administratif et de contrôle, qui engloutit<br />

d’emblée une partie de cette taxe. C’est valable<br />

pour les véhicules conventionnels, avec leur<br />

moteur à combustion. Les véhicules électriques<br />

auront probablement besoin d’aides financières.<br />

Car le transport, la destruction et la valorisation<br />

de grosses batteries au lithium-ion entraînent à<br />

l’heure actuelle des coûts élevés. Nous sommes<br />

en train de calculer ce qu’ils représenteront à<br />

l’avenir, en collaboration avec Auto-Suisse et<br />

avec l’aide de l’Empa. Dans tous les cas, des<br />

subventions seront nécessaires. S’il existe une<br />

demande en faveur de la réutilisation des batteries<br />

au lithium, le recyclage peut alors être rentable<br />

et donc envisageable. Puisque les batteries<br />

hors d’usage ont encore une capacité résiduelle<br />

de 70 %, leur utilisation dans des stockages stationnaires<br />

est tout à fait possible. Des projets<br />

sur ce thème sont en cours, avec la participation<br />

des constructeurs automobiles.<br />

Les motorisations alternatives gagnent des<br />

parts de marché. Quel impact ont-elles sur la<br />

valorisation des véhicules hors d’usage ?<br />

Actuellement, il n’y a presque aucun véhicule<br />

électrique ni hybride à recycler. Il est difficile<br />

d’estimer si les véhicules alternatifs vont s’exporter<br />

à grande échelle : aujourd’hui, les véhicules<br />

d’occasion s’écoulent très vite, et font ensuite<br />

défaut pour la valorisation. Je suis assez<br />

sceptique, car les technologies complexes et<br />

l’électronique sont moins faciles à réparer, cependant<br />

l’être humain est créatif.<br />

Comment les entreprises de valorisation<br />

automobiles gèrent-elles les batteries des<br />

véhicules électriques ? D’un point de vue<br />

financier, le recyclage est-il pertinent ?<br />

De même que pour les garagistes, les entreprises<br />

de valorisation automobiles ont besoin<br />

de personnel qualifié pour s’occuper des équipements<br />

à haute tension. Le démontage de la<br />

batterie doit s’effectuer selon les instructions<br />

du constructeur et en respectant scrupuleusement<br />

les mesures de sécurité. Concernant la<br />

batterie, il faut s’interroger sur son état. Elle<br />

peut servir de pièce détachée, ou être recyclée.<br />

Le recyclage d’une voiture électrique devrait à<br />

l’avenir devenir une activité lucrative, car des<br />

matériaux d’une grande valeur y sont intégrés.<br />

Je pense, par exemple, aux conduites et enroulements<br />

en cuivre, à l’utilisation croissante de<br />

l’aluminium, mais aussi du cobalt, du nickel,<br />

du manganèse.<br />

En raison des alternatives, est-ce qu’Auto<br />

Recycling va connaître un changement<br />

fondamental ?<br />

Il n’y aura pas de changements importants.<br />

Avec les nouveaux défis technologiques, il y<br />

aura moins d’entreprises, mais elles seront davantage<br />

spécialisées. C’est une évolution qu’il<br />

faut saluer. Il ne faudra pas oublier qu’au cours<br />

des 20 prochaines années, il y aura toujours<br />

une majorité de véhicules conventionnels<br />

dans la valorisation.<br />

Sera-t-il un jour possible de fabriquer une<br />

voiture en matériaux 100 % recyclés ?<br />

C’est certainement déjà possible, mais peu souhaitable<br />

sur le plan écologique. Les nouvelles<br />

technologies, comme les moteurs électriques,<br />

exigent des matériaux nouveaux ou disponibles<br />

en plus grande quantité. Ces matières<br />

ne peuvent pas être fournies uniquement par<br />

le recyclage, comme on le constate pour le<br />

lithium ou le cobalt. Depuis des années, bon<br />

nombre de constructeurs ont recours à des<br />

matières premières renouvelables, telles que<br />

le lin ou le sisal. Ces matières ne peuvent être<br />

recyclées que partiellement, mais elles présentent<br />

un bilan carbone neutre. Aujourd’hui,<br />

les constructeurs insistent à nouveau pour que<br />

la part du recyclage soit augmentée. Il ne faut<br />

pas oublier que les principaux métaux sont<br />

produits depuis plusieurs décennies en grande<br />

partie à partir de déchets de valeur. <<br />

Plus d’informations :<br />

stiftung-autorecycling.ch<br />

MIDLAND, MARQUÉ PAR PLUS DE<br />

130 ANS D’EXPÉRIENCE. MIDLAND.CH

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