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Volume 1 Cedric - revised luca Final - RUIG-GIAN

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2. Le contexte2.1. Le paradoxe angolaisLa plupart des observateurs font le même le constat : l’Angola est potentiellementl’un des pays le plus riches d’Afrique. Couvrant une superficie de 1 247 000 Km 2 , le paysest en majeure partie situé sur un plateau d’une altitude moyenne d’environ 1 200 mètres.Outre les réserves pétrolières substantielles, ce pays possède de nombreuses autresressources, telles que le diamant, la pêche, le bois, l’hydroélectricité. Doté d’une grandevariété climatique, l’Angola est un pays extrêmement fertile. Avant la guerre, il était mêmeexportateur net de produits agricoles. Son économie était relativement diversifiée et si l’ontient compte des critères africains, le niveau des infrastructures était plus qu’acceptable :aéroports, quelques voies ferrées et 70 000 kilomètres de routes, dont 15 000 goudronnés.En 1975, une décolonisation bâclée provoquant le départ subit de plus de 300 000citoyens portugais et le déclenchement d’une longue guerre civile conduit le pays à laruine. La facture est lourde : quatre millions de personnes, soit le quart de la population,ont été déplacés, les infrastructures sont en grande partie détruites et le coût du déminageatteint un montant de 3 à 4 milliards USD. Près de 65 pour cent de la population n’a pasaccès à une eau propre et 70 pour cent de la population vit avec moins de 1 USD par jour.La moitié des enfants (7 à 8 millions) souffrent de malnutrition, tandis que la mortalitéinfantile est de 150 pour mille.La guerre à pris fin en 2002. Si la progression des indicateurs macro-économiques estréelle, elle ne saurait faire illusion. Avec une production d’un million de baril/jour, lepétrole continue à représenter de 80 à 90 pour cent des exportations et des recettesgouvernementales.L’économie angolaise est profondément déséquilibrée en faveur du secteur pétrolier.L’agriculture et le secteur des hydrocarbures représentent 8 et 54 pour cent du Produitintérieur brut (PIB), mais n’emploient que 25 et 5 pour cent de la populationrespectivement, alors que 60 pour cent de la population active est au chômage, vivant pourune grande partie de l’aide internationale ou d’activités « informelles ». Le poids del’industrie pétrolière, dont les capitaux sont exclusivement d’origine étrangère, se trouveégalement dans la différence entre le Produit national brut (PNB) par habitant (460 USD)et le PIB par habitant (950 USD). En parité de pouvoir d’achat (18 milliards USD), le paysdispose de près de 1 300 USD par personne, ce qui ne classe plus l’Angola parmi les PMA.A Koestler écrivait que les « statistiques ne saignent pas ».Dans ce contexte, il est évident que la croissance du PNB est directement liée àl’augmentation du prix du baril. De fait, l’économie angolaise repose quasi-exclusivementsur cette seule ressource.En 2004, le montant des échanges aura dépassé 19 milliards USD et l’excédentcommercial a atteint 7 milliards USD. Les exportations de l’ordre de 14 milliards USDsont constituées à 90 pour cent de pétrole, le reste étant la vente de diamants expédiés enIsraël et en Belgique. 90 pour cent des investissements bénéficient à l’industrie pétrolièreet à ses activités annexes. Le décollage des investissements n’a pas eu lieu etl’industrialisation du pays tarde, car trop d’intérêts sont fixés sur les circuits d’importationde biens de consommation et de commodités.145

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