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AUTOINSIDE Édition 7/8 – juillet-août 2020

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FORMATION<br />

Le passage de l’école à la vie professionnelle constitue une étape importante<br />

pour les jeunes. La recherche d’une place d’apprentissage<br />

en fait partie. Pour les jeunes, la pandémie de coronavirus complique<br />

ce processus, qui est de toute manière semé d’embuches. Les<br />

chiffres le montrent clairement : dans la branche automobile et sur<br />

orientation.ch, 584 places d’apprentissage étaient encore vacantes au<br />

17 juin (commerce de détail et employés de commerce), dont 518 dans<br />

le métiers techniques. À titre de comparaison, environ 3000 élèves<br />

sortant de l’école obligatoire commencent chaque année une formation<br />

professionnelle initiale dans un garage, si bien que les places vacantes<br />

représentent un bon cinquième du total. Il faut prendre des<br />

mesures pour les pourvoir.<br />

Pour aider les jeunes à en trouver une place de formation et les entreprises<br />

à pourvoir leurs postes, la Confédération, les cantons et les<br />

organisations du monde du travail ont uni leurs forces au sein d’une<br />

Task Force. Cette Task Force « Perspectives Apprentissage <strong>2020</strong> »<br />

a approuvé le programme de promotion « Places d’apprentissage<br />

Covid-19 », qui permet à la Confédération de soutenir prioritairement<br />

des projets dans le cadre des crédits existants. La Task Force évalue<br />

en outre régulièrement les conséquences du coronavirus sur le marché<br />

des places d’apprentissage.<br />

Comme le montrent les tendances cantonales obtenues fin mai, la<br />

situation les concernant est stable en Suisse alémanique malgré la<br />

conjoncture tendue. En Suisse latine, le nombre de contrats d’apprentissage<br />

signés a considérablement baissé par rapport à 2019. Dans<br />

l’ensemble du pays, 48 000 contrats d’apprentissage ont été conclus<br />

à la fin mai, soit environ 4 % de moins qu’en mai 2019. Tous les cantons<br />

ont pris des mesures pour améliorer l’intermédiation entre les<br />

postes vacants et les candidats, notamment grâce au renforcement et<br />

au ciblage du marketing des places d’apprentissage, à l’intensification<br />

de l’orientation professionnelle, à des annuaires, à des offres-relais ou<br />

à un accompagnement individuel des jeunes. En collaboration avec<br />

des bourses de places d’apprentissage de dernière minute, certains<br />

cantons prévoient également d’informer les jeunes à propos des places<br />

encore disponibles ou de les aider à signer un contrat d’apprentissage<br />

d’ici l’automne <strong>2020</strong>.<br />

De nombreuses organisations du monde du travail ont par ailleurs<br />

redoublé leurs efforts visant à convaincre les jeunes de choisir leurs<br />

métiers pour leur permettre de s’insérer dans la vie professionnelle.<br />

En cette période de coronavirus, l’UPSA s’engage encore plus pour<br />

les jeunes. Comme les stages de préapprentissage ont été annulés en<br />

raison du confinement, les élèves ont pu se familiariser avec les entreprises<br />

en ligne sur le site Internet metiersauto.ch. Toutes les formations<br />

professionnelles initiales ont été présentées sous forme de<br />

vidéos à cet effet. Dans une interview, Olivier Maeder, le responsable<br />

de la formation à l’UPSA, évoque la situation actuelle de l’apprentissage<br />

dans la branche automobile.<br />

Olivier Maeder, chef du service Formation UPSA. Source : Médias UPSA<br />

Monsieur Maeder, 584 places d’apprentissage n’étaient pas<br />

encore pourvues dans la branche automobile le 17 juin. Comment<br />

se porte notre branche par rapport aux autres ?<br />

Par chance, nos membres continuent de proposer des places malgré<br />

la crise. Il s’agit maintenant de les pourvoir avec des élèves adaptés.<br />

Contrairement à d’autres branches, nous n’avons donc pas de problème<br />

du côté de l’offre. C’est plutôt la demande qui fait défaut, c’està-dire<br />

que nous ne trouvons pas assez de jeunes.<br />

En quoi pourvoir encore à temps les places d’apprentissage vacantes<br />

dans la branche automobile est-il particulièrement difficile ?<br />

Le défi principal est lié au calendrier. Aucun test d’aptitude ni stage de<br />

préapprentissage n’a eu lieu au printemps pendant plus de deux mois, le<br />

processus de recrutement est donc au point mort et vient à peine de redémarrer.<br />

Pour notre branche, il faudrait que le groupe de travail national,<br />

qui s’occupe du recrutement des apprentis en <strong>2020</strong> dans toutes les<br />

branches, reporte exceptionnellement la date de signature des contrats<br />

d’apprentissage au mois d’<strong>août</strong>. Il sera également difficile de pourvoir<br />

les places d’apprentissage de 2021, car ce processus a aussi commencé<br />

tardivement du fait de la crise, du moins en Suisse alémanique.<br />

L’UPSA a-t-elle pris d’autres mesures visant à promouvoir<br />

l’apprentissage ?<br />

Par l’entremise des médias, nous communiquons par exemple à propos<br />

des nombreuses places d’apprentissage disponibles et des stages de préapprentissage<br />

dans les métiers de l’automobile afin d’attirer l’attention des<br />

parents et de susciter l’intérêt des jeunes. En première instance, il ne s’agit<br />

pas de créer une nouvelle offre dans la branche automobile, mais, comme<br />

je l’ai déjà dit, de trouver des jeunes en fin de scolarité au profil adapté<br />

pour pourvoir les postes vacants. À cet effet, nous prions nos membres<br />

de publier également toutes leurs places d’apprentissage vacantes sur<br />

orientation.ch. Nous soutenons en outre notamment le projet « Pouls des<br />

places d’apprentissage » (voir page 56). Pendant la crise du coronavirus,<br />

nous avons également permis aux jeunes de découvrir des entreprises sur<br />

notre site Internet et nous avons communiqué dans les médias.<br />

D’après vous, comment va évoluer la situation de l’apprentissage<br />

dans la branche automobile à l’avenir ?<br />

Depuis plusieurs années, les effectifs de jeunes démarrant un apprentissage<br />

et d’apprentis sont stables dans tous les métiers. Afin de les<br />

maintenir et de nous fier à ce niveau à l’avenir, nous devrons prendre<br />

plus de mesures de recrutement chaque année. Nous devrions toutefois<br />

aussi tenter d’augmenter la part de jeunes diplômés qui restent<br />

dans la branche automobile. Il est effet de notoriété publique que<br />

notre branche souffre aussi d’une pénurie de main d’œuvre malgré le<br />

nombre constant, et réjouissant, de contrats d’apprentissage. <<br />

<strong>AUTOINSIDE</strong> | Juillet <strong>–</strong> Août <strong>2020</strong>55

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