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AMBITION<br />
À son domicile, à Sousse.<br />
Le 10 septembre dernier, bon nombre de<br />
Tunisiens retenaient leur souffle. Ons<br />
Jabeur, alors 5 e mondiale et première<br />
joueuse arabe et africaine à parvenir à ce<br />
niveau, affrontait pour la finale dame de<br />
l’US Open, la 1 re mondiale, la Polonaise<br />
Iga Swiatek. Dans un stade Arthur-Ashe<br />
comble et devant un public qui lui était<br />
tout acquis, la championne de tennis avait à bout de balle l’opportunité<br />
de remporter son premier tournoi de Grand Chelem à<br />
New York. Malgré un forfait avant le début de l’Open d’Australie,<br />
un échec au premier tour de Roland Garros – où elle est pourtant<br />
comme chez elle – et une défaite en finale de Wimbledon,<br />
2022 est paradoxalement une année majeure pour celle qui est<br />
entrée dans le top 10 du classement WTA fin 2021. Désormais<br />
numéro 2, elle s’apprête à jouer en novembre la finale féminine<br />
du prestigieux tournoi ATP Finals, qui oppose les huit meilleures<br />
joueuses du monde.<br />
Le petit coup de pouce du destin tant espéré sur l’US Open<br />
n’a pas eu lieu : Ons Jabeur n’a pas franchi la marche supérieure,<br />
peut-être trop haute. Sur les deux sets joués, la jeune<br />
femme a alterné les (rares) moments de grâce et les hésitations,<br />
donnant l’impression qu’elle réitérait le scénario de la finale de<br />
Wimbledon, où, deux mois plus tôt, elle s’inclinait devant la<br />
Kazakhe Elena Rybakina. « Elle n’a pas de chance avec les jeunes<br />
joueuses grandes et blondes, ce sont de véritables machines »,<br />
se consolent ses fans tunisiens. Selon leurs pronostics, avec<br />
notamment deux victoires en circuit WTA à Madrid et Berlin,<br />
Ons pouvait faire la différence. Mais en dépit de son parcours<br />
étonnant, son endurance, sa volonté à toutes épreuves et son évolution<br />
régulière sur les dix dernières années, la championne ne<br />
s’est pas construit un mental à toutes épreuves et semble parfois<br />
intimidée par ses adversaires. « Elle doute, s’énerve contre elle<br />
et oublie qu’elle est douée », peut-on lire sur Internet de la part<br />
d’un supporter. Une réaction qui devient une entrave.<br />
UNE AFFAIRE DE FAMILLE<br />
Initiée au tennis par sa mère, Samira, qui a perçu le potentiel<br />
de sa cadette, elle reçoit sa première raquette à 3 ans. Après des<br />
débuts au club de Monastir, elle est licenciée auprès de celui de<br />
Hammam Sousse et intègre l’équipe nationale. Au cours de ses<br />
études au lycée sportif d’El Menzah, à Tunis, elle devient double<br />
championne d’Afrique des moins de 16 ans et médaillée d’or des<br />
premiers Jeux africains de la jeunesse. En 2010, elle est désormais<br />
numéro 1 du continent. « Si je gagne à Roland- Garros, je<br />
t’offre un thé », avait-elle un jour lancé à sa mère à 11 ans, relate<br />
FRANCK SEGUIN/PRESSE SPORTS<br />
76 AFRIQUE MAGAZINE I 433 – OCTOBRE 2022