Volume 1 Cedric - revised luca Final - RUIG-GIAN

4. Bonnes pratiquesNous avons exposé plus haut l’état des lieux concernant la crise en présentant sesmanifestations, son ampleur et son envergure. La CGEOA et l’UGTA ont montré à traversleurs contributions respectives dans la prise en charge des retombées du séisme du 21 mai2003 des capacités évidentes. C’est un acquis capital qui mérite d’être valorisé au mieux. Acet égard, les principales observations relevées dans cette recherche pour affiner etdévelopper la contribution des partenaires sociaux à la prise en charge de l’urgence et leurparticipation au processus de reconstruction sont présentées ci-après :• l’analyse de la gestion des urgences et de la reconstruction par le Gouvernementalgérien suite au séisme montre que cette gestion a sensiblement gagné en rapidité eten efficacité ;• sur le terrain, il a été constaté une capacité des services gouvernementaux à jouer lacarte de la complémentarité et de l’intégration des compétences. L’administration a sufaire appel aux compétences associatives et privées pour favoriser des réponses rapidesen matière d’alimentation et de secours (Croissant Rouge, Scouts, HandicapInternational, UGTA, etc.). Outre une participation aux premie rs secours, elles ont puparticiper à toute la chaîne de solidarité ;• l’UGTA a apporté une contribution précieuse, parfois même essentielle, au processusde relèvement. Elle dispose d’une capacité de mobilisation rapide à l’apparition d’unecrise. De plus, la diversité de ses profils, missions et compétences font que l’UGTApeut proposer de nombreuses formes de soutien s’intégrant à une démarche stratégiqueaux populations touchées par les crises. La chaîne de solidarité mise en place par lacentrale syndicale était prête à l’engagement en quelques heures et a opéré jusqu’à lafin du mois de décembre 2003, date à laquelle le dispositif d’urgence a été levé ;• le gouvernement a expressément reconnu les capacités de l’UGTA en lui confiant desmissions de gestion et de coordination de 17 sites regroupant 200 familles sinistrées.Les conditions de l’exercice d’une telle responsabilité par un syndicat demandent àêtre diffusées notamment les organisations patronales afin de mutualiser l’expérience.Ce retour d’expérience suite au séisme peut permettre d’orienter les stratégies futuresd’intervention des partenaires sociaux ;• l’UGTA a institutionnalisé l’intervention d’urgence à travers la décision de lacommission exécutive nationale de doter la cellule nationale de solidarité (crée à lasuite du séisme) d’un statut de structure permanente ;• le développement de capacités locales de définition et de mise en œuvre de processusde création d’emploi dans une relation de proximité avec les populations sinistrées ensituation d’urgence, tel qu’initié par l’UGTA lors du dernier séisme, est une évolutionmajeure. Elle peut ouvrir une voie aux organismes donateurs qui interviennent ensituation de crise similaire de sous-traiter des projets générateurs d’emploi enpartenariat direct avec la structure permanente de solidarité de l’UGTA ;• les actions combinées avec des petites ONG entreprises par l’UGTA revêtent uneportée stratégique à laquelle il y à lieu de s’intéresser, car généralement les impératifsde l’urgence conduisent à privilégier les grandes ONG très organisées etparticulièrement réactives par rapport aux ONG de petite ou moyenne taille. Or cesdernières jouent un rôle essentiel de soutien moral et social de par leur connaissancedes populations et de l’environnement local. Ces ONG sont bien placées pour intégrerégalement une stratégie de récupération de l’emploi de proximité (notamment l’emploiinformel) et de sa promotion dans le cadre de la reconstruction ;198