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Sanda-Maria ARDELEANU Nicoleta MOROŞAN IMAGINAIRE ...

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de ce qu’il produit. Il a le temps d’opérer un choix parmi toutes les variantes possibles<br />

d’exprimer une pensée.<br />

Pour revenir à l’enquête, son unité minimale est constituée par la question. Les<br />

questions peuvent être à leur tour groupées dans un questionnaire ou faire partie<br />

intégrante d’un entretien.<br />

Pour ce qui est de l’entretien, il ne peut être qu’oral. La définition donnée par le<br />

Dictionnaire Larousse à l’entretien est « une conversation suivie » (Larousse, 1999). La<br />

conversation aura donc lieu oralement, soit face à face, soit par téléphone. Le rôle joué<br />

par l’enquêteur acquiert une importance considérable, dû au fait que le processus<br />

d’enquête n’aura pas lieu intégralement selon les pas antérieurement projetés par<br />

l’enquêteur, à cause des nombreux facteurs paralinguistiques et extralinguistiques qui<br />

interviendront soit comme adjuvants dans la transmission d’un message, soit comme<br />

opposants à la même transmission. Il s’agit de traits suprasegmentaux, l’intonation avec<br />

l’accentuation particulière de certains mots, l’enchaînement des unités phonologiques<br />

ou bien les signes gestuels qui peuvent accompagner les mots. L’enquêteur doit tenir<br />

compte de ces éléments contextuels à double sens et essayer de les maîtriser au<br />

maximum, car lorsque venant de sa part, ils peuvent dénoter des attitudes qui sont<br />

susceptibles d’influer sur le feed-back de l’enquêté, tandis que venant de la part de<br />

l’enquêté, ils renchérissent sur le message intentionné par celui-ci.<br />

L’oral est aussi le canal qui favorise l’interaction enquêteur – enquêté : selon le<br />

type d’entretien envisagé, l’enquêteur a l’occasion d’expliciter ses questions au moment<br />

où celles-ci ne sont pas très claires pour l’enquêté, ou peut se permettre d’intervenir<br />

dans le discours de l’enquêté au moment où celui-ci se retrouve dans une impasse, en<br />

relançant la discussion sur une question adjacente.<br />

Pour ce qui est du questionnaire, il peut être appliqué exclusivement par écrit,<br />

par correspondance, ou bien il peut être administré sur place, les questions étant<br />

fournies les unes après les autres ou ensemble. Dans ce cas-ci l’écrit prend comme<br />

point d’appui le support oral, ce qui entraînera les contraintes déjà mentionnées de<br />

l’oral.<br />

Des modifications interviendront autant au niveau de l’instance declenchatrice<br />

de réponses qu’au niveau de l’instance productrice de ces réponses.<br />

L’enquêteur, au moment où il lit le questionnaire à l’enquêté s’investit dans sa<br />

lecture. Même s’il tend vers un acte de langage exclusivement constatif, qui se contente<br />

de faire entendre un texte déjà écrit, en réalité l’acte est performatif, l’enquêteur<br />

s’appropriant le texte qu’il lit et délimitant un écart considérable entre la passation d’un<br />

questionnaire oralement et sa passation par écrit. « En résumé, il y a d’un côté, le travail<br />

prescrit de l’enquêteur qui est de poser des questions à partir d’une grille et de l’autre<br />

côté le travail réel qui l’amène à adapter, à bricoler, à faire en quelque sorte une<br />

traduction. Ex. :<br />

E1 : « est-ce qu’il vous arrive de penser à votre mort ? »<br />

E2 : « je m’en fous »<br />

E1 suggère alors « indiférence », bricolant ainsi une reformulation qui lui<br />

permettra de respecter la grille.<br />

Ou une reformulation oralisée du type :<br />

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